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je vis, je dis, je ris ...ou pas
18 décembre 2007

Causes toujours

Ce blog peut sembler futile et il l’est certainement, fut – il lu par quelques âmes égarés. Aussi, ma résolution, pour ce jour béni qui me rapproche de mes congés, est – il de lister les causes pour lesquelles je pourrais militer et étendre les échos au-delà d’un infime cercle composé de moi – même.

-          la cause des femmes en attente d’une surprise de leur mari pour Noël:

Une cause qui semble perdue quand on sait que, si son égérie ne lui souffle pas, par des allusions voyantes et répétées, avec force magazines, soupirs et arrêts extatiques devant la vitrine convoitée , l’homme est incapable d’imaginer ce qui pourrait la ravir, son esprit étant tout accaparé par : - le cadeau qu’il doit avoir absolument, - le cadeau qui le comblerait, - le cadeau qui correspondrait à ses besoins d’homme indispensable, - le cadeau qu’il pourrait offrir à sa femme parce qu’il en a fort envie. Et puis, les surprises c’est gentil, mais recevoir une perceuse – dévisseuse parce qu’elle réunit toutes les conditions citées ci – dessus, ou la visite de la belle – famille parce que le constat que vous aviez fait concernant son peu d’assiduité à fréquenter votre maison a été pris comme un regret, alors que c’était un soulagement extériorisé de voir se prolonger le calme, la sérénité dans votre foyer, fait autant plaisir que de recevoir une enclume sur le crâne.

-          La cause des animaux sauvagement représentés dans les crèches :

Parce qu’il porte un lourd fardeau, l’âne figé à jamais dans une position grotesque, en habit de porcelaine grossière mais fragile et muni d’un trou assez grand pour que des petits doigts curieux puissent le remuer en l’appelant vache jusqu’à ce que casse s’en suive. Ne parlons pas du dromadaire, toujours en retard, qui voit se chamailler une famille parce que certains veulent le nommer « chameau » et d’autres « renarde enceinte ». Quant au mouton, sauvé grâce à ces boucles reconnaissables, il n’échappe pas au rapprochement douteux d’avec le berger. Et comme on ne peut soulever les robes des santons et que les chinois ne savent peindre les barbes, il faut prier que Joseph et Marie forment un couple moderne qui adorent intervertir les rôles….

-          La cause des balais pollués par les épicéas :

Imaginez un sol clair et fraîchement balayé, lorsque surgi le barbare parâtre ramenant de sa chasse hivernale un gigantesque sapin dont les épines se mettent aussitôt à marquer leur territoire. Le balai doit – il se cogner le manche contre les murs alors que son duvet soyeux se remplit de substance piquante et aride ou passer la brosse à reluire à l’aspirateur trop content de ronronner sa supériorité ? Le balai doit pouvoir rester maître dans son logis et ne pas se transformer en porc – épic sous prétexte qu’un sapin artificiel ça fait trop penser à Amy Winehouse (ça penche du côté où ça va tomber). Parce que le naturel, c’est beau mais ça revient toujours au galop et surtout sous les pas.

-          La cause des célibataires qui doivent se farcir les bals truffés de mecs saumonés:

Pour éviter les sempiternelles fêtes de famille où elles ont l’impression d’être la saucisse cocktail piquée par la curiosité des mémés dérangées qui leur demande où est passé le garçon trop grand, trop âgé, trop gros, trop typé quand il les accompagnaient mais trop rare maintenant qu’il a fait le bon choix de voir ailleurs, certaines choisissent de se morfondre dans des salles enfumées, en riant à gorge décolletée aux plaisanteries grivoises de types pochés, qui les feraient vomir si elles avaient gardé leur apparat d’avocate, au cas où le Prince Charmant se serait trompé de casting. Que l’on mette des caméras dans ces bals sans baux assurés, qu’elles aient une chance de voir surgir M. le Président qui essaye de faire oublier ses cornes par des oreilles de Mickey.

-          La cause des pains perdus :

Surtout parce que je me souviens de ceux que ma mère faisait revenir et que j’ai rarement du pain dur à mettre sur la planche. Mais vu le prix du blé qui flambe comme s’il jouait au poker, avec faux jeton à l’appui, même la poule, sur le mur, doit faire disette (bien qu’au prix de ses œufs, elle peut faire l’annonce et l’homme leste en plus). La farine sera un luxe et la madeleine une bizarrerie de Proust ; le beurre rendra les épinards orphelins et le lait deviendra une denrée de pis en pis. On acclamera le biologique qui consistera à manger ce qui traîne logiquement dans un frigo qui n’a pu être rempli, pendant que des voitures s’engraisseront pour des huiles à surtout ne pas infiltrées.

-          La cause des causes toujours :

A ceux qui ont beau s’époumoner, paraître dans tous les journaux, s’afficher aux bras de mannequins que n’importe qui pourrait visiter à condition d’y mettre un fond, mais qui n’en ressemblent pas moins au type qui faisait la pub pour Orangina rouge.

A ceux qui se passionnent pour eux – même, qui s’écoutent déblatérer les mots écrits pour eux et qui ne craignent qu’une chose mais heureusement peu réalisable : qu’un journaliste pose une question qui ne concerne pas sa vie privée.

Aux Yaka et Fopa qui sont dans un bateau et tombent à l’eau en croyant qu’un parapluie s’ouvrira.

Aux gens qui listent des causes, incapables d’en choisir une, parce qu’ils ne savent où se cachent les conséquences.

A mon aîné qui pokemone sans arrêt, à ma cadette qui piaffe au trot à longueur de journée, à mon benjamin qui chante, marche, se cogne, pleure, chante, danse, se cogne, demande « tétine », à mon mari qui est une cause à lui tout seul et à moi qui sait stopper un billet quand il devient gnognotant comme une comédie américaine (on évite au moins les applaudissements).

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