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je vis, je dis, je ris ...ou pas
14 janvier 2008

Les voeux du cirque

24 janvier

- Je remercie, pour sa lettre bien chaleureuse, pleine de tact et d’à propos, le père de mes deux aînés. J’aurai bien sûr préférée qu’elle soit écrite de sa propre main et qu’elle n’émane pas d’un huissier de Justice. Mais j’apprécie la précision de l’objet et j’ai bien noté la prise de rendez – vous, par avocat interposé, devant un certain « Juge des affaires familiales » qui se fera une joie de participer à cette douce réunion collégiale.

Bien sûr, un coup de fil aurait été le bienvenu et m’aurait permis d’amortir le choc de cette résurgence soudaine d’un fantôme qui avait disparu de notre esprit, faute de recevoir de sa part le chèque mensuel qui devait nous certifier de son affection (ou de son affliction). Et la prose de cette missive était telle que des larmes ont affleuré sous mes cils, émue que j’étais par cette attention soudaine, inattendue et dépassant mes espérances (ou supprimant mes espérances). Je pouvais aussi compatir sur sa pauvre situation d’intérimaire en panne de mission (certainement contrarié par le poil qui envahissait sa pauvre paume tendue vers sa concubine bonne poire, qui voulait bien casquée mais pas plus longtemps pour des marmots qui lui tortillaient les entrailles mais pas du fait d’un accouchement quelconque), lui interdisant, parce qu’une entreprise pouvait l’appeler à tout moment et ne pas comprendre que son portable lui permettait d’être joignable partout, de rendre visite à ses incidents de parcours qui soit disant lui conféraient le titre de papa alors que c’était la seule récompense pour laquelle il ne s’était jamais porté candidat.

Je comprenais à cette lecture édifiante : il ne pouvait plus longtemps contraindre sa campagne à se saigner aux quatre veines et je devais lui permettre de se libérer de ce joug filial pour qu’à la place, elle puisse satisfaire ses maigres caprices de chômeurs professionnels alors que l’Assedic refusait de reconnaître plus longtemps sa vocation.

Que de bons souvenirs surgirent à la vue de ce nom (écrit en gras alors que c’était un appel à maigrir mes ressources) que je n’évoque jamais sans lui rattacher quelques adjectifs fortement démonstratifs : et dire qu’avant, c’était moi qu’il plumait ! Et dire que je pensais être du bon côté mais je devais avoir honte de lui soutirer de l’argent, alors qu’il faisait tout pour qu’on ne puisse l’accuser de s’attacher les enfants et pour n’être responsable que d’une seule chose : de n’avoir pas su se retenir !

Ce fut donc l’occasion de renouer avec ce cher passé et de faire connaissance avec un gentil avocat qui accepta de me défendre pour une modique somme (modique certes, mais pas comique), afin que je ne bénéficie plus d’un droit mal à qui ? Vous pouvez vous assurer que si jamais le commanditaire, absous, de cette amicale rencontre venait à nouveau frapper à ma porte, se souvenant qu’il est le généreux géniteur de deux gamins qui doivent avoir des ressources de câlins à donner, je le recevrai comme il se doit : avec un claquement de porte sur son nez inopportun.

- Je remercie les centres des Impôts d’avoir songé à me retourner de nouveaux avis d’imposition, toujours aussi verts mais aux chiffres plus murs. Si je peux me permettre de redire à leurs vœux, j’aurai souhaité qu’ils soient accompagnés de quelques mots si ce n’est d’attendrissement, du moins d’explication. Et que leur demande d’étrennes soit moins abrupte et échelonnée. Surtout que les travaux déclarés, pour moi et pour mes fournisseurs, rentraient tous dans la case à cocher, avec un stylo noir et une facture attitrée. Que, sans me plaindre, ils auraient pu éviter de me faire un cadeau de Noël, si c’était pour me le réclamer la fête terminée, avec une majoration pour retard de non paiement, alors que leur TIP (qui a sale air sur mon salaire) ressemble plutôt à un paiement d’un retard de vérification.

- Je remercie l’absence de toute manifestation de la part de la SLI (qui a beau être interministérielle, elle est surtout interminablement longue), la Sécu du fonctionnaire (aussi rapide que le fonctionnaire moyen, cela veut tout dire !), à qui je n’exigeai pas qu’elle m’offre ses vœux, juste qu’elle me rembourse mes dents (et celles de mon fils : factures du dentiste + orthodontiste : plus de 1 000 euro qui couvriraient ce que les Impôts jugent m’avoir injustement attribués – les choses sont bien faites….mais juste pour me narguer !). Donc si un employé de la SLI tombait par hasard sur ce blog (sans se casser les dents…..sauf s’il les a trop longues), merci de faire subir un traitement de choc à mes feuilles de soin pour une guérison immédiate de mon compte en banque (sinon mon compte est bon !).

- Je remercie le gentil représentant qui est passé me vanter ses fenêtres aux prix double vitrés et m’a tant chanté la sérénade (même si je n’ai pas de balcon, même pas un soutien gorge renforcé) que j’ai accédé à ses souhaits de richesse…..1 semaine avant la déclaration de guerre des Impôts et leur insensibilité. Je comptais sur un remboursement qui ne vient pas, tel un Malbrouk enterré, pour les lui offrir, mais priorité fiscale oblige, je me retrouve sur le carreau et mon père n’est pas vitrier ( un fonctionnaire lui aussi, la mauvaise graine est héréditaire !).

- Je me remercie d’avoir si bien commencé l’année 2008 et que si je continue avec autant d’engeance et d’enthousiasme, je n’irai pas au bout de ce blog cause vente de l’ordinateur et tout ce qui va autour pour dépôt de bilan. Et là où j’ai de la chance, c’est que j’ai encore 11 mois pour y arriver.

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