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je vis, je dis, je ris ...ou pas
4 octobre 2009

Pff, c'est mon mari qui a la grippe A, pas de Une, juste un pas de deux pour l'éviter

La grippe A a frappé à ma porte.

Pas la petite, la grande puisqu'elle a assailli le chef de famille qui souffre les pires affres de la douleur la plus atroce et insoutenable devant un documentaire d'une chaîne hors service public ; non pas que ce qu'il regarde le plonge dans un perplexité telle qu'il ne désire que se décoincer du fauteuil dans lequel il est vautré pour se jeter par la fenêtre bien fermée pour éviter aux frissons qui le glacent de se propager jusqu'à ses pieds douillettement enveloppés dans des pantoufles qui en ont vu d'autres comme l'atteste la mousse qui s'épanche sur sa finitude.

Il a bel et bien attrapé le virus qui plonge la planète dans une angoisse si intense que pour être sûr que personne n'en réchappe, le comité des JO a choisi Rio pour recevoir cette grande festivité où les brassages de sportifs, de spectateurs et de porcs frontaliers seront immortalisés par de grands flambeaux sécuritaires (si bien sûr nous arrivons à survivre jusqu'en 2016).

Il ne l'a pas vraiment cherché, le virus est venu tout seul à lui, sans demander son consentement mais mon mari est une belle victime : il a su gémir lorsque les premières faiblesses se sont fait sentir, il a su déclarer par maintes fois qu'il se sentait mal, qu'il n'était pas bien, qu'il était même au - delà.

J'ai su le réconforter en lui certifiant que ça allait passer, qu'au lieu de se plaindre il ferait mieux de faire la vaisselle. Il a fini par se coucher, tremblant devant mon indifférence, suant mon mépris devant sa petite nature. Mais il s'est fait un allié : le thermomètre qui a révélé qu'il était bien un prophète(par plus de 39°), pas cru en son pays mais confirmé par un docteur qui a déclaré solennellement que, vu le contexte, vu les symptômes, vu qu'il était tard, qu'il était de garde et qu'il fallait bien faire son lot d'ordonnance, mon mari avait l'honneur et la joie d'être comptabilisé dans les cas grippaux alphabétiques et qu'il avait gagné le gros lot : un arrêt de travail de 5 jours.

J'ai tout de suite pensé à son bien être : il allait gardé le lit puisqu'il l'avait contaminé par les miasmes écumant de son corps qui ne devait pas s'approcher du mien de plus d'1,5 m sinon il allait être aspergé d'un désinfectant, décapant instantané (allusion à une belle - soeur infecte qui mériterait d'attraper mille grippe A pour oser interdire à ma mère de toucher son petit - fils, NDLR). Moi, je gardais le reste de la maison. Bon, j'ai accepté qu'ensuite il infecte le salon, mais à condition qu'il ne se consacre qu'à la vision de programme que tout être normalement constitué ne pourrait pas subir plus de 5 secondes sans s'interroger sur le sens de la télécommande...mon mari n'aime que les documentaires bizarres, tournés par des personnes certainement torturées par les céréales de leur enfance, qui n'ont trouvé que la caméra pour s'extirper de l'illusion que le monde pourrait s'améliorer grâce à eux. Tout à l'heure, il était passionné, le front chaud et le crâne bossu - il a reçu une clef ou un outil de ce genre, vu que je ne bricole pas sauf lorsqu'il s'agit de demander à mon cher époux de changer une ampoule, sur la tête et maintenant elle tourne ; la clef plus, sa chute lui ayant fait atteindre, après la tête dure de mon mari, un plancher pas si bas..et spasiba justement, par un documentaire portant sur des urssiens passionnés des beattles et de leurs combines pour parvenir à écouter cette musique réprouvée par le régime. Ce n'est pas pour cela qu'il porte un pull en laine épaisse, tout droit sorti du placard d'un nostalgique des 70's qui mène le même combat que BB : le naturel ne revient au galop que si on le cravache dur, c'est parce qu'il est transi d'un froid polaire, alors que l'ours du même nom se réchauffe à vue de glace fondue.

Mon mari ne souhaite pas entrer dans le jeu la propagation médiatique de cette grippe, si virulente sur les ondes...jadis du moins, car elle s'est fait discrète dernièrement et mon mari n'aurait pas involontairement participé à sa recrudescence, j'aurai moi même cessé d'en parler avec mes collègues d'ici 10 jours : soit la grippe ne fait plus recette, soit les vaccins ont fait trop dépense et il s'agit de polémiquer sur autre choses que des contribuables en colère pourraient faire payer à un président pressé de se faire réélire.

Pas d'interview, donc. Mon mari préfère garder ses sensations pour lui puisqu'il s'est emmitouflé chaudement dans son pull savamment négligé (et malencontreusement réhabilité d'une cure thermique) pour mieux savourer la sueur tranquille qui trempe son dos stoique quoique douloureux, sauf si j'entre en scène... et là, ses cheveux en bataille et ses yeux en fontaine (sans quête de vérité ni sponsoring par Tf1 de ma part) essayent de capter mes antennes sensorielles pour que joue ma commisération et que j'aille lui décerner deux efferalgan bien mérités.

Nous avons bien sûr pris les mesures idoines pour éviter une contagion pandémique s'étendant jusqu'au fin fond de notre chambre. J'ai prié la mère de mon mari (ma belle - mère donc avec qui j'entretiens les meilleures relations du monde quand elle peut être utile) d'accueillir nos chérubins déjà bien affaiblis par une gastro (ou une intoxication alimentaire selon la remplaçante de notre médecin traitant ou une grippe A si ça se trouve si les symptômes englobent plus que ce que veulent nous dire les médias qui pourtant ont tout fait pour être plus exhaustifs qu'une apocalypse biblique). Pour éviter qu'un collège ou une école ne ferme, ils n'iront certainement pas à l'école lundi.... à leur grand désespoir...enfin grand si on prend comme échelle, celle que doit gravir une grenouille pour devenir un met de choix (et non un médecin, parce que pour cela, écarter les cuisses ne suffit pas.). Ma fille, complètement rassurée par le long exposé qui lui a été délivré à la rentrée scolaire sur la grippe H1N1 et tout son tointoin, à l'annonce que Jj était atteint, s'est camouflée sous une couverture et n'a voulu en sortir que si le pestiféré était calfeutré et invisible. Elle a vite fait ses affaires et s'est engoufré dans la voiture de sa grand mère, suivie par ses deux frêres dont un pleurant parce qu'il voulait voir grand père.

J'attends mon tour.

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