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je vis, je dis, je ris ...ou pas
25 octobre 2009

Le téléphone pleure (attention, touches sensibles s'abstenir

Je n'ai pas succombé à la grippe A, je n'ai pas reporté de match avec un blog intractif (puisque j'y suis la seule à agir, à m'interpeller, à m'échauffer et à me contredire sauf quand il s'agit de m'accorder sur la place microscopique et insoupçonnable que j'occupe dans une blogosphère tiraillée vers des limites sans fond (alors que la forme par contre y remporte des palmes dignes de figurer dans un bassin de starlette)) et aucune révolte n'est venue soulevée le voile de mon silence. J'ai simplement eu des soucis de ligne, non du fait d'un acte de malveillance,

(je ne dispose pas de catenaire, juste d'un catéchése qui m'embouteille LA voie (ou voix, cela me comblerait mieux) à suivre. Ne pas vivre sous la coupe (coulpe) d'un Dieu doit être reposant : ne pas attendre de signes pour se croire distingué, ne pas craindre d'être foudroyé, puni, parce qu'on a dérogé aux principes qui vous ont été enseignés, ne pas avoir envie de s'agenouiller pour retrouver la fraicheur de votre communion, ne pas craindre une vengeance divine parce que vous vous êtes détournés ou parce que vous vous êtes remis à espérer. Certains trouvent leur bonheur dans la religion, moi j'ai besoin d'une intimité de l'esprit et d'une innocence du geste, sans juge suprême qui pourrait me condamner parce que je n'ai pas su trouvé la bonne ligne de défense (ou le bon poste pour conquérir la Défense. Il fallait que j'en parle, juste un peu, comme quoi on peut ne pas avoir l'esprit sain et trôner à la droite du Père. Ne me dites pas que vous croyez à cette histoire de désistement, en 2010 Prince Jean régnera sur le grand machin fusionné.Ecoutez chacun acclamer cet homme qui a su, avec maturité, décliné un poste auquel il n'avait rien pour y prétendre. Fumisterie et enfumage. C'est comme si on m'applaudissait d'avoir refusé le poste de Président du Conseil d'Administration d'Arc le Triomphe Modeste.... il faudrait d'abord qu'il y ait un type qui accepte de démissionner pour me laisser la place, sur l'ordre de mon papa qui, lui, à défaut d'en avoir le titre, peut se targuer de manger du président tous les jours (ce qui n'est pas bon pour son cholestérol mais le Sarkosy n'est pas bon non plus pour sa tension) et qu'ensuite, j'ai envie de me couper les cheveux pour faire plus sérieuse...))

mais de travaux suffisamment à proximité de chez moi pour que lorsqu'une excavatrice, maladroitement conduite, perce justement une conduite, cela ait des conséquences notables pour mon cher foyer (cher, pas tant que ça, je viens de percevoir un remboursement de taxe d'habitation...il faut bien que s'enterrer à la campagne avec trois gosses rapporte quelque chose, à défaut de chien pour le faire...). Un soir donc, innocemment, je rentre du boulot (sans siffler, je n'ai plus sept nains) et là ma vue perçante percute au moins 4 camions bleux, affublés du mot G A Z. En bonne détective, m'appuyant sur ces maigres indices, je suppose que quelque part, quelqu'un connait de gros problème de gaz. Une seconde de compassion. Pas de bol ! le problème concerne toute la rue, nous y compris (quand je vous disais que Dieu punit sans distinction, les justes et les moins justes; cela vient de la confusion possible du sans (cent) faute. Dans le doute, autant frapper tout le monde, chacun y trouvera son heur (et là de bondir sur le sujet enthousiasmant du changement d'heure..mais non, je ne céderai pas à la tentation.)). Les camions partent, le gaz ne revient pas (normal, le gaz part....dire que j'ai failli appeler mon fils comme ça !). Mon mari prend le téléphone (qui fonctionne bien alors..si nous avions su, nous ne lui aurions pas raccrocher au combiné) et appelle le service dépannage. 10 minutes plus tard, une voix humaine répond (Dieu existe, j'ai appuyé sur la touche étoile). Un technicien interviendra dans les 4 heures. Ouais, il est 19h00 et je ne me sens pas suffisamment apprêtée pour recevoir une visite tardive. Mon mari fait le tour du voisinage (cela lui change du tour du propriétaire, surtout qu'on a vite fait de se casser la binette à se tourner autour) et apprend qu'un voisin de notre voisine (donc un voisin germain) a su rétablir le gaz sans une intervention technidivine. Mon mari prêt à tout pour ne plus se glandouiller dans son caleçon décide de prendre son bâton de pélerin pour saisir la bonne parole et revient avec le voisin qui lui explique la manoeuvre à effectuer (il faut juste réenclencher le compteur, mais c'est mon mari et j'ai le droit de saluer son exploit, oh mon héro !). Mon mari retéléphone au gazphone pour dire au gars de ne pas de déplacer vu qu'on a envie de se piauter après cette aventure mirobolante (et pourtant j'y ai vu clair). 10 mn après, une dame (une autre parce que avoir deux fois la même interlocutrice est plus dur que de gagner au loto) le remercie de sa gentillesse (et mon mari n'a pas eu le prix Nobel pour autant, pfff!).

Le lendemain, nous repartons pour une journée moutonnante et routinière, nous remémorant avec délice notre péripétie de la veille (Ah, ah, ah !). Le soir venu, pas de camion, pas de nuage sombre, pas d'éclair annonciateur d'apocalypse. Et pourtant, le malheur est entré dans notre maison car ce soir là, nous n'avons plus de téléphone et pire encore, nous sommes les seuls dans ce cas. Eh Oh, faut pas pousser l'injustice inique et inégalitaire. Qui dit pas dé téléphone, pas d'appel au service dépannage. Mon mari est dépositaire d'un portable (je dis bien dépositaire car il le dépose où bon lui semble et souvent il s'agit de l'appeler pour se rendre compte où se cache ce machin pas si mobile que ça) mais nous n'envisageons pas la gravité de la situation et décidons d'attendre le lendemain pour nous renseigner sur la pérénnité de notre isolement téléphonique et internétique. Surtout que l'appel est gratuit d'un téléphone fixe, alors autant attendre d'être au boulot pour faire ce plaisir à son patron : un coup de téléphone personnel non payant, sauf que je vais apprendre à mes dépends que mon directeur n'aime pas ne pas avoir à payer et si j'ai accès au numéro surtaxé commençant par 08, je ne peux composer les numéros courts et depuis ma tentative de communiquer avec le 1013, je suis hors groupement et difficilement joignable (je sais pas pourquoi, j'ai du mal à me plaindre de cette situation tellement catastrophique...). J'ai essayé internet, mais pour se connecter sur son compte "téléphone fixe", il faut se souvenir de son identifiant et de son mot de passe (que j'ai oublié le jour où j'ai inséré le disque d'installation) qui, pour ne pas me laisser dans la panade plus longtemps, me sera gracieusement envoyé sur mon adresse email....si on dit que les gens qui travaillent à France Télécom sont stressés, imaginez l'état des gens qui sont clients chez France Telecom.

Mon mari, ce génie indépassable, incomparable (sauf quand je suis de mauvaise humeur) est parvenu à joindre les services idoines qui lui ont fait savoir qu'ils avaient bien reçu son signal de détresse en lui envoyant un sms et qu'il en recevrait un autre pour lui signaler la résolution de nos soucis. Nous avons passé notre week end dans l'espoir de ce sms : un sms vous manque et les touches sont peuplées de pensées obsédées par leur silence. Nous avons quand même essayé de faire passer notre désespoir en allant déjeuner chez ma soeur. Là, j'ai reçu un coup de fil affolé de mon père qui s'imaginait que nous avions tous péri, asphyxiés par les fumées du poële dont nous venions de faire l'acquisition. Il essayait en vain depuis trois jours de nous joindre, il avait même laissé un message sur le portable de Jj (moi-même, je continue à laisser des messages, des messages délaissés, perdus dans leur spiritualité stérile, dans leur agacement fugace, puis effacés sans regret par un homme qui a un portable pour être réveillé par le son synthétique d'un coq matinal plutôt que par celui qui hante notre campagne et est aussi ponctuel qu'un train qui a rencontré une caténaire en route). Je l'ai donc rassuré en lui disant que la fumée dégagée par le poële était tellement malodorante qu'avant qu'elle nous étouffe, il faudrait laisser flamber le- dit poële plus que les deux minutes que nous avons réussi à supporter.

Dimanche, nous avons lu, regardé la télévision, mangé, joué, crié, sans la crainte d'une annonce affolante ou d'une sonnerie stridente prête à nous surprendre sous une douche hitchcockienne (bien que nous ne pouvons guère glisser sur le savon et nous rattraper au rideau de douche mais marcher sur le flacon de gel douche et nous fendre la poire sur la cloison (à condition que le flacon n'ait pas été prélablement vidé par des menottes guère sensibles aux alarmes hulotiennes " juste une goutte de gel douche tu utiliseras et du Ushuaïa tu privilégieras", auquel cas nous aurions ouvert la cloison pour mieux claironner contre ces gaspilleurs ingrats trop accaparés à couvrir la sonnerie de l'hypothétique téléphone de leurs joutes inchevaleresques et incessantes). Et lundi, le sms salvateur est arrivé, sans se presser comme zorro et alors ? et alors ? le téléphone remarche et internet aussi, d'où ma reprise, sans accroc, de mes conciliabules avec moi - même. Bon, on est dimanche, j'ai mis le temps pour me recauser mais des fois je suis brouillée avec mes intonations et je décroche. Surtout que je suis souvent occupée, en dérangement ou déjà en ligne avec l'étendoir à linge. Je ne suis pas dotée du douple appel (je dois le plus souvent faire face à un triple appel, quand ce n'est pas quatre quand le mari s'en mèle), ni d'un répondeur automatique (bien pratique quand on est à court d'argument). Et puis je ne suis qu'un numéro parmi tant d'autres et quand je sons, personne ne répond....

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