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je vis, je dis, je ris ...ou pas
31 janvier 2010

La barbe n'habille pas que l'ennui

Vous avez eu un dimanche de répit puisque, depuis quelques semaines, je ne prends le temps d'essaimer une pensée rarement clairvoyante, sur cet espace reconnaissable à son manque d'inspiration plutôt qu'à son absence d'oxygène - bien que lire mes phrases est à chaque fois frôlé l'axphysie - que le dimanche soir tandis que mon mari se tarabustine la cervelle pour résoudre l'énigme pince sans rire d'un Barnaby qui, s'il n'a affaire qu'à un assassinat, considère qu'il est passé à côté d'une bonne journée et que dimanche dernier, les programmateurs d'une chaîne qui se considère au service du public mais prennent le risque de les rendre désappointés et complétement désoeuvrés lorsqu'ils doivent s'apercevoir que leur feuilleton favori, celui qui leur permet d'oublier l'hémoglobine des journaux télévisés, est annulé pour permettre à certains de se défouler dans un ballon. J'ai donc du passer ce dimanche soir à consoler comme j'ai pu un époux, prêt à quelques extrêmes pour avoir son lot de cadavres hebdomadaires. Je n'ai pas, comme certains magasines le préconisent, effectué un streap tease pour essayer de lui rappeler la générosité de la vie puisque cela fait belle lurette que nous avons décidé d'éteindre toute lumière au moment de nous étreindre, l'attouchement de nos corps suffisant à nous faire craindre le pire. J'ai juste saisi un magasine qui préconise d'effectuer un streap tease pour réveiller les fantasmes à l'intérieur d'un couple en berne pendant qu'il saisissait un magasine expliquant comment réveiller la flamme de sa locomotive en actionant le bon circuit électronique. Nous nous sommes endormis rapidement.

Heureusement, ce dimanche il y a Barnaby et mon mari va réviser ses chiffres en décomptant le nombre de victimes toujours prêtes à se retrouver isolées dans un coin obscur, à l'abri des curieux et  des spectateurs qui n'arriveront sur la scène du crime qu'au moment où Barnaby, tel un Zorro vaillant, bien qu'un peu costaud du bide, surgit à l'écran, fier de brandir son stylo plus vite que Derrick. Et je peux de nouveau brandir mon style plus plat qu'une limande passée sous un rouleau compresseur. Vous avez bien sûr remarquer comme je sais compliquer une phrase de façon à la rendre inintelligible et envieux, vous souhaitez certainement que je vous apprenne comment le faire aussi mal ? Alors, soyez heureux chers amis car ce jour béni où je vais vous inculquer les règles élémentairement labyrintiquesvous permettant de parvenir à perdre vos lecteurs avant de les avoir gagnésau jeu est enfin arrivé. Mon fils qui tient de moi et parfois serre un peu trop ma main pour que je puisse en conserver longtemps la douleur dit souvent : "tu dois écouter le jeu de la règle", alors ami lecteur écoutes le jeu de la règle qui n'a de droit que celui de faire le moins juste possible.

1) Tu veux que ton lecteur relise le début de ta phrase dix fois avant de comprendre la fin :

Tu as décidé de raconter une portion de ta petite vie, mais voilà ta vie, elle est pas folichonne, elle est même carrément banale, alors compliques là à l'aide de phrases qui paraitront si embrouillées que ta vie deviendra foisonnante et complètement inédite.

Illustration : ce matin, tu t'es levée et tu as pris ton petit déjeuner. En langage ghislainien, cela devient : "Ce matin, à la pointe d'un jour nouveau, ce qui nous change du beaujolais qui s'il est nouveau, le sont moins les commentaires qui l'accompagnent qui vont du "pourrait pas faire pire" à "si mon père en boivrait (je n'ai jamais su conjuguer le verbe boire au futur, voilà pourquoi je ne bois jamais au présent, sauf si c'est jusqu'à la lie , pour en ressortir l'amerture du passé, pour ne pas vous saouler avec une conjugaison hasardeuse et rarement gagnante), il se retournerait dans sa tombe", en passant par le toujours enthousiaste "heureusement, il y a 360 jours où on n'en entend pas parler", j'ai levé mon pied en espérant que cela ne soit pas le gauche mais vu que je n'ai réussi à le poser qu'une fois que mes fesses se soient rendues compte que le sol était bas et dur, cela devait l'être, le gauche, pas le dur puisqu'à part le sol, la seule chose de dure le matin c'est la compréhension de mon mari ; j'ai beau lui expliquer que s'il allume cruement la lumière le matin, cela me réveille, il persiste à m'aveugler plutôt qu'à se cogner le tibia contre la table de chevet, y'en a qui sont d'un égoîsme tout de même (quoiqu'en réfléchissant, cela m'arrive d'autant plus si j'ai mangé beaucoup de phosphore, son cri de douleur vrillant mes tympans risque d'être encore pire pour mon lever en douceur qu'un flash éblouissant mes prunelles fragiles, surtout que son cri risque d'être accompagné d'un juron qui ferait passé le pape Benoit XVI pour un pape). Après avoir ramassé le linge sec, étendu le linge mouillé, relancé une machine de nouveau pleine suite à l'accident nocturne d'un mioche qui n'a pas compris que le chemin le plus rapide pour aller aux toilettes est de se hisser seul hors de son lit et non pas de hurler jusqu'à ce qu'une bribe d'appel arrive jusqu'aux oreilles délicates et bien bouchées de sa mère afin que celle - ci, après s'être cognée contre la table de chevet pour ne pas éblouir son mari avec la lumière crue d'une ampoule non tamisée et donc trop révélatrice, puis contre la porte dont la poignet sait si bien se dérober aux mains qui se cherchent, arrive à grimper jusqu'à sa chambre en constatant que son enfer est pavé d'un carrelage froid et poussiéreux pour se confronter à un gamin braillard, humide de ses larmes et de son trop plein de la nuit, préparé un biberon, recouché le moutard avec son père qui vous reprochera le soir d'être couverte de bleus, j'ai enfin pu mettre en branle la bouilloire pour savourer un bon thé, j'ai rempli d'eau la bouilloire qui grésillait dans le vide, j'ai exploré le placard à la recherche du paquet de thé, je me suis souvenue de ce que j'avais oublié d'acheter, je me suis rabattue sur mon eau chaude, j'ai constaté que le pain était dur comme la non compréhension de mon mari, que les biscuits étaient éventés et que le petit s'était relevé et voulait jouer aux animaux méchants (mon fils ne jouent qu'avec les animaux méchants, des dinosaures sanguinaires si possibles ; sont acceptés également les tigres, rhinocéros, les crocodiles, les libellules, les tamanoirs surnommés ratatou et les mamans hirsutes dont les grandes poches sous les yeux peuvent servir d'abris pour la nuit. Si vous avez passé une bonne nuit et n'avait pas l'aspect d'un monstre le matin, vous pouvez toujours vous transformer soit en tournant votre montre comme Ben 10 soit en essayant de lui expliquer que ce dinosaure est un adichonosaurus et non un stycheratops....j'y connais rien en dinosaure, sauf qu'ils sont tous dans l'Age de glace 3, dixit Marcus.)

2)Tu veux maintenir ton lecteur en suspense :

Suggère au chef de l'Etat de supprimer la pub sur les chaînes publiques après 20 heures, ce qui fait que Barnaby se termine à 22 heures, que ton mari débarque et te découvre sur l'ordinateur, qu'il te fait une grave crise de jalousie parce que lui n'en ait encore qu'au stade où il se félicite d'être arrivé à passer une commande, tout seul, en se souvenant et de son identifiant et, oh merveille, de son mot de passe (que je lui ai choisi....si je n'arrive pas à influencer sa garde robe, joli camaëu de bleus foncés avec une pointe de blanc et un tee shirt rouge où il déclare qu'il emmerde celui qui lit le message et je le soupçonne d'être un peu personnel ce message puisqu'un jour qu'il le portait et qu'il avait rendez - vous chez le docteur, il s'est changé...je sais m'immiscer dans ses mots de passe y compris celui de sa messagerie que je n'irais pas jusqu'à espionner, juste lire de temps en temps pour me rendre compte de la bonne tenue des expéditeurs..que voulez - vous, je le couve mon mari !) et que tu doives arrêter à toute vitesse ton cours d'apprentissage linguistico-lagorrhéique afin de te serrer chaudement dans ses bras moelleux pour qu'il ne se sente pas un attardé informatique mais un rude gaillard qui sait résister aux pires scénarios barnabyriens.

Et toi lecteur parviendras tu à patienter jusqu'à dimanche prochain pour connaître la suite et espérons la fin de ce qui fait l'essence de ce qu'il ne faut surtout pas copier si on veut tenir un blog à succès ?

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