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je vis, je dis, je ris ...ou pas
13 février 2010

Les yeux battus en neige

Non, Barnaby n'a pas été déprogrammé. Il est bien samedi et je suis en train de faire cuire une pizza. Le rapport entre la cuisson d'une pizza et l'écriture d'un billet, certainement que tous deux font finir par sentir le brûlé si je n'en prends pas soin. Un chose pour laquelle je suis experte c'est dans la lassitude qui m'atteint quand je décide de relever le défi du cordon bleu. Je retrousse mes manches, je prends une forte inspiration, je déroule la pâte spéciale pizza, je vois rappliquer 3 bambins qui se chamaillent pour déverser le plus de sauce tomate faite panzani dans tous les endroits où la pâte ne se glisse pas, je déchire des bouts de jambon que je dois arracher de bouches avides, je saupoudre de gruyère râpé, je resaupoudre de gruyère râpé, je reresaupoudre de gruyère râpé, je hurle après Marcus pour qu'il arrête de manger mon gruyère râpé et j'enfourne. Je sors l'éponge, aussitôt les trois rapaces s'égaillent pour me laisser nettoyer les carcasses. Toute remuée de cet exercice périlleux, je choisis alors de me réfugier au choix dans un livre passionnant mais collant, un magazine léger mais amidonné ou un espace lourdingue mais jetable. La pizza est prête lorsque vous entendez retentir le cri d'alarme d'un mari alléché par une odeur de crâmé tenace. De toute façon, même si, dans un sursaut inattendu, vous parvenez à stopper l'auteur du crime avant qu'il ne calcine la victime, vous pouvez être sûre que l'une dira que la pizza a un goût trop prononcé de tomate, un autre que le jambon et le gruyère se désolidarise trop facilement de la pâte, un autre déclarera n'avoir pas faim vu qu'il s'est goinfré auparavant et votre mari la trouvera exquise, mais comme il apprécie également votre gâteau censé être au yaourt , vous avez du mal à prendre son jugement en considération (circonstance agravante : il vous a épousé).

Je vous rassure, ce blog ne va pas se transformer en blog à recette. Parce que je ne sais pas retouchée les photos de façon à faire apparaître le plat appétissant et si mon mari consomme du vernis, il le garde pour embellir ses arbres et non pour satisfaire l'esthétisme de son assiette. Car si les magazines commencent à dénoncer les photos de mannequins retouchées afin qu'elles ressemblent à des barbies corsetées(sans souhaiter cependant qu'elles soient annotées comme telles de peur que la légende vole la vedette), aucune objection ne se soulève pour se scandaliser des photos brillantes qui nous sont servies pour nous présenter des recettes toutes simples. Comment s'étonner que des ménagère, après avoir tenté de reproduire le canard à l'orange et au presse agrumes tel que figurant que la fiche n°38 de la revue "Les pieds sous la table, les doigts dans le nez", finissent leur soirée au Lido pour voir de belles poules se faire déplumer ou pire encore, se mettent à cancanner sur le dos de leurs invités. Halte à la tyrannie du "recette pour débutante" qui vous fait terminer la tête dans le four, halte à l'humiliation du "repas de fête original" qui voit les grands mères de vos amis ressusciter pour mieux se refaire enterrer plutôt que d'assister à vos séances de tortures gustatives, halte au retour du Pot au feu qui vous fait japper après votre mari lorsqu'il revient d'une journée tranquille de boulot alors que vous vous êtes étrimée pendant 5 heures à étuver dans une cuisine qu'il n'a même pas été foutu d'agencer comme le préconise le chef fenshui et quoi, qu'est ce que ça ? non ce n'est pas la reconstitution d'une éruption de volcan, c'est le pot de feu. Comment ça tu vas téléphoner à ton patron pour qu'il ne vienne pas ? Et tu vas lui annoncer comment ? Non nous ne devons pas partir au Mexique pour aider Roseline Bachelot à prouver l'existence de la grippe H1N1 !!!!

A cette heure, la pizza à peine entamée finit de sécher sur la gazinière. Et je sèche à poursuivre sur ce thème qui n'est point celui où je pourrais me prétendre incollable (le riz lui l'est, même si vous le laissez bouillir au delà des limites de votre concentration, limites qui se situent entre le degré 0 de mon écriture et le degré 2 de votre capacité de lecture, n'est - ce pas michèle X....). Surtout que mon but premier était, avant d'être obscurcie par une pizza récalcitrante à la chaleur, de vous narrer le quotidien d'une femme prise dans la tourmente neigeuse. Cela fait 4 jours qu'il neige sans discontinuité ; bon aujourd'hui nous avons eu une accalmie qui nous a permis de sortir nous oxygéner, après deux jours cloitrés dans une maison cernée de toute part par l'absence de chasse neige, dans un grand magasin. Ah du monde, du bruit, de la nourriture après avoir grignoté jusqu'au pain de mie, vieux de plusieurs destins, virant sur un bleuté nous remémorant avec nostalgie ces beaux jours où le ciel ne nous tombait pas sur la tête. Je ne suis allée travailler ni jeudi, ni vendredi. J'étais prête à affronter les pentes glissantes, balayant avec énergie devant ma voiture afin qu'elle puisse s'élancer aléatoirement vers des fossés toujours plus profonds lorsque la voix de la raison intervint par le bais d'un coup de fil de mon cher protecteur et époux qui m'interdit, sous peine de ficher en l'air une bagnole qu'il n'avait pas les moyens de remplacer (contrairement à la femme qui a une carosserie tellement cabossée qu'elle n'est plus côtée à l'argus), de prendre la route. Pour être exacte, la voix ne m'imposa pas une interdiction formelle, mais mon coeur happa cette planche de salut pour jeter le balai et claquer furieusement la porte sur ce loup blanc. Dans ma précipitation, je refermai le piège sur trois monstres qui grimacérent joyeusement de me savoir à leur merci. Je n'avais pas d'autre issue que la voiture, pas de métro, pas de marche à pieds, l'école étant à 4 km et les autres mamans aussi bloquées que moi, aucune ne pouvait tel l'archange Gabriel m'annonçait que ma délivrance était venue en me déchargeant de mes péchés de chair. Je dus vivre deux jours à jouer avec mes enfants. Aaah, quels mots seront assez forts pour traduire mon tourment, comment transcrire l'horreur de devoir se passionner à creuser des tranchées, à se transformer en sorcière pour exterminer tous les animaux gentils, à regarder l'agent spécial Ozo faire parti du plan, plus ou moins... sans échappatoire sauf celui de se déclarer trop fatiguée, de tirer sur ses cheveux en hurlant que je vais devenir folle...., sans aucun courrier puisque même la factrice ne pouvait affronter ce que la saleuse ignorait. Et ce samedi, toujours pas de Elle, pas de Grazia pour vous informer des rebondissements de la ferme célébrité. Heureusement que les grands médias en parlent, il parait qu'il y a des élections bientôt, je suis peu Aubry mais il parait que les nouvelles sont Frèche. Le rose risque de l'emporter sur le blanc. Vous savez quoi la neige, c'est comme quand on en parsème un jean, c'est beau à consdition qu'on n'y mette pas les pieds dedans.

Ps : ma vie était tellement entre parenthèse durant ces derniers jours que 4 seulement s'égarent dans ce billet(savourez au moins ça).

reps : je ne mets pas d'olives sur la pizza, il n'y a que mon mari qui les aime... comme ma pizza, donc je pourrais mettre des olives mais je n'ai pas d'olives et je ne vais pas acheter un bocal d'olives pour en cramer 5 sur une pizza que tout le monde pense, tout haut ou en son for intérieur, qu'elle aurait mieux fait de rester de l'ordre du virtuel, comme cet espace où je suis maître et où je n'ai pas à me justifier si je ne souhaite pas mettre des olives sur MA pizza, que je ne mangerais en aucun cas et encore plus si jamais j'avais l'idée saugrenue d'y mettre des olives. J'ai encore sur l'estomac la tarte au thon que j'ai voulu expérimenter la semaine dernière.

rereps : si la monitrice, qui m'accompagnait lors de l'école de neige que j'ai vécu trépidement en CE1, lit ce billet, elle est priée de me rendre mon premier flocon qu'elle ne m'a jamais rendu alors que je lui avais confié avec confiance et sans méfiance. Je ne l'ai jamais digéré, comme d'autre ma pizza.

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