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je vis, je dis, je ris ...ou pas
27 février 2010

Les je olympiques ou comment y échapper

Est - ce que les JO sont terminés ? Je me suis passionnée 4 soirs à heurter mes poissards à coups de pentes neigeuses, de bâtons tordus, de chutes spectaculaires, de commentaires dithyrambiques, compassionnels, désillusionnés. J'ai senti les pulsions de mon cardiaque s'enflammer pour quelques centièmes de secondes, heureuse d'échapper au carcan d'un froid persévérant, d'admirer prouesses, challenges, gamelles et déceptions. Mais la neige ressemble à la neige, le froid au froid, la glisse à la glisse et que l'on soit 1, 4, avec fusil, sans fausse note et emméler dans ses patins, une certaine lassitude a remplacé mon engouement et j'ai fini par zapper sur canal+.

Il est vrai qu'à ce moment, les enfants étaient partis et que l'envie de les émuler par la vue de sportifs souffrant l'impact d'une vitesse fort ressentie, endurant les  contacts d'une détresse mal amortie, suscitant les applaudissements d'un public diverti, subissant les critiques de journalistes aguerris, s'est amoindrie et j'ai eu besoin de lire en piochant sur l'écran de quoi me décrisper les machoires coincées par les contrariétés d'une vie peu trépidantes que de me comparer à de joyeux drilles me renvoyant une image de vieillotte pour qui se lever pour éteindre la télévision correspond à l'exploit de la semaine.

En fait, je n'aime pas le ski. Déjà, ça se passe sur la neige et ce que je préfère dans la neige c'est son immaculée conception à me voir la souiller par quelques extrémités que ce soit de ma personne. Ah, quel spendide paysage vu de ma fenêtre grande ouverte, mes poumons s'offrant à cette fraîcheur champêtre où l'hirondelle égarée s'égaille devant les yeux effarouchés d'un sanglier affamé ; ah quelle joie d'humer les fragrances légères d'une cheminée mal ramonée ; ah quel bonheur pour les yeux de s'humecter à l'approche d'une boule ne neige mal intentionnée ; ah quelle revanche de s'approcher furtivement du fanfaron et de lui sauter au cou pour lui faire mordre la poudreuse.

Vous me donnez des skis et je n'aurai jamais l'idée de moi - même, sans instruction ( non pas que je manque d'instruction vu mon parcours rocambolesque dans les arcades d'une éducation qui a défaut d'être nationale s'est quelque peu localisée dans les lobes d'un cerveau vite oublieux) d'enfiler les skis aux pieds. A la limite, je me serai assis sur un et j'aurai pagayé avec l'autre. Je les aurai cassé en brindilles afin d'allumer un bon feu où mes amis les squonses et moi - même nous serons empuantis mutuellement, non pas que je dégage une odeur nauséabonde naturellement mais connaissant mes compétences en matière de feu, je suppose que le résultat m'aurait permis de concurrencer avec pépé le putois et autres mots avec deux p et une voyelle redondante autour, non pas que je répugne à inscrire les mots "popo" et "pipi" dans mon blog mais mon souhait est de ne pas descendre au niveau caniveau où certaines émissions (nocturnes ou non), tellement grossières et ineptes qu'elles sont commentées secondairement, se vautrent afin qu'il n'y ait pas d'amalgame. Ici si je parle de vendetta, ce sera pour faire référence à une vengeance malsaine et impitoyable et non à un blondinet malsain et pitoyable. Tant pis si à cause de mon soucis d'employer un vocabulaire surrané ou du moins sur anonné je suis la seule à me dire "la ferme".

Qui a eu un jour l'idée folle de se lever de bon matin, d'effectuer quelques étirements rejouant sur son corps un contracto douloureux, d'embrasser sa femme et de s'exclamer "tiens, si je glissais sur des skis !". Et le type, de prendre deux planches, de s'y attacher les pieds, de dévaler la pente et de se payer un sapin (d'où l'expression "sentir le sapin", tu dégages comme une odeur d'homme pas finaud qu'a décidé de tester quel bois serait le plus solide pour construire son cercueil et le sapin ça tient la route, contrairement à tes skis). Encore que ceux qui découragés de retourner toute la neige à la recherche de leurs balles sans cesse ensevelies aient décidés de se venger en se défoulant sur les raquettes passe encore, mais que des personnes sensées aient délibérément choisies de se mettre des bâtons dans les roues pour ne pas rester sagement enfermés chez eux, ça me scie à défaut de me skier.

Bon, on doit certainement épouver une certaine euphorie à dévaler une pente, dépassant là un écureuil, écrasant là un chevreuil, slalomant vigoureusement entre deux grands mères qui rapportent les derniers fagots et les derniers ragots, puis s'arrêter, inspirer, s'excuser de géner le passage de japonais descendant à la queue leu leu, expirer violemment après avoir été percuté par un gamin qui a perdu son moniteur et sa moufle gauche, s'épuiser à retrouver la moufle du gamin, étouffer son rêve d'une carabine pour en moucher plus d'un et finir par moucher le mioche qui n'arrête pas de chialer.

Et glisser sur des patins, il en a fallu de la jugeotte pour que le type découvrant son seuil gelé, se rattrapant de justesse à la poignée de la porte, s'élançant courageusement, se retrouvant dans une position faisant accourir (en dérapant) tous les chiens mal fâmés du quartier(figure depuis retranscrite à la page 107 du kama sutra), parvenant à se hisser à l'aide de sa canne et d'un organe trés tendu d'un canidé entreprenant, se dise "et si je corsais le truc en me collant des lames de rasoir sous les semelles". Tout cela pour aboutir à l'apogée suprême de représenter la crème cif lors d'un spot publicitaire mémorable...

Même les joueurs de hockey s'en méfient, des patins, faut voir comment ils se protègent. Qui les délivrera en les informant que c'est lorsqu'il a enlevé ses patins que Rock Voisine a découvert le Sol (et le La accessoirement) ?

Et puis dur de supporter les pronostics des commentateurs sportifs qui savent si bien mettre la pression (ils moussent beaucoup) sur de pauvres sportifs français qui se trouvent ainsi doublement déçus : 1) de ne pas monter sur le podium, 2) d'être passé si vite de la lumière enjoliveuse à l'ombre si ingrate 3)de ne pas avoir le président au bout du fil(ça en fait c'est pas une véritable déception d'où le seulement doublement déçus). Et mon petit coeur craquait de voir ces favoris s'étaler au départ ou faire des sorties de piste à cause de ces méchants micros qui leur demandaient de fièrement représenter la France alors qu'ils savaient au fond d'eux qu'ils n'en étaient pas dignes, tout ce qu'ils voulaient eux, c'était de gagner suffisamment d'argent pour villigiaturer en Suisse où chacun sait que les montagnes sont plus avantageuses.

Donc j'ai zappé. Les JO, c'est bien à condition d'avoir un bon programme à côté (libre si possible !)

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