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je vis, je dis, je ris ...ou pas
21 mai 2010

Page de publicité super émouvante

Aujourd'hui, une page de publicité. J'espère que ce mot n'a pas un impact instantané sur votre vessie et que sa seule vue ne vous transforme pas en un être suant,  secouant la tête de droite à gauche à la recherche désespérée du coin le plus tranquille et le plus accessible pour vous soulager, priant pour qu'il soit inoccupé.

(je suppose par là que vous tombez sur ce texte alors que vous n'êtes pas dans un lieu propice à cet effet, c'est - à - dire chez vous, mais plutôt au travail où vous vous ennuyez quelque peu après vous êtes passionné, autour d'un bon café, avec vos collègues, à partager vos dernières impressions sur le cours de l'euro ou plus prosaïquement sur le festival de Cannes que cette année encore vous vous targuez de mépriser ; l'ennui était tellement insurmontable, alors que votre patron vous a demandé de compulser le dossier Belgrande, celui relatif à l'exponentialité de la bénédiction coupable face au structuralisme minimaliste du dirigisme étatique, pour lui en donner un résumé jetable avant hier soir, que vous vous êtes jeté par la fenêtre internet afin de vous noyer dans mes palabres incompréhensibles qui vous rappellent votre voyage en Grèce, lorsque vous avez essayé de baratiner une jolie Héllène afin de lui faire profiter des merveilleux atouts dont la nature, pas jalouse , vous a doté...)

Avez - vous eu l'occasion, alors que vous lisiez avec attention, prenant garde de ne point sauter une ligne au risque de ne pas saisir toute la subtilité du texte, votre magasine féminin, de détourner, juste un instant, involontairement, votre regard sur l'énorme publicité bariolée s'essayant à ne pas trop distraire votre souci de culturisation (je parle de la publicité honnète, qui s'affiche ouvertement et qu'un brin d'expérience et de discernement permet de louvoyer, tel Mario sautant par dessus les obstacles dressés sur son périlleux chemin vers la musculation de son cerveau bien tuyauté ; et non de ces publi - reportages dans lesquels vous vous plongez par inadvertance, vous étonnant de la partialité envers un produit que, pour avoir testé personnellement vous jugez au mieux moyen, avant de vous rendre compte, prêt à réviser votre opinion, que l'auteur de l'article est anonyme mais non altruiste). La plupart du temps, quand cet accident se produit, vos yeux repartent aussitôt se réfugier dans le corps du texte pour tenter d'effacer l'image tentatrice. Mais là, je ne suis pas parvenu à m'échapper des griffes d'un slogan attentatoire à l'intégrité de mon porte - monnaie ; plus exactement le nom de produit m'a tellement ébahi qu'encore aujourd'ui il squatte mes cellules neuronales vides.

Je ne sais même pas à quoi sert ce produit phagocyté par une appellation interpellatrice, fantastique, évocatrice, j'ai nommé "diabolique tomate" ta ta ta ta ta . Diabolique tomate et tout de suite des images de super - héros surgissent dans votre esprit vampirisé par une lecture marvellienne. Revient en tête un vieux dessin animé que vous avez fait subir à vos enfants et qu'ils ont eu le toupet d'apprécier en vous permettant, par multiples diffusions (pourquoi lorsque les enfants aiment un dessin animé ne peuvent - ils pas se contenter de rejouer naisement les scènes les plus marquantes au risque de briser la patience de leur mère qui pourrait ainsi les confiner dans leur chambre ; pourquoi faut - il qu'ils le regardent encore et encore, plusieurs fois par jour, s'esclaffant lorsque leur mère se met à répéter une tirade du film au lieu du sermon incisif qu'elle comptait leur asséner ), de garder en mémoire le rire sardonique du méchant respectant la tradition de vouloir conquérir le monde dans on ne sait quel but si ce n'est celui de passer à la télévision. Une petit larme perle à l'évocation de ce piteux dessin animé, aux images vacillantes, aux paroles frémissantes au gré des hachures d'une bande vidéo HS....Ah, la cassette vidéo qui défilait souvent ailleurs que sur l'écran pour se mouler aux pignons du magnétoscope , ah bienvenue le Dvd avec sa face brillante, permettant de dénoncer celui qui y a laissé ses empreintes (s'il y a de la confiture c'est M ; du Nutella, c'est O)...

Ce superbe dessin animé mâtiné d'un éclat vieillot qui ferait pâlir d'envie la fashionita la plus nostalgique aux erreurs toujours renouvelées d'une mode qui n'a jamais su que se copier, avait pour héro "Super souris" ta ta ta ta, la souris qui faisait bondir superman avant qu'il ne s'écrase sur une chaise roulante. Super souris qui sauve tous les animaux menacés d'extinction de voix et menace tous les tympans trop sensibles.

Au secours, super souris, le méchant chat respectueux des traditions a enlevé mes illusions et ne veut me les rendre que si je lui avoue que j'ai grandi. Mais outre que je parviens à peine à m'élever au - dessus de mes 1m56, je suis attaquée par de sournoises poussées d'acné qui s'acharnent à détruire mes vélléités d'adulterie. Super souris, grâce à ses oreilles super acoustiques entend mes appels stridents et s'envole lourdement pour me sortir des griffes du méchant surnommé "diabolique tomate" car doté d'un tempérament timide, il rougit dés qu'il doit prendre la parole, ce qui survient fatalement souvent lorsque l'on veut asseoir son autorité sur le fauteuil d'empereur de l'univers ; univers qui se restreint de jour en jour vu que la timidité de Diabolique Tomate l'oblige à couper court aux discours qui le mettent mal à l'aise et d'arroser de son jus super acide les planètes récalcitrantes. Super souris, lui, ne se presse pas pour laisser le temps au méchant de décrire à sa victime les sévices qu'il va lui faire subir, du supplice de la plume aiguisée d'un intellectuel enflammé par le sujet du jour à la torture de Guy Yotine, animateur incapable de trancher sans un jeu de mot lamentable, en passant par le Pal qui passent dans toutes les zones dotées d'un capteur sensoriel, sans oublier le rembobinage qui lui permet de retarder l'arrivée de super souris en gardant sa proie prisonnière d'une bande sans fin...Mais super souris parvient toujours à bout des gamins rembobinateurs, surtout grâce à l'aide d'une maman qui crie plus vite que son ombre et Diabolique tomate est terrassée, les habitants de la planète Séleri prennent à bout de bras notre héros pour le faire rebondir puis le lâche, à moitié sonné, afin que la princesse serena puisse apposer sur sa super joue un baiser retentissant.... Mais Diabolique Tomate n'a pas dit son dernier mot, il se relève (il faut toujours que la sauce soit relevée pour avoir du goût) et promet de revenir se venger tel un VGE prêt pour cela à bâtir de ses mains une Europe bancale...

Alors la prochaine fois que vos yeux se feront harponner par une publicité , refaites vivre votre âme d'enfant ; oubliez le message pour n'en garder que l'envol vers un fantastique naïf et riche d'émerveillement. Diabolique tomate ne doit pas gagner ou juste votre estomac grâce à une bonne pizza.

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