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je vis, je dis, je ris ...ou pas
24 octobre 2010

Marche ou grève

en_greve

Oui, ce blog manifestait intensément par un silence bruyant et reconductible sa réprobation totale, complète et absolue contre les réformes brutales, iniques et incompréhensibles des hébergeurs de blogs. Régulièrement, un ponte, qui n’a pas franchi le seuil d’une ménagère de moins de 50 ans, inepte en informatique, depuis que la baguette a dépassé les 2 francs, au nom du progrès des portefeuilles technologiques, afin de contrecarrer une impopularité et une concurrence croissantes, m’impose un chamboulement conceptuel qui n’a pour principal argument que la rupture d’avec le passé et principale ambition que de se réapproprier du flux et du flouze.

Et comme toujours, cette réforme ne profite qu’à l’élite informatique, aux programmateurs géniaux qui savent insérer une musique sans qu’un message péremptoire ne les flagelle et ne les rejette à l’aide d’un « ne répond pas aux normes sécuritaires et identitaires ». Je ne suis pas un geek, j’ai brûlé mes lunettes sur l’autel de la vision floue et artistique. Je sais utiliser un clavier (sans profiter de sa villa corse), une souris (bien que parfois je m’y casse les dents), je sais appuyer sur le bouton marche et m’extasier quand l’image fuse. Mais c’est tout. Qu’on arrête de m’imposer des options qui me font comprendre que j’en suis une.

Par contre, je suis pour la réforme des retraits. Parce que le ponte, il est peut être doué en promesse tentatrice, censée améliorer le quotidien d’un blogueur averti, en communication littéraire, il a beau abuser des signes, des smileys et autres caractères soumis à son approbation, il est incapable de pratiquer le retrait stratégique. Essayez : appuyez sur la touche « retrait » de votre clavier et vous sortez du cadre (sans qu’il saute par la fenêtre obligatoirement). Qui dit plus de cadre, dit plus de tenue ; qui dit plus de tenue, dit plus de mode. On est donc en mode échec.

Je ne suis plus maître de mon espace. Je ne suis plus à même de fixer les limites de mes loisirs, qui se meuvent au gré des caprices d’agents extérieurs qui définissent pour moi mes besoins et mes désirs. Laborieusement, je me suis démenée pour créer un identifiant original ne m’obligeant pas à n’être qu’un n+1 d’un pseudonyme standard ; je me suis battue avec la sécurité pour que le sésame de la liberté passe par moi ; j’ai échoué devant les codes couleur et est dû rabattre mon ambition. Mais je suis parvenue à écrire un premier billet, un deuxième, à gravir les échelons d’une mine personnelle, fière de mes éclats, heureuse de mes errances. Et patatras, l’intrusion qui me fait comprendre que je n’ai pas d’impact, juste le choix de changer d’opérateur, pas celui d’être un moteur.

Ce long silence n’est cependant pas seulement dû à mon incapacité à me débrouiller d’une réforme trop complexe où toute tentative de dialogue est renvoyée aux astérisques en bas de la charte et où les seules annonces fiables sont publicitaires. J’ai également subi un blocus tant neurologique qu’intergénérationnel.

Le premier a eu pour conséquence une panne sèche de ma fluidité verbiale et complément d’objetiale. Alanguie, épuisée par un automne grisâtre, je dus rester sur ma réserve, incapable de trouver le carburant nécessaire à une échappée lyrique. Le second m’empêcha de toute façon d’atteindre le poste graalique puisqu’à chaque approche, je fus rejetée par une jeunesse soucieuse de me protéger d’une veillée tardive et prête à tout pour connaître un happy end malgré un sad begginning. Sur 15 jours creux, je n’eus accès que 10 mn à mon écran, avant de voir surgir un jeune diable pressé de me piquer ma place. Voici ce que je pus écrire « Toute une semaine sans voir le soleil, toute une semaine de brouillard, de brume, de corne trop abondante, de purée de pois au couteau trop émoussé, de nuit prolongée d’où surgit, soudainement, un phare qui, loin de vous épargner le naufrage, vous rend la vue infecte, comme le samaritain qui, pour éviter au christ de mourir de soif lui fait inhaler du Fanta (et le rot qui suivra fera croire au garde repenti qu’il a senti la parole de dieu). »

Vous fûtes sauvés de la suite par mon fils.

Mais maintenant, les enfants sont chez les grands parents. L’inspiration cale encore mais l’envie démarre. Les réformes suivront et se ressembleront. Je bêlerai mon mécontentement. Le ponte m’ignorera en vo(u)lant mon bien. Je vis, je subis, j’écris (peut être pas jusqu’à 62 ans parce que j’aurai vite atteint le trop plein d’âneries).

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