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je vis, je dis, je ris ...ou pas
21 janvier 2011

Pas pareil et appareil

                  La société est mouvante et ce qui était une tare devient un must have (à force de lancer des requêtes désespérées sur google lorsque je suis à la recherche d'un vocabulaire qui échappe à mes neurones engourdis par la lecture assidue mais peu prometteuse des magazines féminins (je sais ce qu'est un capiton, moins un capitole ; je sais quelle crème hydroallergénique et hypominéralogique utilisée pour quel type de peau (si vous êtes du genre à avoir des pores tout obstrués par des boutons noirs et disgracieux, qui vous donnent l'impression que Marine Le Pen vous a postillonné dessus, appliquer du cirage et vous aurez la chance de bénéficier d'un nettoyage en règle....je sais que le Front National n'est pas un parti raciste puisqu'il prône qu'il n'y a qu'une seule race, celle qui a le droit d'écraser toutes les autres), j'ignore tout des courbes de la bourse (qu'elles montent ou quelles descendent, je dois payer mon essence (mon gaz, mon électricité, c'est au choix)toujours plus chère).), je ne rencontre que mon vide sidéral et sidérant et voilà que je me rabats qur une expression anglaise dont je ne suis pas sure de saisir l'entière signification (j'espère que cela veut dire "le truc à avoir pour être admiré par ses contemporains et salué comme un esthète et une personne de goût").

De mon temps (que les jeunes ne peuvent pas connaître sinon ils mentent que leur âge), porter des lunettes était comparable à porter une pomme sur la tête pour attirer toutes les flèches rarement subtiles de gamins boutonneux et aux dents tordues. Aujourd'hui, c'est juste un mauvais moment à passer en attendant de se faire lazériser ("Oh, Enzo G. (ou Killian A. ou Titouan R. ou Lilou S. ou Océane B., ces prénoms tellement originaux qu'il faut rajouter l'initiale du nom derrière pour que le bon interlocuteur vous réponde), tu as de beaux yeux, dommage que tu n'ais plus de vitrine pour les mettre en valeur).

A une époque lointaine où j'étais jeune et abattue, porter un appareil dentaire signifiait se jeter en pâture à des pourceaux heureux de se moquer de vos restes de confiture et le camoufler rapidement dans une trousse pour arrêter de subir la raillerie favorite des excités des hormones ("et si t'embrasse Alphone, vous resterez attachés"....bon, cette blague de l'accrochage amoureux malheureusement ne disparaitra pas tant que les mordus de "La Boum" (pour les djeuns libidineux, un "Lol" sans portable, sans internet et des coupes de cheveux ringardes) existeront et se reproduiront (cette blague est génétiquement transmissible)). Aujourd'hui, toute jeune fille qui se respecte doit absolument passer par les mains expertes d'un orthodontiste qualifié (de génial). ( Oh, Chelsea (ou Beverly ou Rihanna, tous ces prénoms où on sent que les parents ne sont absolument pas influencés par ce qu'ils regardent ou écoutent), j'ai acheté une nouvelle application pour mon Ipod, ça s'appelle "l'insultor",  c'est pour que je ne me trouve pas trop belle avec mon superbe appareil tendance grave). La mode n'est plus au sourire éclatant de blancheur mais au sourire percutant et multicolore.

Aujourd'hui, ma fille a reçu l'ultime bénédiction. Elle a eu l'heur d'être gratifiée d'une dentition bancale et a obtenu l'ordonnance suprême pour atteindre le Saint Graal. Et à cette heure, elle brandit fièrement, devant ses copines contrites et envieuses, des bagues dentaires bleues (elle a hésité longuement quant à la couleur qui aurait le privilère d'orner son émail gracile : rouge, ça pouvait faire penser à du sang, vert, à du pourri, blanc, non pas assez voyant. Donc, ce fut bleu, couleur assortie à ses yeux...avant, c'était la pierre qui sertirait la bague de fiancaille qui était l'objet de tant de réflexion. Mais de nos jours, si on ne se fiance plus, on sourit encore...enfin, pas trop pour ne pas creuser le sillon nasogénant.)

Quant à moi, j'ai eu la joie de brandir ma carte vitale et de me saigner aux quatre veines pour offrir ce luxe au fruit de mes entrailles (et à la source de mes conflits avec le banquier). Parce que, que ce soit hier ou aujourd'hui, si une chose n'a point évolué, c'est le prix exorbitant qu'il faut payer pour soigner ses yeux ou ses dents.

Alors, lorsqu'au bout de deux ans et demi, il faudra qu'elle enlève son diamantaire, ma fille et moi, nous nous recueillerons devant le moulage de ses dents, en pensant aux beaux jours ,quand elle était la reine du collège et quand j'étais plus riche de quelques euros.

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Commentaires
G
Nous aussi nous avosn regardé Gibbs (enfin mon mari regarde, je lis, je jette un oeil, je critique, je lis en attendant qu'il veuille bien se coucher parce que j'ai besoin de ma bouillotte pour dormir)<br /> Ma fille est vraimetn très jolie avec cet appareil (et sans aussi d'ailleurs) et le cauchemar est pour elle car elle fait une cure de doliprane...et oui il faut souffrir pour être belle (une expression cauchemardesque aussi ....)
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L
Préviens le lecteur assidu lorsque tu fais un article cauchemardesque, je bosse pas ce soir et dès la fin des aventures de Gibbs sur M6 je comptais aller me coucher relax et voila que je suis sur de rêver de Viviane ma petite amie de quand j'avais 11 ans avec sa bouche en fer forgée. brrrrr! que du bonheur..Merci <br /> Désolé mais pour le cauchemard qui arrive pas de bises soiresques et tac!
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