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je vis, je dis, je ris ...ou pas
6 février 2011

To bébé or not to bébé

Nous avons tous été confrontés à notre inculture infinie, lorsque face à un petit homme agité, nous nous trouvons incapable de répondre à la question capitale dont semble dépendre son bien être. Je ne parle pas d'une quelconque émission tfiesque dont le savoir se résume à s'enthousiasmer plus fort que l'animateur et à mimiquer plus caricaturalement que Jim Carrey ("c'est votre dernier mot ? - Oui, Jean Pierre, j'affirme que puisque le capitaine Crochet n'a pas l'âge d'enterrer les rescapés, les bretelles bleu-blanc-rouge n'ont pû être inventées que par le cheval inconnu de Henri IV. - Bonne réponse, Henri. - Ouah, super, Houba Houba, Onomatopées diverses et intraduisibles, j'embrasse ma mère, mon père, la bonne soeur et le fils du curé. Vive la France et je vais pouvoir m'offrir le studio 2 pièces de mes rêves !").

Je parle de la question, toujours inappropriée du bambin, à l'air innocent qui vous prend par surprise, alors que vous êtes en train de savourer votre trentième tasse de thé. " Maman, tu sais, en fait, tu sais où vivent les rennes ?". Vous remarquerez, jamais "Maman, tu sais, en fait, comment on fait les bébés ?", la question blindée à laquelle s'est préparée tout parent dés ses 12 ans, en se tapant tous les livres de Françoise Dolto, dans l'édition spéciale réservée aux morts-vivants, en s'éborgnant face à la multi - rediffusion d'un épisode de "La petite maison dans la prairie" (celui où vous avez à chaque fois la larme à l'oeil quand Charles Ingalls avoue à Laura qu'il aurait préféré avoir un fils mais qu'il avait craqué un soir de diète salé sur un morceau en chocolat et même en hurlant à la pleine lune les 15 mois suivants, il ne put empêcher ses chromosomes de signer sa défaillance d'un double X fatal), en assistant à toutes les conférences sur le sujet ("être mère, ne pas causer d'impaire en causant du père", "les abeilles : la fin d'un mythe", "Il faut savoir planter les choux autrement qu'avec les genoux", "Comment introduire l'éprouvette dans le débat ?", "Comment on fait des bébés ? Demandez à votre fils, il vous l'expliquera.").

Non, toujours la question couillonne, dont vous êtes sûrs de posséder la réponse. "Mais, bien sûr mon chéri, les rennes vivent dans les Pays scandinaves, la Suède, le Danemark..." et vous souriez, réjoui d'éblouir votre progéniture de votre omniscience qui vous ferez presque regretter de ne pas être président pour empêcher tous les délinquants de récidiver en les mettant en prison dés l'âge de trois ans. Mais votre rayonnement est de courte durée quand il se met à percuter le regard glacial de votre gamin qui vous rétorque méchamment : "Peuh, ils vivent au pôle Nord". La question n'était pas une question et la réponse bonne n'était que la sienne. Il continue : "Les pingouins vivent sur la banquise ; les ours polaires vivent sur la banquise et les rennes au pôle nord". Votre rôle n'est pas d'enrichir sa culture générale mais de gober et d'applaudir les vérités comme les mensonges.

Alors quand vous entendez la publicité où la mère ne peut pas répondre à la question simpliste des équations intégrales qui ont pris la tangente par l'hypothénuse de la troisième inconnue, vous rigolez vachardement en leur demandant à Académia de résoudre le problème crucial du mot "papillon" qui est affirmé avoir pris la place du mot "alluvion", de la couleur "rose" qui est certainement un violet clair et du jour "mardi" qui est devenu "demain" parce que la maîtresse a dit que la piscine c'était demain.

La seule question où vous pouvez encore un peu détenir un peu de pouvoir, c'est face au catastrophique "maman, tu sais, en fait, pourquoi on doit mourir ?". Et là, glorieusement, vous pouvez répondre fièrement à votre enfant "Mon chéri, l'important, ce n'est pas de mourir, c'est de vivre. Et là, tu vois c'est l'heure d'aller au lit. On en reparlera mieux demain". ou mardi, ou un jour où le soir vous semblera moins noir, où vous aurez compris pourquoi les séries policières attirent tant de victimes (et mon mari en particulier), où vous aurez compris non seulement le "comment on fait un bébé" mais aussi le "pourquoi on fait un bébé".

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