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je vis, je dis, je ris ...ou pas
15 avril 2011

On se console comme on peut

Quel parent n’a pas pesté contre les consoles de jeux qui rendent nos bambins épileptiques, mous des cuisses et durs du postérieur (ainsi que des oreilles). Nintendo, Sony et autres entreprises japonaises, qui n’ont pas attendu un tremblement de terre pour faire éclater le noyau familial, ont entendu les appels désespérés de géniteurs désireux de récupérer leur place prépondérante sur le canapé, et ont inventé les consoles interactives et les podomètres infra actifs.

 

1)     Les consoles de jeux interactives : Allez, bouges ton corps, c’est toi qui domines la machine. Sues, transpires, énerves – toi, lances rageusement la manette sur ton voisin qui triche de éhontée. Ces consoles permettent de sentir votre parquet vibrer d’une façon alarmante, de rapprocher violemment un frère et une sœur qui adorent la confrontation et de constater que les gonds des portes qui claquent à la fin d’un intermède ludique ont besoin d’être huilés. L’enfant peut choisir de jouer seul et de frétiller lourdement devant un écran parlant un dialecte crissant et saganesque (plus besoin de consonnes et de voyelles, juste d’une bonne dose de salive ; bonjour tristesse !). Ah, l’enfant danse, en transe, et hurle lorsque sa mère veut l’obliger à respirer de l’air non saturé d’égocentrisme. L’enfant s’extasie devant de la musique électrostatique et hurle lorsque sa mère affirme que la machine à laver lui semble avoir un meilleur groove. L’enfant affronte les ennemis les plus coriaces et retors, se dévouent pour game over autant de fois qu’il le faudra pour sauver la princesse en détresse et hurle lorsqu’il se trouve face à une redoutable abeille piqueuse, endurance 2, point de vie 3 et attaque 14. Les parents sont satisfaits, leurs enfants ont des cerveaux atrophiés, des visages couverts de tics et un langage réduit à quelques onomatopées intraduisibles mais ils ont des muscles et comme dit l’adage « vaut mieux prier pour un corps sain que pour l’Esprit sain ; au moins là, les voies sont pénétrables. »

 

2)     Les podomètres infra actifs : pour donner une bonne excuse à nos enfants d’apprécier l’action qui consiste à mettre un pied devant l’autre et de recommencer, les fabricants ont inventé un petit appareil qui mesure le nombre de pas effectués dans une journée (ils ont bien compris qu’un enfant ne peut pas marcher sans but et quel meilleur but que de marcher pour gagner des crédits lui permettant d’acheter une pomme bien ronde, sans pesticide, sans trou de ver et sans réalité, et accessoirement pour shooter dans un truc vermoulu, rongé par des emplumés piaillards et infréquentable.). Ma fille m’en a fait essayé un plus sommaire qui se contente de se regarder tourner les chiffres, avec pour mission de battre son record personnel. J’ai installé le petit machin grisâtre à la ceinture et j’ai essayé de marcher naturellement. Ce qui semblait simple sans témoin, devient une réflexion profonde. Non seulement chaque mouvement devient déclencheur d’un tic suspect mais manque cruellement de tact. Commençant à comprendre la démarche engoncée de mon aîné (je constate malheureusement que même sans podomètre, son allure est celle d’un balai aux ordres n’arrivant pas à épousseter les regards environnants), je me mets à considérer toutes mes actions comme inutiles (ce que n’arrête pas de me répéter mon mari). Je soulève mon pull pour constater l’avancée de mon épopée : déjà 200 pas décomptés. Il me semble pourtant avoir à peine respiré. En fait, ce podomètre est mon ami : je tape sur mon clavier, 100 pas, je suis aux toilettes, 10 pas, je roule une demi-heure, 800 pas, je m’énerve après le blouson du gosse qui ne veut pas s’ouvrir, 80 pas. Exténuée par une journée si sportive, je m’appuie contre l’évier et je fais reset. Ma fille a gagné par forfait et moi je retrouve une liberté non surveillée.

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Commentaires
G
Punaise, mais t'habites à la ville, toi. Des taxis ? des métros ??? c'est notre culture qui est souterraine ! On n'a même pas le train !!! peut être peut-on imaginer des déplacements à dos de vaches.
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L
Tu t'en donne bien de la peine alors que nos rues regorges de taxi, bus et autres bouches de métro.<br /> Marcher... Ca se fait encore ça???<br /> Bises autostoppeuses
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