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je vis, je dis, je ris ...ou pas
22 mai 2011

Nipon, ni mauvais

Je continue mon voyage sur le continent asiatique. Après avoir labouré les profondeurs chinoises, commettons une halte sur une contrée touritisquement déconseillée si l'on est contre une bonne suée : le Japon. Je n'entrerai pas dans le débat post-apocalyptique "fallait-il ou non installer des réacteurs sur une terre sismique ?" ; les plus fortes réactions d'écologistes - désireux de retourner à l'âge de pierre où la pire crainte de l'homme était de se faire massacrer puis bouffer par son congénère, mais pas celle de souffrir de la maladie d'Alzheimer vu que la nature était assez clémente pour lui épargner de dépasser sa trentième année - après avoir irradiées les zones les plus influençables, ayant aboutit à la promesse d'une vérification, drastique et en toute dépendance gouvernementale, de toutes les centrales vapeurs, celle de ma mère ayant défiguré la robe qu'elle voulait mettre pour le mariage de la cousine Bertille. J'ai déjà du mal à empêcher ma famille poly-nucléaire d'éclater, je ne voudrai pas m'immiscer dans un débat où défendre les énergies renouvelables permet de se contreficher du sort perméable des japonais.

Cessons donc d'évoquer cet art, toujours vénéré au Japon, du suicide, ici planifié au niveau de l'Etat et vantons le style caractéristique, parfois émoustillant, parfois cradoberk, des mangas japonais. Grâce à eux, mes enfants lisent et je ne remercierai jamais ces auteurs qui, soucieux d'un esthétisme cru, d'un graphisme blanc et surtout noir encadrant des saynètes, croulant sous une abondance lacrymale et une quiriade de coeurs grotesques, subliminalement incompréhensibles pour une adepte de Jane Eyre, mais provoquant l'hilarité chez des gosses n'ayant pu s'abreuver à la source antique "Club Dorothée", soucieux également de limiter les expressions des personnages, occidentalisés au fantasme, à la colère, la peur, la joie et la consternation, d'avoir su captiver mes enfants au point qu'ils me supplient de les conduire à la bibliothèque.

Mes enfants lisent. Et dire que certains ne croient pas au miracle. Ces certains pourraient me rétorquer que lire six fois d'affilée, sans respirer et en oubliant d'allumer la télévision afin d'apprécier le énième épisode d'une série où le héros adolescent, jamais boutonneux, vit une crise existentielle parce qu'il a rendu son devoir en retard, n'est pas participé à l'expérience livresque. A quoi, je répondrai, y'a des mots écrits, qu'ils déchiffrent et annonnent à leur voisin pour partager une émotion fictive mais récréative, sans passer par l'intermédiaire d'un canal autre que cranien, je dis donc qu'il y a lecture et enrichissement, peut être pas du vocabulaire, mais communautaire. Tranquilles, bien rangés, ils sont moins excités et se tapent moins dessus.

Je ne dirai pas qu'au début, je n'ai pas récriminé de toutes mes forces et n'ai pas tout tenté, y compris le "ta DS contre un livre", pour qu'ils saisissent dans les rayons peu fournis d'une médiathèque de petite ville, le gros livre bien épais, sans image et sans sous-titres, afin de pouvoir passer pour la mère hyper cultivée, ayant bien su éduquer des enfants hyper cultivés. Devant mon peu de succès, j'ai accepté de passer pour la mère hyper laxiste qui permet à ses enfants de lire des images entourées d'un carré blanc et soulignées de dialogues à faire passer Thierry Ardisson pour un chântre de la poésie. La première fois que j'ai ouvert un Naruto, je l'ai confisqué aussitôt à ma fille ; maintenant, vu les conversations que nous avons à table, entre un fils qui raconte ses soucis blanchâtres d'adolescents et une fille ses soucis visqueux de pré-adolescente , je me dis que lire des récits où la biologie se réduit à quelques plaies béantes ne peut pas les dégouter.

Les voir attentionner et s'empresser de se plonger dans une histoire rocambolesque où l'amour et la haine sont exacerbés, pleine de caricature et de facilité, me réconcilient avec leur âme, que je pensais souillée à jamais par la télévision....bon, ils lisent et la bibliothèque est devenu leur lieu de villégiature préférée. Que demander de plus ? Qu'ils arrêtent de commencer par la fin ....

Ps : en parlant de gros livre, j'ai commencé Les Bienveillantes. Pas pu finir, non pas qu'il soit dénoué de style, mais au bout du 50 000 ème juifs de tuer, dans un enchainement mécanique et historique, j'ai craqué.

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Commentaires
G
merci pour ton passage et bon courage
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M
un petit coucou en passant <br /> motiver à la lecture "on" y arrive <br /> par contre je n'attaquerai pas Les Bienveillantes..avec ce que tu dis là.<br /> bises :)
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