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je vis, je dis, je ris ...ou pas
30 mai 2011

La femme en fourreau ou au fourneau

Voilà t’y pas que nos politiques découvrent les ravages du sexisme.

 

Dans un monde où la fête des mères se résume à couvrir sa femme de bijoux ou d’appareils ménagers (avec la variante dessous chics ou « c’est la fête des mères pas des épouses », dixit les maris radins).

 

Dans un monde dans lequel les magasines scientifiques sont réservés aux hommes et les magasines sur la mode, la famille et le régime sont négligemment jetés en pâture de réflexion aux cerveaux féminins.

 

Dans un monde où porter la jupe, c’est chercher la petite bête qui monte. Le pantalon est donc, dons notre monde christianisé, notre tchador à nous, afin d’éviter aux hommes la tentation de chair. Ces hommes qui savent, par des regards appuyés, un sourire enjôleur et un compliment mal troussé, nous remercier lorsque nous dansons, légèrement vêtue, l’été venu, s’étonnant que nous puissions chanter si leurs mains viennent à appuyer leurs paroles.

 

Lorsque jupe nous enfilons, ce n’est point pour nous offrir en sacrifice à la mâle concupiscence ni pour convoiter un homme mal baisé ni pour planifier une relation avec fondement.

 

Cependant, moi-même, il m’est arrivé, alors que je travaillais dans un milieu très masculin, de dénigrer une collègue portant jupe courte. Il est vrai que l’allure générale donnée était celle d’une Marilyne susurrant Happy Birthday à un parterre de jeunes loups affamés. Mais ce n’était qu’un jeu de séduction dont les règles tacites étaient « pas touche » pour elle, pas nitouche pour eux, d’où certaines incompréhension.

 

Il faut bien comprendre que si le commun pense que la femme portant jupe met son intégrité en cible, cela présuppose une image très négative de l’homme, incapable de contrôler son rut et se jetant sur tout ce qui mentalement le masturbe.

 

Il est courant de mêler sexe et politique. Chaque dirigeant, qu’il fut roi ou président, put se targuer de posséder une cour de favorites ou de maîtresses plus ou moins dissimulées. Cela marquait sa virilité et parfois sa reproductivité. Il semblerait que certaines femmes ne cèdent pas devant le pouvoir et se refusent à des avances malvenues. Hier, on les aurait taxées d’idiotes ne sachant pas investir en bourse ; aujourd’hui, on les traite de victimes harcelées par des portes-feuilles sans limite, sans tabou et sans morale. Il était tant que les grands soient démasqués et détrônés, mais point que les femmes soient maintenues à un état de petites choses fragiles, que seule une justice « fouille merde » peut soutenir en passant par le médiatique rouleau compresseur. Que les puissants mâles jouisseurs soient punis sans que les femmes frêles, risquant d’être débauchées, soient figées dans un rôle dessiné par un avocat testotéronisé et une juge trop bien épilée.

 

J’ai pour moi de n’avoir pas un physique avenant, stoppant net d’émoi une gente masculine populaire dont le respect maximum porté à une femme se traduit pas un sifflet plus chantant que celui utilisé pour appeler un chien. Mais dans mon travail, j’ai eu affaire à des bonhommes se prenant de haut, stipulant que les femmes devaient se contenter de s’occuper de la machine à café et accessoirement de la photocopieuse. Je suis de nature assez timide, mais j’ai su haussé le ton dés qu’on essayait de me rabaisser ou de m’ignorer lorsque je tentais d’apporter mon point de vue. J’ai hurlé plus fort qu’un stentor malgré mes jambes flageolantes et ma peur qu’il en vienne aux mains .J’ai claqué la porte à un patron souhaitant que je fasse la bise à un trublion, en guise de réconciliation, alors qu’il ne voulait que me nuire. J’ai dénoncé un chef plaçant tout son personnel plus bas que terre en envoyant aux syndicats une preuve d’abus de bien social (bien placé, il est resté en place mais a dû s’expliquer) et je n’ai pas craqué lorsqu’il m’a convoquée.

 

J’ai aussi quitté une réunion lorsqu’une femme commençait à m’insulter. S’il y a un point sur lequel les femmes peuvent faire jeu égal avec les hommes, c’est bien, si elles parviennent au pouvoir, de savoir faire preuve d’autant de médiocrité et de mépris vis-à-vis-des subalternes, voire même plus lorsqu’il s’agit de femmes subalternes. J’ai aussi connu la gueguerre de cheftaines, de bouffages de gueule entre collègues femmes, avec ragots à l’appui et délations au grand chef (qui fut successivement un homme porté sur la bouteille, une femme porté sur internet et un homme porté sur la retraite donc tous incapables de trancher et qui ont laissé les conflits s’enliser)

 

Je peux également faire des jeux de mots grivois et m’amuser à raconter la blague qui explique que le cerveau d’un homme peut être vendu plus cher que celui d’une femme parce qu’il a moins servi. L’objectif n’est pas devenir plus sexiste que le roi, de fouetter sur la place publique ce que d’autres continuent à trouver normal de pratiquer tout bas. La meilleure façon de sortir de cet « acquis social » où la femme est au service de l’homme, s’octroyant 80% des tâches ménagères, c’est de passer par l’éducation, de donner des poupées aux garçons et des perceuses aux filles, d’engueuler fermement son fils lorsqu’il commet un baiser volé, d’engueuler fermement sa fille lorsqu’elle se considère moins bien que son frère, d’engueuler fermement son mari lorsqu’il veut des félicitations parce qu’il vient d’étendre le linge, s’engueuler soi-même lorsque l’on souhaite pour la fête des mères une journée de repos où ce soit à l’époux de faire la cuisine alors que ce que l’on voudrait vraiment c’est qu’il la fasse tous les jours parce que l’on déteste ça la cuisine, régime ducon ou pas.

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Commentaires
L
Je m'amuse avec ton article, parce que moi, je traque impitoyablement ce genre d'individus des 2 sexes qui se croient tout permis. J'adore les attaquer eux mêmes, qu'importe leur grade dans la hiérarchie, j'aime les remettre à leur véritable place et sans gants (pas mon genre)..<br /> Ton article m(en inspire un que je vais immédiatement faire..merci <br /> Bises solidaires mais fériées !
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