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je vis, je dis, je ris ...ou pas
13 juillet 2011

OOAK, je l'ai loupé moi-même

OOAK. La première fois que j'ai vu surgir devant moi cette expression, alors que je cherchais désespérément une poupée Barbie correspondant à mes ambitions de nouvelle collectionneuse dithyrambique et pathétique (pas chère, jolie, accessoirement ne se trouvant pas dans n'importe quel foyer accueillant une gamine de 6 ans exigeant, pour son anniversaire, l'hôtel particulier de l'ex-fiancée de ken, acquis grâce aux bonnes actions de notre Liliane nationale , en échange d'un spot publicitaire tourné pour toucher (pas des doigts, malheureux !) les femmes complexées par une forte poitrine en plastique....Bref ma collection, commencée un jour de nostalgie profonde à la vue de ma fille jurant et rotant comme un charretier croisé avec un poissonnier n'ayant pas vu un bateau frais depuis des lustres, ne pensait pas se découvrir tant de concurrentes absolument désinhibées porte feuillement et se compte parmi les moins dignes à figurer sous la rubrique "collection" : ma Barbie Scarlett, acquise après un âpre combat où l'encre coula abondamment sur mon chéquier, se sent plus que Brettement esseulée) fut de refermer brutalement l'écran fauteur de trouble.

OOAK . Etait-ce le cri d'attaque d'un pirate néandertalien, brandissant sa massue afin d'écrabouiller la femme civilisée et informatisée que je représentais ? (ce qui était me donner beaucoup de crédit, vu qu'à part dans le maniement de la carte bancaire, je ne pense pas savoir faire preuve de beaucoup de savoir vivre ; j'aurai plus d'amis sur facebook sinon.)

OOAK. Etait-ce un écologiste américain évoquant l'esprit magnanime du chêne afin d'exaucer ses voeux d'acquérir un pick up plus gros et moins polluant que son voisin, Smith Todd, bien connu pour avoir érigé en règle de vie le fait de s'enthousiasmer de façon tout à fait surnaturelle chaque soir, à vingt heures une, lorsque sa femme lui apporte son tofu quotidien ? 

OOAK. Etait-ce le sigle du club des "Ommes Onorables s'Abillant Kosy", dont les membres sont réputés pour ne pas plaider pour la correction automatique ? Etait-ce le re-retour de Sylvester Stalonne, ayant décidé de se battre seul contre son dentier (le monde entier continuant à l'ignorer) ? Etait-ce la manifestation d'internautes majoritairement féminins, déployant un slogan revendicatif, reconnu  uniquement par un cercle restreint de dignitaires, triés sur le volet (avec fenêtre sur internet), puis initiés aux subtilités élémentaires du jargon scientifique qui s'écoute écrire, se rejoignant sur la toile afin de lancer un mouvement pour un élitisme paritaire ?

Ce n'était pas une insulte, une menace, une humiliation mais l'acclamation d'une fierté : regardez, c'est moi qui l'a fait. OOAK: one of a kind piece. Pièce unique et qui le restera vu le temps que j'ai pris pour fabriquer ce super moulin en opercules de yaourt et il marche vu qu'il prend l'eau ! C'est donc la manifestation du succés florissant du loisir créatif.

Vous ne voulez pas ressembler aux autres, customisez donc votre jean ! Vous êtes au chomage et ne savez comment vous empêcher de regarder les feux de l'amour : montez une auto-entreprise où vous vendrez de superbes bijoux fabriqués avec le programme télévisé devenu inutile.

Vous vous sentez seule dans la maison de retraite où l'on vous coince, entre 4 brancards et 2 pots de fleurs, dans le couloir 10h sur 24 et vous attache dans le lit, 14 h sur 24, tricotez de jolis pulls que vous destinerez au personnel après avoir su y glisser de quoi leur offrir d'horribles démangeaisons.

Vous êtes fan de Barbie et ne parvenez pas à en acquérir une seule du fait que le moindre habit made in china vous fait supporter l'augmentation du prix du baril de pétrole (et des marges d'une société préoccupée par le bien être de ses actionnaires), faites vous- même les tenues de votre barbie et votre mari vous regardera d'un autre oeil....autre avantage : il vous laissera tranquille pendant qu'il sera de plus en plus accaparé par des réunions tardives au bureau.

Vous êtes débordée et n'avez pas de temps à vous, faites du canevas. Remarquez alors comme vos enfants vous considérent avec respect, n'imaginant pas que vous avez déjà atteint cet âge si vénérable où le temps à venir est dépassé par le temps écoulé. Vos mains parcheminées tremblent sur l'aiguille et vos yeux veinés s'éclatent sur des couleurs trop sombres. Votre mari vous couvre d'un plaid bien chaud lorsque vous vous asseyez sur le fauteuil et vous apporte une tisane bien sucrée. Vous êtes bien, vous êtes précieuse, vous êtes en voie de disparition.

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