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je vis, je dis, je ris ...ou pas
19 décembre 2011

Je ne suis plus au jus

Si je ne vous parle qu'aujourd'hui de la tempête Joacquim alors que déjà toutes les caméras se sont tournées vers la nouvelle calamité annonciatrice de la fin du monde, c'est parce que justement la tempête Joaquim a eu le toupet de me couper le sifflet et de restreindre mes envolées.

Moi qui avais anticipé avec plaisir un vendredi paisible, avec tasses de thé bouillantes à volonté, touches de clavier brûlantes sous l'impact de mon lyrisme tapageur, simplement perturbé par une vessie ayant besoin de soulager autre chose que sa spiritualité clairvoyante, et une douce musique d'ambiance (comme je suis allergique au numérique, comme le présente bien ce blog au design digne d'un art contemporain ayant une prédilection pour les productions organiques (d'où mon incompréhension qu'un Pinault ne m'est point monnayé multimillionnairement, afin que cette quintessence du blog "under dressed" vienne éblouir et relever par son ascétisme idiographique et sa monochromie primaire sa flambeuse exposition, dont l'accroche pourrait se résumer ainsi : "je sais vraiment pas quoi foutre de mon pognon, prélevez-moi plus que 3 %"), cette musique se résumera à la seule fréquence que ma radio puisse capter (et mon cerveau oublier sitôt innervé) : RTL (et "ses heure du crime" généralisé contre le journalisme d'investigation....pitié ! Enlevez la parole aux auditeurs et aux chroniqueurs  ! Qu'on est de la pensée, même unique, mais de la réflexion ailleurs que dans le miroir que se tendent les trop satisfaits de leur prose à la Jourdain. Est ce que moi je raconte ma vie ?))

Je me suis retrouvée grelottante, essayant d'attraper les lignes fugaces d'un livre s'échappant de mes doigts gourds, et aussi froids qu'un Guéant annonçant que les cerveaux étrangers doivent suivre l'exemple des cerveaux français : s'exiler vers des terres méprisables, préférant privilégier la recherche à la rente, au travers des flammes frémissantes et peu glorieuses de bougies en forme de paquets cadeaux (heureusement qu'on était vers Noël, sinon les bougies auraient pu être en forme de crâne humain (Toussaint), de marmite pleine d'os d'enfants (St Nicolas) ou  d'Euro (Victoire des agences de notation - date prochainement fixée, qui risque d'être fériée pour beaucoup)).

Enveloppée dans ma robe de chambre d'un blanc faisant suspecté une ascendance peu aryenne, je devais subir les assauts d'une défaillance de mon courant alternatif. Je ne suis pas pour la sur-consommation, mais un peu de consommation électrique favorise ma propension à critiquer la gabégie de ceux qui oublient d'éteindre la lumière en sortant d'une pièce. Comment voulez-vous dénoncer le nucléaire quand vos noyaux frissonnent ?

J'ai retrouvé mes réflexes de femme des cavernes et suis allé frotter une allumette pour faire jaillir le feu de ma cuisinière à gaz. Ouaga, ouaga, ais-je danser en attendant que rôtisse le gibier fraîchement sorti de mon robinet - oui, c'était de l'eau, mais sans bouilloire, la cérémonie du thé s'est, comment dire, ...primitivement fait attendre.

Et vous savez ce qui m'a le plus inquiété alors que vrombissait le vent, que tremblaient les tuiles et que soufflait la cheminée (sans loup). Ce n'est pas de ne pas pouvoir profiter du gratin de pommes de terre que je savais ne pas savoir cuisiner, ce n'est pas de ne pas pouvoir suivre la promotion de la grossesse ou pas de Beyoncé, ce n'est pas de ne pas connaître la prochaine victime des 20% Leclerc, ce n'est pas de me rendre compte que si j'avais acheté un Kindle à court de batterie, je ne serai pas en train de savourer un bon livre de papier jamais en panne d'encre . Non, ce qui m'inquiétait le plus, c'est que je ne pouvais pas sortir, vu les branches qui s'envolaient et le déluge qui déferlait, acheter de la lessive....

Ce que, dés l'accalmie arrivée, je me suis empressée d'aller m'enquérir auprès du magasin le plus prés. Pour me rendre compte que si ma machine à laver débordait, le courant n'étant pas rétablie, lessive ou pas lessive, le tambour resterait muet. Comme quoi, quand on est en situation de précarité (énergétique), l'instinct de blanchisseur n'est pas le plus fiable.

PS : j'ai quand même fait un cours de féminisme à mon fils en claironnant ma fierté que les climatologues alarmistes aient décidé, sous la pression atmosphériquement correcte, de cesser d'affubler systématiquement les éléments dévastateurs de prénoms féminins. Après pour que notre ministre de l'intérieur ne frémisse plus de joie, il faudra que ce prénom ait une consonnance plus franchouillarde, genre : la tempête Jacques vient de s'abattre sur la gouvernement. Le sursis est bref mais restera dans toutes les mémoires, sauf dans celle du bien-nommé.

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