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je vis, je dis, je ris ...ou pas
28 décembre 2011

C'est pas du cadeau !

Le pire cadeau de noël est celui qui ne peut être, si l'on tient à sa réputation, offert à quelqu'un d'autre. Je me souviens de pelotes de laine d'un beau kaki tirant sur le jaune, qui auraient pu aider à passer inaperçu au milieu d'un défilé de militaires tirant sur ceux qui dépassent. Et de jolies petites boîtes à bijoux qui m'ont donné envie de brûler la carte dessinée pour les retrouver après que je les ai enfouies sous 30 mètres. Leur absence d'esthétisme et l'absence de tantes aveugles m'ont contrainte à conserver ces douces offrandes dans la poubelle la plus proche, et à me triturer pour imaginer une revanche plus laide.

Et je pense, grâce à la puissance googlesque et à la fantaisie infinie dont peuvent faire preuve des commerçants prêts à tout vendre, du moment que des idiots se portent acquéreurs pour surprendre, y être parvenue et mes proches peuvent se vanter de recevoir de ma part des cadeaux qui,  s'ils sont impossibles à refiler, ne laissent pas de regret quant il s'agit de s'en débarasser...

Mon mari doit, lui, être épargné par cette ironie qui consiste à offrir ce que l'on ne souhaiterait pas à son pire ennemi, car il pourrait, un jour, parvenir à comprendre mes consignes pourtant détaillées et m'offrir le bon cadeau. Je lui suggère de se procurer auprès d'un bon bijoutier de belles boucles d'oreille en forme de coccinelles, je découvre d'étranges bestioles rouges et noires, qui n'ont en commun avec Jeanne Mas que de déteindre à faire peur.  Je lui propose d'épargner suffisamment pour que mes épaules puissent se réchauffer sous un épais blouson bien long et très coloré et je dois me pavaner dans une doudoune grisâtre arrivant à peine à couvrir ma dignité. Et je dois le remercier d'avoir su si bien me combler et arborer sa générosité, en maugréant que, elles sont bien gentilles, ces féministes à vouloir faire de nous des êtres indépendants et affranchis de tout corset social, mais elles devraient surtout militer pour interdire à tout homme de franchir le seuil d'un Sephora seul et sans carte à débit illimité.

Le cadeau idéal : des chocolats ; périssables, oui mais transmissibles de foyers en foyers jusqu'à ce qu'un palais moins délicat accepte d'ouvrir la boîte pour forcer ses invités à se servir. Le cadeau le plus illusoire : ces boxs toutes prêtes qui vous offrent un tour d'hélicoptère à condition d'être disponible le 28 septembre à 15H15 pour un détour de plus de 500 km de chez vous. Le cadeau le plus blessant : un superbe panier en osier garni de savonnettes parfumées faisant accroire que le destinataire a besoin de soigner l'odorat de ses concitoyens. Le cadeau le plus difficile à croire : un abonnement à un magazine qui, trois mois après la commande, n'est toujours pas parvenu à convaincre le facteur que cela aurait dû valoir bonne presse. Le cadeau le plus trader : une pochette de jeux à gratter qui a coûté 100 euro et en a rapporte 2 ; un bon placement en cette période de bourse percée. Sans parler des cadeaux qui divertissent moins longtemps qu'a duré leur déballage (c'est certainement pour cela que les fabricants s'ingénuent à multiplier les adhésifs, les liens et les prises pour que l'on garde un souvenir de ce que l'on a désiré un jour).

Mais rappelons nous que noël est avant tout une fête religieuse et réjouissons nous de recevoir dans notre coeur le seul cadeau qui vaille : une bonne crise de foi, afin de prier pour notre salut.

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