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je vis, je dis, je ris ...ou pas
18 mai 2012

Internet, piège à embrouille

Méfions nous d'internet, non pas seulement parce qu'il s'y trouve des blogs qui expriment leur passion pour le point de croix en s'extasiant sur des chats tirant la langue et en organisant des concours pour sacrer le commentaire le plus emphathique sur leur dernière création, photographiée sous tous les angles afin que chacun en admire la prodigiosité : un string en toile de jute.

Mais parce que les informations n'y sont pas toujours fiables. Je rassure ceux qui commencent à ranger les flutes de champagne en s'alarmant que Hollande n'a peut être pas été élu président, il semble bien, vu que depuis une semaine notre PGCD (plus grand diviseur commun) n'apparaît plus à la une d'aucun journal, qu'il ait été englouti par l'ingratitude historique.

Je parle du genre de renseignements que l'on cherche lorsqu'on commence à avoir mal à la gorge et qu'on finit par croire que l'on souffre du même cancer de la machoire que Freud et qu'on se met à écrire à tous ses créanciers "au revoir, président, au revoir" et qu'on se retrouve avec des lettres de huissiers dures à avaler.

 Je parle pour les personnes qui non seulement ont besoin d'une calculatrice pour calculer combien font deux plus deux  (et afin de ne pas les faire souffrir et les obliger à pianoter désespérément pour trouver le résultat, je sors ma propre calculatrice et leur révèle que cela fait....4....tiens, ça change jamais et on dit que la science progresse !), mais tapent sur google dès qu'elles ont besoin d'un modèle de contrat, de lettre, d'arrêté aux mensurations idéales.

Et là, vous avez toujours des bonnes âmes qui, un jour, ont prévu le désespoir d'un quidam souhaitant écrire un courrier, afin de résilier son abonnement à internet maintenant qu'il est libre de payer moins pour entrer en contact avec de gentils télétechniciens avec qui il nourrira une relation régulière au risque de dépasser tous les mois son forfait, séchant devant un stylo dont l'encre noire, ineffaçable, lui créée des palpitations, surtout qu'il ne peut exprimer ses émotions à l'aide de smileys défouloirs. Et ces bonnes âmes vous délivrent une lettre type, gratuitement ou non, selon leur degré de philanthropie, sachant que le fait de payer ne garantit pas que le contenu traduise exactement ce que vous avez essayé de transmettre et vous pouvez vous retrouvez devant la justice, poursuivi pour injure raciale parce qu'un paragraphe de votre copie exprimait son scepticisme face à la qualité française de Thierry Durand qui devait harceler l'auteur, rancunier, de la missive, tous les samedis à midi 5.

Mais même en vous appuyant sur un site officiel vous n'êtes pas à l'abri des erreurs matérielles. Confiante en cette source provenant d'un département.fr, vous téléchargez le contrat type offert et comptez bien épater votre patron par votre capacité à aligner les "entendu que", les "vu que" et les "nonostant", lorsque pris d'un scrupule professionnel, qui ne frappe pas souvent mais peut vous pousser à décliner la tasse de café pour terminer votre partie de tétris, vous vérifiez sur légifrance la teneur des articles de code cités et vous rendez compte qu'ils ont été abrogés. Deux attitudes sont possibles : soit vous ne croyez pas à l'adage "nul n'est censé ignorer la loi" et supposer que le signataire ne se rendra pas compte qu'il s'engage pour un truc dont la caducité égale votre menfoutisme, soit vous allez repiocher sur internet un autre contrat où seront mentionnés les articles en vigueur, en espérant que le contrat soit signé avant que le nouveau gouvernement ne se mette en branle pour retoquer toutes les lois votées par l'ennemi juré et en priant pour que les autres boulettes éventuelles échappent à votre vigilance ....parce que votre professionnalisme s'arrête là où finit celui des autres....

Je parle aussi pour les enfants qui, au lieu de progresser en récitant allégrement leurs verbes irréguliers, demandent à google traduction de bien vouloir les aider à raconter en vingt lignes leurs vacances idéales; Oubliant que google, omniprésent qu'il soit, ne logorythme pas les fautes d'orthographe et lorsqu'une fille, quelque peu paresseuse et dillettante, lui demande de traduire "compte de fée", il lui répondra "account fairy", ce qui vaudra à cette fille, peu laborieuse, un zéro pointé et un "je ne compte plus sur vous pour me faire rêver". Mais elle n'est pas la seule à se laisser prendre au piège d'une mauvaise traduction, puisque les japonais parlent de fairy Tail : est-ce une référence à la baguette magique ?

Méfions nous d'internet qui fourmille de gens infréquentables, profitant de leur anonymat pour écrire des inepties et attirer des lecteurs égarés, qui recherchent les ingrédients indispensables pour fabriquer une bombe artisanale et tombe sur la liste des courses de notre nouvelle 1ère dame. Cela peut avoir des conséquences catastrophiques,  pour la crédibilité des extrêmes sur leur puissance de nuisance...

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