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je vis, je dis, je ris ...ou pas
16 juin 2012

La langue fourchue de ma mère et la mort d'un commentateur célèbre a failli manquer son but

Thierry Roland est donc mort, comme Molière, sur scène (bien qu'il s'agirait d'un mythe et que la seule chose dont on soit sûr, c'était qu'il n'aimait pas les médecins, au point qu'il ne leur a pas permis de le laisser en vie) , en commentant un match de foot à lui-même et en s'échauffant en ne pouvant y croire son coeur : la France allait gagner (si, si, ils ont gagné et certains persistent à croire que le Pape n'a aucune utilité !) et les bleus pouvoir refuser des autographes la tête haute.

Pour une fois que les médias pouvaient annoncer le décès d'une personne que je connais, alors que la plupart du temps l'acteur ou le chanteur dont on célèbre la disparition sur toutes les ondes, âgé de plus de 80 ans, a cessé de tourner depuis longtemps et sa mort créé un choc surtout parce que tout le monde le croyait mort, au point que les journalistes peinent à dévier leur Une consacrée aux interjections rageuses contre un retournement de veste incessant : les prévisions météorologiques, pour ressortir de leurs tablettes une nécrologie laudative le jour 1, vomitive le jour 5, lucrative le jour 10.

 Il fallait donc que cette mort survienne en pleine période électorale, alors qu'une saturation neuronale m'empêchait de supporter la moindre phrase commençant par "Votez, qu'ils disaient" ou "Ils s'en foutent les français" (tiré de la célèbre bande dessinée "Attérissez loin de la Gaule"), et donc d'allumer ma radio le week end, afin de cesser d'être connectée à un vrombissement spéculativement vain. Aussi ce fut ma mère qui me surprit avec une exclamation malheureuse : "Tu sais que Thierry Laurent est mort". Devant mon peu de réaction et ma moue d'ignorance voire de désintérêt, elle me sortit le fameux "tout à fait Thierry" qui me sembla légèrement familier, sans que je ne puisse mettre le moindre visage sur cette expression proverbiale. Puis ma soeur survint et lança joyeusement la nouvelle me révélant enfin que Thierry Roland était mort. Ah Thierry Roland, bien sûr, celui qui a un rire grotesque et heureusement que je n'écoute plus les grosses têtes, parce qu'on va avoir le droit à toutes les humiliations qu'il a subies de la part des coprophages du dessous de ceinture. Bon, ça nous change du massacre des syriens qui ne doivent pas trop savoir quelle équipe ils aimeraient voir gagner.

Et puis ça permet aux rubriques sports de mettre un peu d'émotion dans un Euro qui passionne les vendeurs de télévision et de se détourner un temps de la caravane publicitaire du tour de France : le dopage, avant de se consacrer au clou quadriennal où s'étalent les valeurs humaines les plus profondes : les élections américaines.Jje garde les jeux olympiques pour un prochain billet et je marquerai mon respect envers Thierry Roland en continuant à pratiquer sur ce blog le deuil de tout commentaire.

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