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je vis, je dis, je ris ...ou pas
31 décembre 2012

spa ...si bas

Ce blog exigeant de l'humour (et non ce blog exigeant et plein d'humour, sachant combien l'humour de ce blog réside surtout dans son opiniatreté à vouloir faire rire, le plus souvent à ses dépens), je me dois de décrire le séjour que j'ai effectué avec mon cher et tendre sous un angle amusant, espiègle, hilarant, à s'en tordre les côtes et le balai coincé dans tout comique qui s'ignore.

Mais, auparavant, en préliminaire à cette descente d'organes jubilatoires, il convient que je remercie ma soeur et ma tante de m'avoir offert ce séjour qui restera graver à tout jamais dans les marbres de ma mémoire proustienne, madeleine étant mon deuxième prénom. Maintenant que cette préface a été sculptée, je peux évoquer, avec les rictus gommés au botox convenus, notre échappée dans le monde du luxe, de la volupté et du spa condition (en anglais dans le texte, pour rimer avec integral fashion et utopian action), mon mari étant la caution que je n'en sortirai pas embellie.

Avant de débuter notre périple vers la sommité astrologique (hôtel 4 étoiles, dont une aurait pû devenir filante si mon époux ne m'avait pas retenu de faire un scandale concernant, dans l'ordre, un verre ébréché, une dent manquante sur un couteau et ô suprême horreur de qui attend un service irréprochable alors qu'il n'a rien payé : un pain au chocolat surgelé (qui ne l'était plus au moment où il a franchi mes lèvres divinement non redessinées, sinon le golf qui agrémentait les lieux aurait subi des dommages collatéraux de mon free-drop traversant la vitre panoramique permettant à l'objet du délit, après un scratch retentissant, de se transformer en albatros se jouant des parvenus qui devraient arrêter de manger des pitch)), nous avons déambulé sur des routes bucoliques aussi peu empruntées que naturelles. Nous avons admiré leurs courbes délicates et leurs robes rapiécées, le tailleur départemental semblant s'être retourné les poches à la recherche d'un tissu de conjonctures, que sa marraine l'Etat n'a point voulu transformer en espèces autres que trébuchantes.

Et là soudain devant nous LE PALACE... et un parking quelque peu encombré par quelques Porsches et quelques Clio, mélangées dans un brassage social révélateur de promotions égalisatrices, pour permettre un remplissage optimal et une rentabilité accrue, peu regardeuse sur les tongs foulant le tapis rouge. Un bonhomme de neige scintillant nous saluait du haut d'un surplomb massif sous lesquels les plus stressés s'étaient faufilés et les plus reposés s'étaient échappés. Encore crispés par le manque d'aisance inhérent à notre statut de prolétaire, nous remerciâmes chaleureusement les pinguoins super lookés qui concédérent à nous confier LA carte magnétique ouvrant le graal de la ouatitude. Et nous fûmes heureux de mériter le droit de nous aventurer vers l'ascenseur qui nous hisserait jusqu'à notre chambre et de nous extirper de la cacophonie créée par un pianiste qui devrait effectuer une tournée mondiale, loin de nos fragiles oreilles.

Mon mari sut avec merveille faire jouer le suspens : arriverait-il à ouvrir la porte, sans avoir à me porter dans ses bras pour que j'officie en tant que bélier ? Après quelques subtiles secousses et discrets jurons, il parvint à ce que la poignée cède à sa délicatesse et nous découvrîmes une immense pièce où ne manquaient qu'un confortable canapé, des tableaux artistiquement évocateurs, une bouilloire accueillante, un mini-bar gratuit, un tapis moelleux, une plus grande télévision et un soleil éclatant. Mon mari apprécia tellement ce petit numéro de suspens qu'il le renouvela plusieurs fois jusqu'à ce qu'il constata que mon doux visage se transformait peu seyamment sous l'impact de bruyantes pulsions de mort légèrement crispantes, ce qui n'était pas l'effet escompté de cet hâvre de sérénité. Il finit par contrôler et l'ouverture du sésame et la fermeture de mon clapet.

Après un repas très fin et roboratif, orchestré par des pauses où nous pûmes, mon mari et moi, échanger sur le repas fin et roboratif, nous allâmes tester la literie 4 étoiles : un matelas, orné d'un drap housse et recouvert d'un drap souple, et savourer un programme télévision haut de luxe : Pirates des Caraïbes. Le lendemain, nous étions prêt pour des soins promis de qualité. Nous enfilâmes les peignoirs seyants offerts par la direction, qui avaient pour principale qualité de ne camoufler aucun de nos bourrelets réhaussés par de magnifiques maillots de bain particulièrement moulants. Des peignoirs en coton pouvaient nous être délivrés moyennant une rançon de 5 euros, mais notre amour de la simplicité et notre inconscience du ridicule nous forcèrent à décliner cette proposition. Dont je pus regretter le bien fondé lorsque le miroir en pied me renvoya un reflet qui me fit comprendre que la réalité pouvait être pire que ma volonté.

Nous attendîmes un peu coincés par notre humilité, proche de l'humiliation que quelqu'un peut ressentir quand ses fesses, à peine voilées, crissent sur des chaises en bois, attirant malencontreusement l'attention d'éphèbes protégés, par de soyeux peignoirs, des regards inopportuns. Deux jeunes filles souriantes viennent nous cueillir pour nous amener jusqu'à une cellule recélant deux tables d'auto-suggestion. Habitués à des corps gravides, elles ne flanchèrent pas quand nous nous découvrimes et installâmes nos visages incrédules dans un trou adapté. La séance commençait : frottis, frottas, gomma, choaawaa : des pierres très chaudes furent appliquées sur nos ma peau délicate. Le massage s'endura et une musique, supposée relaxante, siffla. Mon mari avoua avoir eu l'impression de revenir aux origines du fait qu'un truc rose en forme de vagin lui enserrait la tête ; j'avouais préférer les tapouilles de mon cher et tendre, car je pouvais rouspéter quand j'aimais pas. Pour secouer notre torpeur d'être devenus si peu différents, nous plongeâmes dans la piscine : enfin, mon mari plongea et partit pour de nombreuses longueurs, que j'admirais d'un coin auquel je m'accrochais de peur que les courants occasionnés par ses bras vigoureux ne m'emportent là où mes pieds ne me rassureraient plus. Nous nous livrâmes aux flots tumultueux d'un jacuzzi bouillonnant : enfin, mon mari se livra aux bulles virevoltantes, pendant que j'essayais d'esquiver les balles virulentes d'une cuve diabolique.

En résumé, ce séjour fut bénéfique, réparateur, fugace et plein de surprises ; pour mon mari surtout, lorsqu'il découvrit le nouveau maillot de bain que je m'étais offert (un genre de combinaison de lutteur), la nouvelle chemise de nuit que j'étrennais (une sorte de bure assez flagellante), la nouvelle posture que je dus adoptée après un bain prolongé dans une eau brûlante (une espèce de croisement entre un volcan en fusion et une soupape en hypnose), les nouveaux plis sur mon ventre après l'ingestion de 5 repas comprenant entrée-suite-dessert et bicarbonate de soude (une race de shar peï qui pourrait mordre celui qui oserait faire une remarque comme quoi on se dirait dans un labyrinthe).

Merci ma soeur et ma tante d'être si généreuses, mon mari, d'être si patient (ou sourd) et mon humour, d'être si .....peu contagieux.

 

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