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je vis, je dis, je ris ...ou pas
2 mars 2013

Ces seins qui ne laissent pas de glace

Il existe un phénomène qui a envahi les espaces médiatiques, il s'agit du féminisme de rue, pour de pas dire du féminisme de nu, j'ai parlé des Femen. Comme de l'art contemporain dont toute la force réside dans son symbolisme, les Femen exposent, à la vue des journalistes, des messages manuscrits (j'imagine que collés ou gravés, cela aurait trop de retentissement mammaire) sur leur poitrine offerte en signe de protestation contre toute prostitution. Elles s'insurgent également contre d'autres méfaits : la dictature, la prédominance masculine, la religion et les soutien-gorges wonderbra (également contre l'homophobie, la vivisection, les péages, la lecture globale, les 4/8, les beignets sur la plage, et j'en passe)  ; pas contre la surinformation et les cheveux longs descendant en cascade sur des formes dont les femmes ont l'apanage.

Soyons honnète : dans le dernier Causette (journal qui est censé faire appel à l'intelligence de la femme, mais que je trouve très moralisateur et dénigreur vis-à-vis de pauvres femmes qui se laissent berner par des publicitaires les cantonnant à un rôle sulbaterne, ou qui s'abétisent à regarder de la télé-réalité alors qu'elles feraient mieux de relire Nietsche en VO.), un échantillon de cette engeance sévissant en France apparaît, les étendards couverts par un sous-pull marronnâtre infâme. Elles ont beau arboré un air patibulaire, une machoîre décidée sous une couronne de fleurs, elles n'attirent pas l'oeil : elles semblent comme vidées de sens.

Quel est leur message ? Ma poitrine est mon triumph ? Ne me regardez pas dans les yeux ? Cochez ce sein que je ne saurai choir ? Ne choisissez plus à quel sein vous vouer ? En quoi défendent-elles la cause des femmes alors qu'elles arborent une plastique parfaite ?

Imaginez (dans votre pire cauchemard) que je me décide à soutenir (façon de parler) leur cause et que je défile, la poitrine dénudée, devant mon supermerché, brandissant ce message "Marre de faire la popotte". Au mieux, j'obtiendrai quelques piécettes : "Va te payer un bon resto !" ; au pire, un article intitulé "vivement la fin de la femen".

Les féministes (les pures et dures, qui se sont battues pour qu'on obtienne le droit au compte en banque, à l'autorité parentale, à l'avortement, et qui maintenant ne veulent être ni des putes, ni des soumises et encore moins des demoiselles, mais bien des chiennes de garde), dépassées par les Eric Zemmour et consorts qui les accusent de chercher à tuer l'Homme viril aiguillé par sa peur de la castration, et par les magasines qui nous sortent un homme nouveau tous les ans, juste après le Beaujolais et avant Pâques, applaudissent du bout des lèvres (supérieures) le mouvement, tout en déplorant son absence de fond (pourtant elles n'ont pas encore osé enlever le bas). Elles feraient avancer la cause. ..

Mais suffit-il de parler pour progresser ? Suffit-il d'exhiber ses promesses pour obtenir des succès ? (Hollande répondrait par la négative). Suffit-il d'être belle pour transformer la bête en un être romantique, prêt non seulement à faire la vaisselle (ce qui ne demande qu'un peu de paic), mais également à partager la couronne (ce qui demande un peu moins d'amalgame) ? Suffit-il de se dénuder pour se dévoiler ? Suffit-il de se dévoiler pour se dénuder ? Pourquoi une femme ne peut-elle revendiquer l'égalité qu'en arborant sa différence ? Pourquoi le torse nu d'un homme ne suscite t'il aucun émoi ? (sauf s'il s'agit de celui de David Beckam qui a été particulièrement brillant lors de son premier match au PSG...juste pour attirer les fans de foot qui seraient insensibles aux rebondis féminins). Pourquoi faut-il être belle pour avoir le droit à la parole  ? Où est passé le vieil adage "sois belle et tais toi et laisse la moche parler pour ne rien dire" ? Pourquoi les hommes naissent libres et égaux en droits, si c'est pour que la femme en appelle à ses courbes ?

Les Femen se contentent d'imiter ses mères de famille qui se déguisent en pin up pour vendre des calendriers pour obtenir de quoi organiser un voyage en Papouasie et y distribuer des pillules contraceptives (qui ne se vendent plus en France). Il s'agit d'adapter son combat et ne pas tomber dans la caricature. Il y a du courage à se déshabiller, en Egypte ; il y a du courage à hisser la jupe, en France.

Les Femen :  Ni putes, ni soumises mais putativement insoumises.

 

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