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je vis, je dis, je ris ...ou pas
28 juillet 2013

Le soleil levant-couchant en grandes pompes

2ème épisode de notre édition estivale.

SUN :

 

Forcément il pleut.

Essayons de faire abstraction de cette réalité grisâtre, ou orange selon Météofrance. C'est amusant cette façon de découper la France, en fonction d'alertes au degré plus ou moins menaçant (le rouge représentant le summum du danger, comme le sait celui qui s'est approché trop prés d'un babouin), en suivant les pourtours dociles des départements, dont tant se mèlent de vouloir les supprimer.

J'écoutais radio bleu dernièrement (en vrai, je suis tombée par hasard sur radio bleu, à la recherche d'une fréquence digeste, n'en pouvant plus des auto-promos, des chansons multi-diffusées et des appels réitérés de gentils bienfaiteurs à destination des benêts salariés pour qu'ils profitent des généreuses opportunités offertes par le déblocage de la participation et de l'intéressement et de l'exploitation et je suis restée captive d'une émission vantant les mérites de la climatisation sur la qualité du lait des vaches : celles-ci ne sortent de l'étable que quelques minutes à la fraîche nocturne, puisque durant la journée, afin de leur épargner les tourments d'une oppressante chaleur, elles pouvent se reposer sur la paille tendrement alignée,  d'énormes ventilateurs, dont  la mesure est battu par un choeur de queues, soulevant gracieusement leurs franges, et remplissant leurs yeux de reconnaissance envers le fermier qui sait  qu'elles le valent bien), et durant le flash météo, nos larrons du remplissage entre deux animations rupestres alertaient leurs auditeurs (les autres devront donc se contenter de regarder le ciel) que 22 départements étaient en orange, mais aucun dans notre région, où pourtant, au moment où ils parlaient, des trombes d'eau dévalaient des toits, aveuglaient les conducteurs et effeuillaient des grands mères accrochées à leur parapluie. Cela les perturbait quelque peu, mais ils n'étaient pas payés pour remettre en question la météorologie, science pure s'il en est, et la géopolitique des frontières françaises. Si une fuite nucléaire a pu s'arrêter aux frontières françaises, un orage se doit de se déverser sur le territoire qui lui est dédié.

Pour en revenir au soleil, essayons également de nous éloigner de ses messages alarmants qui nous martélent, sur des ondes pourtant aussi nocives à la réflexion, les périlleux dangers des rayons ultra-violents manipulés par le super-ennemi coriace de l'éblouissement majeur si on n'est pas doté des supers-lunettes protectrices offertes gracieusement par Carglass, et les effets catastrophiques de  son arme favorite, la déshydratation qui s'attaque aux personnes les plus fragiles : les jeunes enfants et les ivrognes (les personnes âgées n'étant pas fragiles mais vieilles), dont le principal est la plainte prolongée qui surgit involontairement des bouches qui pourtant le réclamaient à grand cri lorsqu'il était absent (quelle force et quelle domination sur nos plus bas instincts !).

Parlons plutôt coucher de soleil embrasant l'horizon d'une flambée digne d'un barbecue, parlons lever de soleil embrasant l'horizon d'une flambée digne d'un coucher de soleil et même que, des fois, le photographe lui-même ne sait plus si l'astre majestueux se lève ou se couche, surtout qu'il n'a jamais su mettre son numérique à l'heure, s'étant contenté de vérifier que l'appareil était sur réglage automatique et d'incendier Instragram de clichés sur la beauté du monde qui nous entoure (doigts de pied en éventail, serviettes sur lesquelles le sable dessine un coeur, crabes souriants, nuages orangés, nuages violacés, mouettes rieuses, soleil se couchant ou se levant selon que la fête a commencé tôt ou a fini tard, têtes hagardes, parasol déployé, voile au vent, chapeau à l'ombre, cheveux au vent, maillot de bain deux pièces, glaçons dans un verre.... que de mystéres !).

Ah ! s'allonger au soleil, le corps englué d'une protection 50+ pour s'ouvrir à la chaleur inondant de bonheur un être habitué, tout le reste de l'année, à la  brulure du café au gobelet duquel il s'accroche pour se rappeler que, quoique dise son chef, il a le droit lui aussi à une place au soleil.

Ah ! toucher les regards incertains de l'adolescent qui passe et repasse à la recherche d'un mouvement qui révélera l'insondable et lui permettra de résoudre l'énigme de la lance de feu du niveau 5 de Crisper Fantom.

Ah ! admirer sa frêle carcasse se voilant d'un hâle bronzé, se gorgeant de vitamines, s'abreuvant de chaudes caresses, se gonflant sous les plateaux de fruits de mer et les cornets triple boules.

Ah ! sentir la sueur s'écouler dans les sillons de son front et dessiner des arabesques qui suivent le prolongement du nez et s'y écoule le temps que votre mari vous demande de vous moucher.

Ah ! le soleil et sa charitable bienfaisance.

Ah ! s'il n'y avait pas eu Cloclo pour transformer celui du lundi en une calamité musicale....

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