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je vis, je dis, je ris ...ou pas
2 septembre 2014

Pipi, mensonge et rodeo

 

Résumé des épisodes précédents :

Le commissaire Baboulitche tirait de toute sa vigueur sur sa cigarette électronique (une saloperie que son mari lui avait refilé lors de leurs dernières vacances au Maroc, dont le prix illogiquement bas s'est expliqué après qu'ils eurent à visiter une tapisserie, une maroquinerie, un abattoir et une centrale téléphonique, prestations incluses dans le forfait qu'ils jetèrent quand leur guide qui s'appelait Marcel et avait un accent de Marseille à faire frémir les cigales leur appris que le troisième jour, ils auraient la joie et l'immense honneur d'entrer dans un lieu tenu secret par tous les guides touristiques : une librairie hallal aux affaires. Après ce fiasco, l'époux se remit à fumer comme un vulgaire pompier incapable de céder à sa pyromanie, déclarant que "tant qu'à mourir, autant que la fumée gâche le spectacle"), exprimant sa perplexité devant les indices en sa possession : un chandelier rouillé, un colonel moutarde ayant une facheuse tendance à piquer du nez et une baignoire où tout corps plongé n'arrivait pas à colmater la fuite (au désespoir de nombreux écoliers). L'intrigue restait entière : qui avait tué toute une année scolaire ? A l'aide de son détecteur gravitationnelle opaque, de son trombinoscope de suspects impossibles à détecter avant la fin de l'épisode, de son associé l'inspecteur Juste Fervaloir et de sa trousse à maquillage, elle remonta la piste jusqu'à débusquer les coupables : Marc Soulébrat et Elona Oubliésonnarta. Gràce à ces odeurs familières, telle une Madeleine repentante d'avoir sauté l'heure du thé, elle remonta le score et 1 puis 2 puis 3, voici venir le temps des rires et désenchantements de celui qui n'est plus le benjamin.

Tous les livres traitant de la maternité, de celui de jean-pierre Pernault "j'élève mon audience à chaque naissance", au recueil du Dalaï Lama "On peut plaire sans être mère", en passant par "la véritable histoire des Barbapapas ou les métamorphoses du ventre vide" et, évidemment, l'oeuvre magistrale de Triumph Ombilic en 10 tomes "Henry et la graine magique", "Henry et le tétard lucide", "Henry et les coups du sort", "Henry et le tunnel de lumière", "Henry et le noeud gordien", "Henry et la chambre blanche", "Henry et la porte de l'enfer", "Henry et la comédie humaine", "Henry et l'usurpateur", "Henry et le langage secret des filles", abordent le thème délicat de la fraternité.

Ainsi, Albert Ferry( frère de Jules) déclare qu'il lui semble difficile de concilier fraternité et égalité vu que son aîné a toujours été le chouchou ; la marquise de Sade (soeur sans accoudoir de Donatien Alphonse François) écrit qu'elle n'a jamais ouvert un livre de son frêre, puisque ses parents ne lui ont appris qu'à broder ; et Xavier Baudelaire est célèbre pour avoir énoncé : "l'opium est la religion du poète, voilà pourquoi je préfère faire plombier".

Mon troisième, lui, à l'annonce d'une nouvelle conception maculée, s'est remis à faire pipi ; mais pas en catimini, dans son lit ou de façon anonyme dans le panier à linge (petite, j'avais un chat qui s'amusait à marquer son territoire sur nos petites culottes ; il n'a plus recommencé quand il s'est emmélé dans le caleçon de grand-père) ; non, à l'école, devant témoins et changes trop petits pour lui. Chaque soir, j'allais le chercher le coeur gros, me demandant dans quel costume d'épouvantail j'allais le retrouver.

Il n'éprouvait pas de honte à se balader dans un pantalon de trois ans qui lui balayait les chevilles (moi, un peu : qu'il puisse entrer dans un pantalon de 3 trois ans, alors que j'arrivai tout juste à entrer dans un 38,  en comprimant mes abdominaux flasques au maximum grâce à leur élasticité  à l'épreuve des fermetures éclairs ; ce qui nous a permis, mon mari et moi d'inventer un nouveau jeu : j'enlève mon pantalon (et retrouve soudaine une respiration fluide et non haletante) et il doit suivre du doigt les différents chemins sillonnant mon ventre délesté, gonflé comme une montgolfière saturée de gaz, pour découvrir soit un trésor, soit un nombril, soit une cicatrice d'appendicite. Fier corsaire, il pense à s'offrir à plus lisse.), juste l'embarrassait le fait qu'il devait ramener les habits prêtés une fois lavés et je devais vite escamoter le sac avant que les autres enfants l'aperçoivent.

J'ai tout essayé pour résoudre cette crise, à part  faire pipi sur moi-même ( ou alors quand vraiment je peinais  à ouvrir cette punaise de porte, alors que ma vessie criait " les femmes et les enfants d'abord" et que les enfants me brûlaient la priorité) : le sermonner gentiment, méchamment, lui disant qu'il était un grand (qui pouvait entrer dans un pantalon de trois ans) ou un cochon (à l'encontre de tout ce que les guides préconisent, aussi j'ai vite corrigé en le décrivant comme un cochon qu'on n'irait pas jusqu'à manger ), le punissant en lui confisquant son jeu préféré (lequel ? vu qu'il ne joue avec aucun), le récompensant chaque jour où il restait propre (j'ai fait des économies), lui certifiant que je l'aimais et continuerais de l'aimer même quand sa petite soeur serait là (oui, mais lui n'avait pas envie d'aimer cette petite soeur). Et alors,

alors, alors la maîtresse est arrivée : elle nous a convoquée pour résoudre ce problème d'éducation et comme elle dispose d'une bonne autorité sur mon fils (alors que lui dispose d'une bonne en sa mère), de ce jour, il n'a plus versé de larmes d'urine.

Depuis que sa soeur est née, il se comporte en grand frère, parfois brouillon (il a voulu la sortir de la poussette alors que je lui tournais le dos ; surtout ne pas crier, ramasser les morceaux et le féliciter...), bruyant (surtout quand elle veut s'endormir. Je ne sais pas pourquoi, il suffit que la petite ferme ses yeux, que je pousse un soupir de soulagement et d'un seul coup, j'ai trois gamins qui surgissent et n'ont qu'une envie : lui faire des bisous ! et que je te les assommerais ! ), protecteur (maman, tu as oublié le bavoir ; maman, tu lui as mis le bonnet de travers ; maman, je crois qu'une couverture suffit, elle a assez chaud...oui, c'est bon, tu t'es lavé les dents, pris une douche, occupé de tes oignons...), pédagogue (il lui a déjà appris la lettre A, mais avant d'arriver à la B, il ne se rappelait plus de ce qu'il faisait ici et il est retourné jouer à l'ordinateur).

Cette dernière année, il a également fait des progrès en mensonges. Parfois, cela commence bien, mais l'imagination enfle trop pour que l'auditeur y croie jusqu'au bout. Ainsi, lorsqu'il m'a informé qu'il communiquait avec son copain Quentin par Skype, je l'ai cru, pensant que son frère lui avait appris comment se servir du logiciel. Puis, il a continué qu'il lui envoyait des vidéos (pourquoi pas) qu'il fabriquait lui-même (lueur de scepticisme) avec l'appareil photo de sa soeur (qui est perdu, comme tous les objets qui lui ont un jour appartenu et qui finissent dans les limbes de sa chambre. Je viens de lui acheter un téléphone mobile et j'ai lancé un pari sur pokertrip.com : combien de jours pensez-vous que cet outil non attaché au crâne de ma fille va durer ?, la réponse subsidiaire étant de quelle manière il allait être mis hors circuit (perte, casse, vol, aspiration, magie, échange...). La mise est de 1 euro, et on peut gagner son abonnement mensuel (je reste dans le flou et j'attends l'heureux gagnant pour lui expliquer ce que veut dire "gagner son abonnement mensuel". Il faut bien que facture se passe.)).

Par contre, un autre a frôlé l'exploit. En septembre 2013, je l'ai inscrit à l'école municipale de musique, parce qu'il voulait faire de la batterie. Il devait suivre deux cours, une heure de solfège et une heure de truc à taper dessus pour se défouler (le nom m'échappe et bien sûr mon fils est  rentré à l'école aujourd'hui et il n'est jamais là quand on a besoin de lui...ce n'est pas panne sèche en tout cas...et quand on ne sait pas ce qu'on cherche, Google n'est d'aucune utilité...Ah si...c'est caisse claire...(je ne reproduirai pas ici tous les mots de recherche tapés pour finir par tomber sur le bon mot. Sachez que j'ai perdu 5 bonnes minutes et que je vais recevoir pleins d'emails bizarres, ne correspondant pas, mais pas du tout, à mon profil de consommateur....)).

Taper, ce n'était pas un problème, par contre, solfèger est vite devenu barbant. Alors par deux fois, il a fait croire à sa grand-mère chargée de l'amener à la musique, que le secrétariat de l'école avait appelé à la maison pour m'informer que le prof de solfège était malade. Et comme c'est moi qui allait le chercher ensuite,  il nous a fallu trois semaines pour découvrir le pot aux roses. Nous avons hésité entre le gronder (c'est pas bien de mentir...Difficile, quand  le père-noël étant éventé, nous lui faisons encore croire à la petite - souris) et l'applaudir pour son ingénuité. Je l'ai donc réprimandé parce que 1)il s'est fait prendre , 2)je paye les cours pour qu'il y aille, 3) ok, le prof te fait peur, il t'a fâché, humilié, battu et même arraché la tête (quand je vous dis que mon fils ne sait pas doser ses élucubrations), mais, mon p'tit, t'apprendras que le monde est injuste et brutal et qu'il faut y creuser sa place, si possible muni d'un casque non made in china. Tu recevras des coups et tu devras en donner, alors si tu peux en donner en rythme, au moins les moeurs seront adoucis. J'ai terminé par une grosse bise parce qu'il avait joué un bon tour à la belle-mère !

Fin de cette série (moins violente que games of thrones ou un truc comme ça, mais je ne vais pas encore effectuer des égarements sur internet, ou je vais être signalée aux services anti-terroristes)

ps : je ne fume pas, je n'ai jamais été au Maroc et j'entre dans mes pantalons (je ne sais pas ce qui en sort)

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