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je vis, je dis, je ris ...ou pas
17 septembre 2014

Psychose de la douche

 

Dire que je rigolais, inconsciente des difficultés, des pourparlers et des chantages à venir, lorsque je surprenais un gosse, au parc, déclarer à sa mère qu'il n'aurait pas besoin de prendre une douche ce soir, vu qu'il était tout rincé de sueur.

Et maintenant, je décompte tous les prétextes qu'inventent les gamins pour ne pas franchir la porte fatidique de la salle de bain (pourtant, le grand miroir révélateur ne leur renvoit pas encore une image d'eux ressemblant à un pneu bouilli séchant sur une corde à linge rouillée, ballottée par un vent froid un jour d'éclipse solaire (et je ne parle pas du jour où j'ai cru voir ma mère !)) :

les vacances (certains vont s'aérer à la mer, d'autres étouffent leur mère sous des effluves de moules marinées dans du camembert enrobé de saucisson à l'ail),

la fatigue (surtout après 2 heures de gymnastiques qui permettent aux chaussettes de mon fils de dépasser chaque séance un nouveau record dans le juché à vue de nez : après "il me semble reconnaître un taureau en rut", nous avons eu "la tante Gertrude à la sortie du marché, "une mouche dégustant une merde par beau temps", "un égoût saturé de couches non bio dégradables", "une mouche savourant une bouse de vache un jour de canicule", "la chaussure droite de mon mari après une discussion avec son patron", "une mouche rotant après avoir ingurgité une goutte de gazole", nous en sommes au stade répugnant de "puant comme une promesse de la gauche".),

les devoirs (parmi toutes ces excuses, il s'en est glissé une fausse, peu utilisée car facile à surmonter),

 le  "j'aime pas prendre ma douche le soir" a son corollaire : "j'ai pas le temps de prendre ma douche le matin".

Je ne sais pas d'où vient cette aversion, quelle est la part de

la paresse, de

l'héritage culturel (les hommes préhistoriques, c'est bien connu, ne prenait pas de douche, surtout hydro masseuse ; ils savaient qu'une bonne couche de crasse pouvait dissuader son congénère de trop l'apprécier à sa juste saveur), du savoir vivre (le temps gagné à ne pas se frictionner permet de jeter le gant à la face d'un adversaire pokemonesque),

de la peur de l'eau (mes enfants ne savent nager qu'en eaux troubles et cools...j'ai un jeu de mot encore plus nul car je suis inapte en matière de contrepétrie et depuis le début de ce billet, je rêve d'écrire " se frotter des couilles aux fesses" pour qu'on devine "des fouilles aux caisses", mais je ne suis pas sûre qu'on puisse bien comprendre la pertinence de la permutation....),

des conditions climatiques de l'habitat (je n'arrête pas de sériner à mon époux de faire l'acquisition d'un superbe radiateur électrique, afin qu'on ne se gèle pas les genoux  lorsqu'on sort ébouillanté de la douche, mais monsieur s'en fouille les messes, pendant que nous on s'en mouille les fesses (je ne suis vraiment pas certaine d'avoir bien compris les subtilités contrepéteradantes))

et de l'écologie :

Voici ce que m'a sorti mon troisième lorsque je l'ai envoyé prendre sa douche et qu'il est sorti de la salle de bain, à peine humidifié, quelques secondes après : "je me suis "lavé" avec un gant qui était à côté de l'évier, comme ça j'ai économisé de l'eau".

Alors, M. Hulot, j'espère que quelqu'un vous frotte le dos, que vous avez bon, parce que si sauver la planète consiste à se briquer le petit orteil, autant s'en quatre les bouilles.

 

*les filles étant des garçons dans ce contexte

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