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je vis, je dis, je ris ...ou pas
23 septembre 2014

la moue courtoise

Suite à la visite impromptue de ma belle-mère dans ma voiture (voir billet infra plutôt rouge que vert), j'ai eu l'occasion (même si je l'ai acheté neuve) d'apprécier la courtoisie et de mon garagiste et du carrossier. Je crains surtout d'avoir découvert un aspect malsain de ma personnalité : j'ai tendance à préférer le confort et la modernité au danger sur roulette.

Mon garagiste me suit depuis que je suis petite conductrice (surnommée "la naine" par ceux à qui je laisse l'insigne honneur de partager le volant et divers postillons résultant de quelques échanges houleux avec des journalistes radios malhonnêtes avec le français), le carrossier m'a été présentée par mon assurance. Ce dernier ne m'a pas donnée beaucoup d'opportunités pour que l'on puisse faire plus ample connaissance, prétextant vacances, planning surchargé et autres excuses bidons (sans essence poétique) essuyées et reessuyées par les amoureux éconduis, aux larmes balayées par un refus gauche et une indifférence adroite, pour me fixer sur mon charisme et un rendez-vous que 2 mois et trois semaines après l'éclat bellemèrien.

Et pourtant, cette fidélité ne fut pas de poids lorsqu'il s'est agi de vie ou de mort : devais-je renier celui qui a dorloté mes bougies, cajolé mes filtres, peaufiné mes factures au profit de celui qui n'avait que son agréément pour lui ? Oui, quand mon orgueil est en jeu (de clefs en plus !).

D'un côté, vous avez un scandaleux garagiste, pour qui j'ai toujours brandi ma carte bleue avec le sourire, alors que mon banquier m'avait prévenu "au prochain pneu crevé, j'alerte la direction assistée générale chargée de surgonfler les agios par temps de brouillard en petits caractères" ; de l'autre, un généreux carrossier arrosé par  une bienfaisante assurance qui vient de se rendre compte que le principal risque auquel elle va devoir rapidement remédier est le dégât des ans sur ma belle-mère.

D'un côté, vous avez le prêt d'une peugeot 205 tellement déglinguée que j'ai dû parlementer 10 mn avec mon pied pour qu'il accepte de s'acoquiner avec la pédale d'accélérateur, lui promettant une diminution de 10% de sa corne lorsqu'il aurait réussi à maîtriser le freinage intempestif, tellement sinistrée que les cahots dûs à une mauvaise coordination entre mon esprit affolé et mon coeur emballé ont effrayé mes fesses pourtant habituées à ballotter (j'ai enfin compris pourquoi le pape embrasse le sol dès qu'il sot de la papamobile : il doit avoir le même garagiste que moi !), tellement ringarde, rayée que je l'ai assortie à mon mari et à sa conduite de pilote à ras les trottoirs, pendant que j'empruntai sa voiture pour ne pas mourir de honte.

De l'autre, une magnifique C3, blanche , immaculée, n'arrêtant pas d'exiger que je passe la quatrième, ce que je lui consens même si pour cela je dois dépasser la limite de vitesse qu'elle ne doit pas bien comprendre, mais à la beauté on pardonne la blondeur, d'un design parfait seyant à mon allure tranquille, permettant aux piétons envieux d'admirer mes parechocs que je ne contrôle pas encore tout à fait - elle est souple la diablesse - tellement contractualisée que mes enfants ont l'interdiction de respirer trop bruyamment et de poser ne serait-ce qu'un cil sur des portières plus légères qu'un oiseau sous mes roues.

Je ferai deux critiques aux constructeurs citroên :

1) ce n'est pas évident de reconnaître que c'est une citroën et j'ai annoncé fièrement à mon mari, qui m'appelait pour avoir des nouvelles et savoir si j'étais parvenue sans encombre chez le carrossier (ou au carrossier si on veut le mettre sur la même coupe que le coiffeur), pour lui confier ma voiture cabossée afin qu'il lui redresse le profil (nous avions répété la scène plusieurs fois la veille et je l'ai jouée super fine), que ce gentil carrossier, bien lustré, m'avait prêtée une superbe peugeot (roucoule, roucoule...) ;

2) la vue arrière est assez limitée et je suis en train de lister tous les points morts, d'autant plus qu'ils sont accentués par les grosses lettres jaunes intercalées annonçant que le véhicule est courtoisement prêtée par la carrosserie Larrange (pas mes affaires)...

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