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je vis, je dis, je ris ...ou pas
19 juin 2015

les bras en tombe ou la poussette, l'ami et la parenthèse

Définition de poussette : objet sur roues  servant à déplacer un bébé d'un point A vers un point B, en passant par tout un parcours de combattant transformant le mobile (la promenade) en séance de musculation (vous pouvez reconnaître une mère à ses yeux cernés et à ses bras hypertrophiés).

Autre définition de poussette plus philosophique : utilitaire temporaire transmissible servant à tester le degré d'amitié.

Plus explicitement : une poussette sert environ 3 ans, voire 10 ans si vous cumulez les grossesses ou avez un enfant particulièrement paresseux ou n'avez pas envie de voir vos bras se transformer en batsoupir (pourquoi croyez-vous que les docteurs nous fassent peur avec leur terme générique de descente d'organes, c'est parce qu'ils n'osent pas nommer ouvertement la pire des calamités pour une femme qui se respecte : les bras en chauve-souris et la poussette, ou le caddy, n'ont pas été inventée pour nous permettre de constater la dégradation des trottoirs ou la longueur des rayons, mais bien pour permettre aux poussetteurs de garder une attitude digne, socialement prometteuse ; c'est pour conserver une allure galbée, une silhouette enviée que les personnes âgées, privées de progéniture en panne de nourrices, se constituent un capital sympathie en pratiquant leur exercice quotidien au supermarché du coin, avec la complicité de la caissière qui leur laisse effectuer quelques flexions supplémentaires des bras, jambes, machoires et yeux lorsqu'il s'agit de brandir LE chic chéque puis LE stylo puis LES lunettes du pousseur-meneur catégorie senior...).

Vous (je vous promets que je ne fais pas exprés de faire des parenthéses digressives et disgracieuses, j'improvise et un mot en amenant un autre...par exemple, le mot "improvisation" me fait penser à Djamel Debbouze qui veut instaurer des cours de théâtre dans les écoles (il n'a jamais du voir un élève jurer qu'il a bien fait son devoir, mais que sa mère l'a oublié à son boulot parce qu'elle voulait en faire une photocopie tellement elle l'avait trouvé bien écrit), théâtre me fait penser à pantomime, pantomime me fait penser à Panthéon et à la course aux voix, Panthéon me fait penser à la mort, la mort me fait penser que j'ai oublié d'éteindre le four, je reviens...

Cela me fait penser que.je ne vous ai pas raconté un épisode inénarrable que je vais quand même vous narrer car le plus extraordinaire dans l'histoire serait que je me trouve à courts de mots : un jour (ne me demandez pas le jour exact, mais si j'étais chez moi, cela devait être un samedi, car ce jour là je ne sors pas, sauf pour faire les courses et m'énerver contre les petites vieilles arborant des bras harmonieux qui me feraient haïr mes bras flageolants si je ne m'en servais pas pour caser ma fille et la bercer le temps que je trouve ce punaise de portefeuille dans ce punaise de sac à poche unique et insondable sous peine de croire que l'opinion s'est renversée.), j'ai eu l'idée de faire cuir du riz pour mon fils (l'idée n'étant pas dans le fait de faire cuire du riz, mais de faire à manger pour mon fils car comme toute mère, savoir quoi cuisiner pour un gamin qui se nourrit de chocapic et de petits filous est une extraction de cerveau quotidienne), de lui dire que dans 5 mn, il pourrait arrêter le feu et de m'absenter pour une raison quelconque (bon j'avoue, nous avions décidé de manger au restaurant avec mon mari, trois enfants sur 4 étant placés mais non gagnants). Lorsque nous sommes revenus, repus et bien tendus (tenir deux heures sans discuter des gosses est un challenge), la maison empestait la fumée et le cramé : mon fils avait bien sûr oublié la consigne. Trois enseignements de cette anecdote hilarante (je fais comme les 4èmes de couvertures qui s'esclaffent à chaque virgule, alors que le lecteur va passer tout le livre à attendre en vain les rires enregistrés) : 1)je viens de comprendre pourquoi un riz a choisi Oncle Ben pour mascotte, 2)un détecteur de fumée ne se laisse pas avoir par une fumée sans feu, 3)la faim ne justifie pas les moyens parents, 4)cherche fille bien aimable, pas trop sensible ni craintive pouvant s'occuper d'un gars tout juste majeur et ne sachant s'occuper que de ses deux pouces...)

Pour en revenir à ma poussette(qui heureusement n'a pas bougé), au bout de trois, dix ou 18 ans (si vous ne désespérez pas un jour d'arriver à mettre dehors votre grand dadais), vous en faites quoi de votre engin à roulettes ? Vous la jetez, vous la vendez ou vous la donnez. Et c'est là qu'intervient l'amitié : entre le degré séparant le jeté et le don. Si l'on vous donne une poussette qui se pousse, vous savez que vous avez affaire à un vrai ami (qui ne vous aidera pas pour un déménagement, mais se trouvera une excuse valable). Si l'on vous donne une poussette qui, plutôt que de vous faire des bras en béton, vous oblige à porter le gamin et la poussette séparément pour éviter un conflit de trajectoire, vous savez que vous avez affaire à un traître (qui vous aidera peut être pour un déménagement, mais pour mieux déguster la pizza d'après).

Et bien sûr, à qui est-ce qu'on a offert, de bon coeur, la poussette pourrie que les roues elles s'emmélent ne sachant pas laquelle a la priorité ? Et qui c'est qui a dit merci avant d'essayer de franchir les dix centimètres séparant le coffre de la voiture du seuil d'une maison incapable d'aller à la poussette puisque la poussette n'allait pas à elle ?

La poussette de mon troisième était bruyante parce qu'elle roulait, celle-ci était bruyante parce que je brayais (ma fille sera précoce en vocabulaire impulsif).

Le pire étant que quand nous sommes allés chez cet "ami", nous avons pu constater qu'il possédait deux autres poussettes hyper maniable et slip swing tchah (celle qui nous ont donné faisant b....de m.... de z......, t'vamfercrevé).

J'ai donc du utiliser les grands moyens : acheter (l'avantage de ne pas avoir trop d'amis) une poussette et constater :

- qu'elle est de fabrication chinoise (la capote tient grâce à l'esprit du yang a marre),

- que si elle se déplie facilement, la plier se passe à 4 mains (ce dont on ne dispose pas toujours)

- et qu'elle n'entre pas dans mon coffre ... (constatation faite après trois quart d'heures d'origami)

Je dois la supporter deux ans, puis je me ferai une joie de la donner à une amie (que je n'aiderai à déménager que si ce n'est pas un samedi, parce que le samedi je ne sors pas, sauf pour faire les courses)..

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