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je vis, je dis, je ris ...ou pas
19 octobre 2015

Un inconnu vous parle mangas

Il arrive que nous nous focalisons sur des détails, comme les défauts d'un appart hôtel, et oublions l'essentiel.

Lors de notre séjour à La Rochelle, ma fille s'est fait accostée par un inconnu. Qui n'a pas rêvé de voir se réaliser la célèbre publicité - célèbre, pour ceux qui ont fêté leur 20 ans, il y a un certain nombre d'années qu'un seul gâteau ne saurait suffire à révéler, ou ceux qui n'ont aucune vie sociale et recherchent de vieilles pubs pour les aider à s'endormir - où un inconnu offre des fleurs à une demoiselle rafraichissante de beauté.

Ma fille ne s'est pas vu offrir des fleurs, mais des compliments parce qu'elle avait à la main le livre ultime, la révélation d'une personnalité extraordinaire digne d'être intronisée dans la ligue des quatrièmes de couverture inversés : Magy. Ne me demandez pas de vous présenter ce manga, qui ne suscite, dans mon cerveau congelé au stade 80's, qu'un 'envie, mal réfrénée, de fredonner le générique d'une vieille série, que les moins de ... quarante trois ans ne peuvent connaître que s'ils ont brûlé leur gâteau ou souffert d'une insomnie carabinée, et je ne prétends pas qu'il attirera à coup sûr l'attention d'un jeune dynqmique, caractérisé par une absence de timidité, lui permettant d'aborder une fille de 16 ans assise tranquillement sur un banc du port de la Rochelle, en train d'attendre sa mère essouflée à se muscler à l'aide d'un poids récalcitrant à la marche (jusqu'à l'attaque de la moquette farcie...voir billet précédent).

Le premier problème que pose cette attractivité soudaine, c'est que contrairement à la publicité, l'homme n'est pas toujours à la hauteur de votre idéal masculin : en l'occurence il s'agissait d'un brun à lunettes, pas moche mais pas ...(mettre ici, le nom d'un héro de manga que vous adorez s'il vous plait, parce que je sèche lamentablement : je ne connais que Sacha et franchement, il ne correspond pas du tout à ceux encensés en poster dans la chambre de ma fille - pourtant ils se ressemblent tous....).

Le deuxième, c'est de trouver un sujet de conversation pour faire cesser la gêne qui s'installe quand un inconnu vous interpelle pour autre chose que de le prendre en photo, ou lui indiquer la route des sanitaires (moi, c'est plutôt pour la deuxième option qu'on choisit de se commettre avec moi : je dois avec une petite vessie qui se reflète sur mon visage....). Ici, le thème était tout trouvé : les différents types de mangas, les mangas préférés, les mangas détestés, les mangas à absolument lire, ceux à télécharger (en toute légalité si cela est possible), ceux qui ne valent pas leur animé, ceux qui barbent les parents qui, à force d'écouter la conversation pour surprendre tout propos suspect, se demandent s'ils n'ont pas surestimé l'intelligence de leur fille.

Le troisième est de débarasser du prétendant et ma fille s'en est bien sortie : non, elle n'a pas de téléphone portable (grâce à quoi écoutait-elle de la musique tout à l'heure ?), et elle va très peu sur facebook (là je peux opiner même si je ne suis pas son amie). On se dit au revoir, c'était bien sympa et cela a rassuré ma fille sur son apparence physique. Sauf que cela devient plus louche quand le lendemain apparait le même moins inconnu qui ne veut pas la perdre de vue et lui demande si elle ne veut pas faire une partie de bowling avec ses potes. Je décline pour elle, et tout sourire nous nous éloignons de cet individu qui commence à faire frémir ma fille. Les jours suivants nous quittons l'hôtel en voiture pour être sûrs de ne pas être ennuyés. Mais le dernier jour de notre séjour, il est là, en bas. Il m'accoste non pour m'offrir des fleurs (même pas un banal compliment comme vous ressemblez à votre fille, en plus...mûre), mais pour délivrer un message écrit à destination de sa dulcinée. Devant son désarroi, je lui pose quelques questions au cas où nous aurions affaire à un futur avocat. Il semble que non : à 17 ans, redouble sa première, habite pas très loin, passait des vacances dans un camping avec des copains..Cela ne sent pas l'investissement...L'enveloppe, scellée, que je m'empresse d'ouvrir dès qu'il a tourné le dos, afin de vérifier qu'elle ne soit pas menaçante envers ma pudique progéniture, confirme que nous avions affaire à un gentil garçon, mais je dis à ma fille de ne pas s'arrêter aux fautes d'orthographe  pour le cataloguer comme "gentil garçon" : il ne faut pas toujours dire ce que l'on pense pour ne pas contredire trop tôt ce que l'on dépense pour conserver ses enfants. La lettre fut détruite, ma fille condamnant à l'avance toute relation, même amicale, à distance (et dire qu'il y en a qui cultivent les amis virtuels....). 

La morale est sauve : jusqu'ici, ma fille n'est sortie qu'avec un amour propre raffermi.

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