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je vis, je dis, je ris ...ou pas
20 octobre 2015

Mon fils, ses batailles

Maître Kin Chao dit que "chacun de nous recéle une part de violence qu'il convient de canaliser pour qu'elle ruiselle comme du petit beurre dans un jars en plein vol". Maître Kin Chao n'est pas reconnu pour sa limpidité, il est juste très télégénique.

Lorsque mon premier fils était en primaire, l'école avait mis en place des journées édifiantes sur le thème : "la violence, c'est mal". Mon fils ne croyant que ce qu'il touche, il a fallu qu'il envoie deux de ses camarades à l"hôpital pour se rendre bien compte de l'impact de la violence. Heureusement, un changement d'atmosphère (un redoublement dans un autre collège et un presque tabassage évité grâce à une sortie en catimini couverte par des professeurs paniqués) l'a transformé en limace amorphe avec balai intégré et airbad en option frontal (il ne faut pas le prendre de face). Je croyais donc être entrée dans un monde de zénitude, méditant chauqe jour la phrase de Maître Chao Pandin (un pseudonyme qu'il a dû prendre quand il a commencé à faire des comédies dans les chambres d'hôtel) : "une seconde de tranquillité vaut bien 23 heures et 59 secondes de profond ennui".

C'était sans compter sur mon second fils (ce n'est pourtant pas faute de le menacer du "3" suprême, souvent précédé du 2 1/2 préventif, du 2 3/4 affolé et du 2 4/5, attention si tu n'obtempère pas tout de suite, le père noël ne viendra pas, tu n'iras pas à l'anniversaire d'Enzo VI, tu seras privé de télévision jusqu'à ce que ton père la regarde ce soir et tu devras te laver les cheveux.), qui a décidé de renouer avec la tradition virilo-débilo-vulgaro-âge con.

J'ai d'abord été interpellée par la mère qui m'a fait part que son fils (le sien donc) et le mien (qui n'est pas le sien) avaient été convoqués par le directeur du centre de loisrs parce qu'ils avaient eu une altercation. Ah bon, c'est gentil au directeur de m'avoir avertie. Oui, mon tyran avait serré le cou de son chérubin et ce dernier maintenant ne voulait plus aller au centre si mon fils (encore le mien pour l'instant) y allait. J'ai donc disputé mon fils (j'assume toujours mes erreurs) comme il se doit : il a avoué et a promis qi'il ne taperait plus Albert (le prénom est changé pour garder l'anonymat du fruit douloureux de mes entrailles déchirées par le désespoir) qui heureusement cette année n'était pas dans sa classe.

Puis, j'ai eu le père qui nous a pris mon fils (il était avec moi) et moi devant 8 paires de yeux au moins, à la garderie pour m'apprendre que mon fils (on va finir par le savoir) avait délibérément tapé sur un endroit douloureux de son fils et que ce dernier, persécuté, avait peur d'aller à l'école. J'ai ressenti de la honte (un peu gratinée d'admiration parce que mon fils faisait gringalet à côté du sien), de la contrition (j'ai ordonné à mon encore fils d'aller s'excuser auprès de son copain), de la colère (je lui ai déclaré que mon toujours fils n'était pas un monstre quand il l'a menacé de le faire renvoyer de l'école, ce qui n'est absolument pas de son pouvoir). Mon fils a bien essayé de se disculper, qu'Albert l'avait cherché. Je lui ai interdit de recommencer, puis pouvant enfin réfléchir, mon cerveau n'étant plus aplati par la présence d'un papa de prés d'un mètre 80, dépassant largement le quintal, je m'étonnais que mon fils (élevé aux grains de folie) put suscité une telle frayeur chez quelqu'un qui jouait régulièrement avec lui. Sentant quelque chose de louche, et sachant comment les jeunes de maintenant ne savent pas jouer sans se taper dessus, se hurler des insanités à faire rougir un charretier habitué des Grosses Têtes, je ne pensais plus que mon fils fut le seul fautif.

J'ai demandé à mon fils de ne plus fréquenter ce Albert, il devait se choisir d'autres copains afin d'éviter toute provocation et toute tentation. Donc nous montons à la garderie, tout sereins de cette bonne volonté de non affrontement, nous disons bonjour au papa quintal, je dis au revoir à mon fils, quand Albert l'appelle pour qu'il vienne l'aider à démarrer le jeu du flipper sur l'ordinateur. Oh, comme Albert a l'air effrayé ! Mon fils lui me regarde, ne sachant comment se comporter. Je lui dis d'accord, il peut aller s'amuser avec Albert. Le soir, j'ai demandé à mon fils de demander à Albert de se demander pourquoi il demandait à ses parents de le croire quand il racontait qu'il était terrorisé par mon fils (on parle bien du même là ). Albert n'a pas su donner de réponse claire ou mon fils (qui n'est pas tombé loin du poirier ou qui sait reconnaître la niche quand il a un os à ronger) s'est désinterressé de la réponse vu qu'il n'avait pas compris qui devait demander quoi (il ne comprend pas le langage adulte en fait. En ce moment, il créé un jeu vidéo sur papier et dessine les différents niveaux d'évolution. Un soir, il me raconte que beaucoup l'aident à construire son jeu, même la maîtresse du jeudi. Ah, et qu'est-ce qu'elle a donné comme conseil la maîtresse. Elle m'a dit que je devrai blablableubleou. De quoi ? Je sais pas, elle utilise des mots qui sont trop compliqués...)

Je ne nie pas que mon fils soit violent, surtout verbalement (nous venons de recevoir un premier avertissement pour mauvais comportement à la cantine), mais il est à bonne école, entre son père qui dit p..., eh m... et c....à toutes les occasions (même quand la France perd au rugby, c'est dire la pathologie), son frère qui manie plus le mot b.... qu'il ne l'utilise (il est encore p....), sa soeur qui hurle f...ch... et c....p....v....l....c..... à chaque fois qu'internet rame ou raconte n'importe quoi, sa petite soeur qui semble déjà savoir dire t.... g.... (cela ne pouvant pas être l'autre phrase de Mâitre Kin Chao (il a repris son vrai nom après un exil fiscal) : "tape dans la gueule du singe, il te le rendra bien") et moi et mes p.... de z.... de c..... de p ......, c'est un jeune en suspension.

Mon fils (c'est encore de lui dont il s'agit) nous bâtit donc une réputation de parents laxistes. Un jour, il me montre sa jambe couverte de bandages et me dit qu'il est tombé à l'école. Je compatis, demande si la plaie a été désinfectée et retourne courir à mes tâches . Il ne veut pas enlever les pansements sous la douche, il a trop mal, il va faire attention à ne pas les mouiller. Le lendemain, il revient de l'école et essaye d'enlever les sparadraps (qui a dit que j'avais besoin d'un dictionnaire des synonymes ?). Je le préviens qu'il va souffir, mais qu'il faut surveiller si la coupure n'est pas infectée. Et là, il me déclare qu'il ne s'est pas fait mal, qu'il a utilisé les adhésifs (cela devient pathétique ?) de la maison et il a raconté à l'école la scène macabre suivante : ses parents se disputaient (une pointe de réalisme), ne surveillant plus sa petite soeur (c'est encore plausible) quand elle a saisi un couteau (à la rigueur, cela peut être la faute du père) et lui a entaillé la jambe (je ne parlerai qu'en présence d'un avocat). Je l'ai félicité pour son imagination et nous avons fait les devoirs.

Je n'ai pas dormi pendant 15 jours attendant à tout moment de voir débarquer les flics à l'aube.

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