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je vis, je dis, je ris ...ou pas
1 janvier 2016

Peut-on pleurer de tout

Hier, alors que tant de gens se réjouissaient de finir cette maudite année 2015 et d'ouvrir une nouvelle page de violence et de peur, je pleurais. Je pleurais non pas parce que dorénavant je faisais mes courses avec la peur de voir surgir un forcené m'obligeant à acheter 3 articles pour le prix de deux alors qu'un seul pack de 16 yaourts me suffit amplement. Je pleurais parce que j'apprenais la mort d'un gamin de 16 ans, d'à peine deux mois de plus que ma fille ; mort en percutant une voiture, ayant perdu le contrôle de sa mobylette. Un gamin qu'a cotoyé ma fille, même si elle n'avait aucune affinité avec lui, s'étant même moqué de lui parce qu'il était collant envers une de ses copines qui était sortie avec lui et le trouvait trop gamin pour continuer une relation pas assez sérieuse. Un gamin habitant à 3 km de chez moi et dont les parents et la petite soeur vivent un enfer et une souffrance insupportable, qu'il n'est souhaitée à personne de connaître, même si malheureusement elle est si souvent partagée, surtout en ces temps où de jeunes paumés se sacrifient pour donner un sens à une vie qui n'en a qu'un : se soumettre pour que d'autres en profitent.

Il s'appelait Maxime et un nom à consonnance portugaise. Son deux roues s'est chargé de le déchoir. Ce n'était certainement pas un terroriste. La plus grande terreur n'est-elle pas contenue dans la vie elle-même, qui peut se perdre si facilement. Celui qui souffre le plus n'est pas le mort, mais celui qui reste. Arrêtons d'élever un piédestal pour ceux qui sont tombés , de quelque manière que ce soit, arrêtons de nous en servir pour ériger un mur de peur et d'exclusion, pour glorifier la guerre, la haine et la méfiance. Pensons à ceux qui souffrent parce qu'ayant perdu un proche, un amour ou un inconnu si jeune et si tragique. Est-ce les aider que de dire, votre proche, amour ou inconnu n'est pas mort en vain, il sera vengé et d'autres mourront pour vous consoler. Est-à-dire que celui pour qui aucune mort ne vient compenser celle qui le chavire ne connaitra aucune consolation ? Est-à-dire que le mort en lui-même ne vaut rien, ce n'est que sa mort qui l'identifie ? Il n'est que parce qu'il est mort. Et il ne vaut d'autant plus qu'il est un mort français.

Peut-on être mort et encore français. La nationalité survit-elle à la mort ? L'âme non, mais l'identité nationale oui. Serait-ce encore un nouveau Dieu qui nous est offert, avec son cortège de sacrifice, de trahison et d'orthodoxie. (La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen fait référence à l'être suprême, c'est pratique : on peut y glisser la Raison comme Robespierre oudirectement la Terreur comme Hollande ; cela revient au même : se trouver un Ennemi) Ce jeune est un fils, un frêre, un ami avant d'être une victime de la route. Lui aurait-on dit : si tu conduis trop vite, tu seras déchu de la nationalité française (si bien sûr tu as une autre nationalité à honorer et à chérir, sinon on te confisquera juste ton scooter), aurait-il fait plus attention (je ne sais pas si une vitesse excessive est la cause de sa perte de contrôle, c'est peut - être un chat ; les chats devraient être interdits sur les routes, surtout qu'on en sait pas à quelle nationalité ils se vouent) ?

Peut-on dire à un jeune à qui on refuse tous les égards dus à sa situation (tu es né sur le sol de l'élite des pays et la France t'a choisi , tu es fait chevalier France, mais attention comme tes origines ne sont pas pures, tu peux être défroqué) : si tu tues sur le sol français (d'une certaine manière, pas parce qu'il a pris le volant après avoir trop bu, ni parce qu'il a poignardé sa petite amie qui voulait le quitter, ni parce qu'il a envoyé au suicide copain en lui promettant un placement à 20%, qui aura eu raison de toutes ses économies), tu perdras le bénéfice des allocations familiales (ou je ne sais pas quoi d'autres, qui fait dire aux français de souche que les étrangers ne viennent en france que pour profiter des avantages acquis durement par de longues semaines de grèves menées par les nantis fonctionnaires et les dupés ouvriers. J'ai essayé de vivre un an des allocations familiales, et bien croyez-le, j'ai dû prendre un travail parce que mes gosses me coûtaient plus chers que ce que la CAF estimait), bref tu ne seras plus français. Outre, l'effroi que cette menace suscite, cela suppose donc que Charles-Henri peut poser des bombes (même s'il peut préférer assassiner des prostitués par temps clair), il continuera à avoir droit à la sécurité sociale, alors que Mohammed, pour le même crime (ou moindre, parce que pour lui un acte terroriste pourra se résumer à cracher sur la manche d'un policier qui lui demande pour la cinquième fois sa carte d'identité nationale) pourra toujours continuer à bénéficier de soins gratuits, mais ne pourra pas se faire poser d'implants dentaires (Kévin non plus, bien que son plus gros délit ait été de brûler un feu rouge, mais il est à la CMU). Il pourra se faire reconduire chez lui, s'il n'a pas de liens familiaux (pas encore mariés ? ça fait toujours une femme voilée en moins, déjà que les autres comme lui, ils en ont deux ou trois chacun...c'est vrai que les français de souche savent mieux s'occuper de leurs femmes, déjà en leur offrant une batterie de cuisine toute neuve et une nouvelle Jeanne d'Arc : la Marion Maréchal Le Pen qui sait si bien où doit se trouver la place de la femme) qui contraignent les français à le garder parmi eux !

La déchéance pourrait être déchue et beaucoup de français déçus (mais comme Hollande ne fait que décevoir, ils ne sont pas si déçus puisqu'ils s'attendaient à être déçus). Quant à moi, je ne voudrais pas que la première définition que l'on donne de moi, sur mon lit de mort (parce que de mon vivant, j'ai peut de chance d'obtenir l'éloge de qui que ce soit), soit : elle était française et elle le faisait bien. Je ne veux pas mourir française, je veux vivre heureuse.

Maxime, je souhaite la paix à tes parents et à ta soeur. L'essentiel n'est pas la prétendue cause que tu pourrais défendre, mais que tu ais vécu. Je pleure sur ta jeunesse et mon impuissance. 

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