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je vis, je dis, je ris ...ou pas
2 février 2024

Le retour de l'étourdie en feus-mollets

Avez-vous eu l’impression parfois d’être dans un film comique?
Un film comique qui ne vous fait pas rire, ou du moins seulement une fois que la scène éprouvante, qui vous a ridiculisée et aurait donc pu susciter l’hilarité d’un éventuel public, s’est terminé sans trop de larmes, et qu’une fois votre souffle retrouvé. Alors vous pouvez la narrer avec force détails désopilants à vos connaissances en leur montrant fièrement les énormes bleus récoltés par votre étourderie.
Imaginez-vous en train de lire tranquillement un de ses derniers prospectus publicitaires passionnants,résistants encore à la vindicte écolonormée, qui veut que l’information soit désormais dématérialisée, oubliant qu’un serveur informatique pollue plus qu’un distributeur zélé, même s’il s’arrête plusieurs secondes devant chaque boite aux lettres, avec une pensée chagrinée envers tous les arbres abattus pour produire ces non-événements (à coup de promotions et autres exploitations financières sur le dos de nos agriculteurs, fiers de pouvoir continuer à utiliser des produits phytosanitaires tellement plus respectueux de leurs personnes) qui finiront à la poubelle où on vous dit qu’ils seront recyclés (refrain tellement recyclé que même les éboueurs n’y croient plus).
Votre regard est soudain attiré par un subreptice mouvement qui vous fait croire que la terre tourne vraiment ou du moins à l’accéléré, car vous ne bougez pas, mais votre voiture si. Le temps de vous demander si vous n’hallucinez pas un mouvement reptilien qui n’a pas lieu d’être, votre voiture continue à quitter son orbite stationnaire et donc le cadre de votre fenêtre.
Comprenant enfin que votre voiture est en train de se mouvoir seule, même si votre cerveau, habitué aux thèses complotistes, a le temps d’échafauder des théories impliquant votre voisin, votre ex-mari ou un extra-terrestre, tous êtres malveillants n’ayant que pour objectif de vous nuire et de détruire le seul moyen de locomotion qui permet de quitter votre campagne désertifiée, vous vous précipitez enfin hors de votre maison _ ce qui fait annoncer que e=mc2 (l’évitement possible d’une catastrophe est égal à la masse corporelle à déplacer multipliée par le caractère obtus de la lumière non installée à tous les étages).
Décidée à lutter contre la gravité de l’évènement et l’attraction d’une pente que je découvre, parce que j’étais persuadée que le devant de chez moi était plat (je dois rassurer mon lectorat : je ne crois pas que la terre est plate, je crois que si j'arrive à entrer chez moi, c'est qu'aucune marche ne m'y empêche), je rattrape ma voiture, habituée à se faire dépasser, surtout dans les montées ; mais elle démontre que dans les descentes, elle peut également faire preuve de peu d’enthousiasme.
J'ouvre la portière côté passager (la place du "je m'en mords encore les doigts"), me cogne le premier, puis le deuxième mollet (on s’arrêtera là au niveau des mollets) contre la carrosserie et parviens à saisir le frein à main que j’avais omis de serrer.
Ma voiture refuse de s’arrêter et nous continuons inexorablement notre descente sur 20 cm avant de buter, avec un bruit légèrement mat, mais ridiculement peu théâtral (après tant d’effort), contre le mur et le grillage du champ voisin.
Après m’être assurée que personne n’avait remarqué ma sortie chevaleresque (même si ma voiture en a peu sous le capot) et admiré les sillons laissés par les pneus, j’ai repris le volant et regagné ma place de parking (non autorisée), serré le frein à main, reserré le frein à main, fermé la porte de la maison, regardé par la fenêtre si mon voisin, mon ex-mari ou l’extraterrestre malveillants n’allaient pas retenter l’aventure et cherché comment bien raconter cette histoire (en envoyant bien sûr une photo demon mollet le plus amoché). 20240201_080737_1_
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