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je vis, je dis, je ris ...ou pas
28 septembre 2008

Je donne ma langue au chat( sans lécher le gato)

Décidément je n'y comprends goutte à internet. Je suis submergée (enfin, le tsunami est léger, mais mieux qu'un simple remous dans un bain causé par un canard dégonflé) de demandes de gens me demandant d'être leur ami. Enfin, les premières demandes ayant été faites en français, je suppose que les suivantes, formulées dans une langue plus ou moins déchiffrable, la moins étant une suite de carrés casse - chinois pires qu'un ruby cube, requierent la même empathie de ma part. J'acquiesce, puisque si je ne les comprends pas, certainement qu'eux aussi ne peuvent accéder à mon humour rinçant (plutôt que grinçant, parce que ça savonne plus que ça pique) et je peux donc les évoquer dans ce billet sans craindre de les effaroucher ou de les heurter : mes statistiques sont toujours aussi plates et mon espace aussi visité qu'une cabane de pêcheur durant les journées du patrimoine. Durant l'écriture de ce court texte, deux ding ont retenti pour me signifier qu'un type causant english et une dame habla espagnol quierèrent to do amigo with me. Je agree and after, j'ai a lot of friends in my welcome. It's cool, jusqu'au moment où vous accueille également tout l'historique de tout ce que surfent vos prétendus amis qui s'acoquinent avec tout un tas d'autres friends qui vous noient dans la masse et qui vous font apparaitre au bas de la seconde page. A croire que certains passent leur journée à lancer des invitations à tout va aux amis des amis de vos amis et autres cas isolés à débusquer (tel moi, qui ne savait même pas que je pouvais avoir des amis sur la toile, bien que l'avantage de ces amis, c'est justement que l'on n'a pas à les inviter à manger une toile !) pour qu'ils s'étalent tels des trophées sur leur page, à peine garnie de quelques photos superflus, pour n'être plus qu'un grand étalage du plus grand nombre recordsuperscore d'amis du monde entier. Si encore c'était pas une tour de Babel !

Mon mari speak very well english. But me, je reste ébahie devant la notice de la photocopieuse qui pourtant veut m'aider à l'aide de beaux dessins dignes d'un peintre contemporain. Que peut - on indiquer cette flèche sinon que c'est par là que sortirait un technicien si nous avions affaire avec un matériel suffisamment intelligent pour se mettre à la hauteur de l'utilisateur ? Mon mari est capable d'affronter des racheteurs allemands en leur posant les questions pertinentes sur la stratégie économique qu'ils comptent mettre en place pour renflouer une entreprise largement déficitaire et son implication sur le plan salarial voire le maintien du personnel en place. Cependant, les réponses reçues, même en français du fait de la présence d'un interprète, lui ont semblé floues et guère motivantes. Prenons l'expression latine Statu quo et anglaise : wait and see ! J'ai fait 8 ans d'anglais et mon fils en 6ème m'apprend des choses, parce que l'anglais comme chacun sait, c'est perfide et trop simple pour pas être compliqué par une incompréhension caractérielle et obtuse : mais nous ne pouvons leur rendre la monnaie de leur pièce, puisque'ils ne l'ont pas commune..mais pound de tout ça ! C'est kif kif avec le passé simple : tellement peu utilisé que je fanfaronne devant ma fille en lui débitant un "semâmes" en plein crâne, suivi d'un "semâtes", avant de me rendre compte de ma bévue et lui ordonner de se rappeler que tout est imparfait...

L'espagnol c'est pire ! A l'oral du bac, j'ai été incapable de sortir une seule phrase, même pas le "je ne sais pas " de circonstance. je me rappelle que le chat c'est du gato et que l'homme fait de l'hombre à la mujer que trabajo la noche porque le gusta mucho la vida de la luna y otros palabras qué 'yé né pas dchanger", 'un, dos, tres, Maria", "para bailar la bamba se necessita un poco de gracia" et de gros coups de guitare pour cacher l'imposture. Je peux par contre lire un texte et en comprendre la substantifique moëlle à condition qu'on ne me rabelaise pas : parce que rabelais dans le texte est incompréhensible, le vieux françois est pire que du chinois traduit en anglais par un autrichien d'origine kenyane. Ca ressemble à quelque chose qu'aurait pu dire ma grand mère un jour de lessivage, mais ça penche plus vers un panagurisme à la BHL s'entendant avec un Alain Minc pour encenser la splendeur du sarkosysme à la lumière des résultats obtenus. Avez - vous entendu notre président dire la vérite sur la crise des subprimes : si la fin du monde n'est pas imminente, elle s'en approche à grands pas, appelée à grands cris pour camoufler son camouflet. Cherchons les responsables de la crise boursière et non celui de l'agonie de notre bourse ! Détournez vous du paquet fiscal pour huer les parapluies dorés ! Ayez peur parce que je  vous le dit et si aucune politique de relance n'est mise en place, c'est parce que je ne peux pas encore augmenter mon salaire décemment ! Je ne voulais pas faire de la politique, mais là, voilà un bon exemple que parler peut être un bon moyen de ne rien dire (et de ne rien faire surtout).

Mon mari, hier soir, en bon français, m'a fait part de son rêve le plus cher. Je n'ai pu que lui rire au nez en constatant son utopisquerie ! De nos jours, c'est quasiment impossible de passer une grasse matinée en amoureux ! Marcus a décidé ne pas laisser la grande aiguille parvenir au 8, avant qu'il ne dérange son frêre, dans la chambre duquel il dort depuis ses deux ans (nous grapillons quelques minutes précieuse ainsi), que ce dernier nous le descende pour qu'il puisse se glisser dans notre lit, qu'il me dise "pousse, maman, du lait, pousse maman" d'une voix geignarde et plaintive (et autres vocabulaires pour signifie que si je ne me lève pas aussitôt c'est que je suis une mère capable de résister à la fusillade d'un escadron de bébés phoques), que je chauffe un biberon (pas trop, sinon je suis quitte pour m'être cognée dans la porte, butée sur l'aspirateur qui a oublié à quoi il sert, prise les doigts dans le micro ondes, versée la moitié du lait sur ma chemise de nuit, pour recommencer une expédition jusqu'au robinet le plus proche mais pas le moins inoffensif), que je lui tende pour me rendre compte qu'il n'y a plus de place pour que je me recouche et que je peux aller prendre mon petit déjeuner en me consolant que c'est ainsi la seule façon de boire mon thé tranquille (son père, pour l'instant peinard, rouspétant par la suite qu'il aimerait bien boire son café sans qu'un gosse capricieux remue pour la centième un sucre qui est plus fondu que la neige éternelle sur le kilimandjaro un jour de canicule (si ça existe encore !).

Marcus parle bien maintenant. Il sait même dire "menteuse" (qu'il a dit à sa soeur qui essayait de faire croire à Jj qu'elle avait du lui enlever son short parce qu'elle n'arrivait pas à attacher autour de ses cuisses les protège tibias d'Hippolyte...histoire pourtant vrai, même si on peut se poser la question, pourquoi donc Octavia voulait lui enfiler des protèges tibias deux fois trop grands..ma fille est une équation à dix inconnus et lui confier son petit frêre est plus un capital risque qu'une assurance vie). Il répète tout ce qu'on dit "y'a quelqu'un ? y'a personne " (dit lorsque je devais aller chez ma belle mère le déposer avec un fort sentiment de culpabilité et donc l'envie qu'elle soit absente pour continuer à pester sereinement contre ses gosses accaparants). En voiture, il sort de son apathie en faisant sursauter tous les passagers (et conducteur, essayant de s'extirper des flots skyrockiens imposés par une progéniture rapienne et rapacienne) à l'aide de "gros camions "(petits camions étant interjetés proportionnellement à leur taille !), " gros tracteurs" et "pelleteuses" plus magnifiques et grandiloquents les uns que les autres.

Nous entrons également dans la danse quand il se met à chouiner et un micro glissé, par je ne sais quel groupuscule désireux de changer son ordinaire, surprendrait une conversation animée, émaillée d'exaltations dignes d'une châtelaine taïautant ses chiens pour qu'ils coursent le renard en fuite du genre "Ouah, pleins de vaches !", " ouah, gros  camion !" et autres véhicules pouvant accaparer l'attention du petit dernier qui peut vous certifier que les traces sur le chemin boueux proviennent d'un tracteur jaune, vu que même s'il est bleu, vert ou rouge, il devra répondre à cet épithète. Tout est jaune dans le monde de mon fils, même le soleil (ouf, là c'est bon), sauf sa tétine préférée qui est orange (ce qu'elle est en effet !)

Conclusion : dans notre monde, tout le monde se comprend, du moment que chacun parle sa langue !

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