Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
je vis, je dis, je ris ...ou pas
1 mai 2009

Sur le pont devisons, on y pense, on y pense et puis s'en vient

Toute la semaine, on espère, on y pense, on se réconforte, on s'impatiente, on jubile, on soupire, on s'exclame quand enfin vient le soir événementiel, presque messianique (si Drucker n'avait pas imposé le dimanche comme grand messe du cirage de pompe) : ça y est, la semaine est terminée et le Pont tant attendu commence. On rentre chez soi après cette "longue" semaine tant calculée, expiée par la morfitude (néologisme moins porteur que la bravitude vu que le soleil n'est point à son zénith) de journées interminables, alanguies par un ordinateur non virulé (non atteint du virus de la virulence...misère, les hasards des virus...pendant trois longues semaines, nous ne devions pas éteindre notre ordinateur au travail car le réseau était attaqué par un ver dont les effets n'étaient pas décrits de peur d'être attaqué pour diffamation et maintenant nous sommes sommés d'éteindre notre radio car le réseau hertzien est contaminé par un catastrophisme qui me pousserait à garder enfermer mes enfants à la maison si cette même radio ne m'enjoignait de ne pas le faire en m'assommant d'experts (qui savent nous rappeler que nous allons mourir et ils ont moins de risque de se tromper en prévoyant que nous allons être victime d'une maladie que d'une chute d'une radio lancée d'un avion par un vacancier qui a économisé durant 10 ans pour se payer un voyage à Mexico et est prêt à mourir en sombre héro) qui pérorent que l'air que nous respirons dans notre chez - soi est plus pollué que celui disponible gratuitement et sans intimité à l'extérieur....on irait presque jusqu'à envier les SDF(il est vrai qu'à force de laver son linge sale en famille, l'atmosphère en pâtit).)

Et là, donc dans notre sweet home à nos risques et périls, la conscience s'allume d'un grand signal rouge et clignotant (comme la cape d'un torero s'agitant devant le taureau jusqu'ici insouciant, qui vient de réaliser que le plus ridicule n'est peut être pas celui qui a des collants qui lui rentrent dans les fesses, mais celui qui a cru sa mère quand elle lui a inculqué qu'il fallait qu'il fonce sur tout ce qui bouge) , zébrant notre front soudain studieux, sourcilleux et aux rides trop naturelles pour avoir été refaites, notre regard devient hagard, yoite (les mains sont moites, les pieds poites et les yeux yoites), pris d'un vertige vertignineux, abyssal, incommensurable et oh combien génant, nous tendons la main pour prendre appui sur un blouson qui glisse, une chaise qui bascule, un plancher bien bas. La lumière fut....funeste la plupart du temps, surtout quand elle vous surprend au matin,après une nuit non reposante du fait d'un gamin qui a fait son mimosa à 4 heures du matin, se trainant dans une gigoteuse qu'il vous interdit d'ouvrir, pour chercher un doudou, qu'il vous interdit de trouver et qui ensuite se glisse jusqu'à votre chambre pour accaparer les meilleurs oreillers....Si vous êtes en Pont (mieux que si vous pontez ou si vous profitez d'un week end prolongé du fait qu'un jour férié cotoie un samedi et qu'ils s'entendent si bien qu'ils vous invitent à aller à la pêche, aller chez la belle - mère (les traitres !) ou aller là où vous réviez d'aller et n'aviez jamais osé allé de peur de vous laissez trop aller), vos enfants le sont aussi....

Je vous laisse prendre toute la mesure de cette fin de phrase....

Le choc a été brutal, je sais. Non contents de devoir les supporter pendant deux jours qui vous font presque voir les lundis comme une délivrance, une planche de salut même si vous savez que des requins rodent prêts à vous étouffer à force de paperasse sisyphienne, d'émails à répondre pour la veille, de réunions stériles sauf pour le record de yaka éparpillés sur le sol que la femme de ménage n'arrive pas à détacher, de secondes qui s'égrénent dans un nouveau chapelet vous faisant prier pour un nouveau vendredi et ainsi de suite, vos semaines se balançant l'une contre l'autre de l'espèrance et du désespoir à pleines poignes pour vous étourdir et vous faire croire que les Ponts vont vous apporter un semblant de salut vers un monde meilleur, où on comprendra que si les oiseaux chantent c'est parce qu'ils n'ont pas la télé (alors que nous c'est l'inverse, depuis qu'il y a la télé, qu'est ce qu'il y a comme plumeaux qui poussent à la torture la chansonnette), voilà qu'il va falloir les cotoyer un jour de plus. Oh, vous les aimez vos enfants, vous les chérissez comme la prunelle de vos yeux ... bien que je ne sais pas vous, mais ma prunelle elle me fait légérement mal depuis que je l'ai fait esquamaté par un ophtamo pour retrouver la vision de mes 6 ans...heureusement, je savais lire à cet âge là... Mais parfois, souvent, tout le temps, ils vous exaspèrent.

Je ne sais pas, imaginez Mère Theresa. Je la prends pour exemple, même si je sais qu'elle n'a pas eu d'enfant, ayant signé un pacte d'exclusivité avec Gallimard. Imaginez qu'elle ait trois enfants, dont deux garçons, l'un qui entre dans l'adolescence, moment où on nargue sa mère parce qu'on la dépasse physiquement et qu'on la diminue intellectuellement en résumé, mère Theresa serait appelée naine débile et même elle, l'enverrait dans sa chambre, privé de télé et donc de source d'inspiration pour lancer des vannes aussi creuses que sa chevelure toute hirsute et cabossée sous prétexte que les peignes c'est pour les filles), l'autre qui n'a pas trois ans mais un frêre aîné qui lui montre le chemin de la révolte. Imaginez qu'elle assiste à la scène suivante : l'aîné s'ennuie (pourquoi alors qu'il a une télé, une DS, une soeur dont il peut se moquer ?) plutôt donc il a une envie subite d'ennuyer son monde. Il chahute son frêre qui essaie de se rendormir. Ils en viennent aux mains (alors que la mère essaie de lire un peu et ne se rend pas compte du drame qui se profile parce qu'elle les voit tellement se battre que s'il fallait qu'elle intercepte à chaque fois, cela pourrait faire arrêter son mari pour suspiction de coups et blessures) et crac, les lunettes de l'aîné sont cassées en deux. Alors est - ce que Mère Theresa garderait son calme et ne rejetterait pas toute la faute sur le mari qui s'en contrefiche parce qu'il n'est pas au courant ? Bien sûr, si nous prenons en compte son état actuel, il semblerait qu'elle ne puisse que garder son calme, mais je veux dire par là (et aussi par là bas et un peu plus loin aussi) que même un ange s'enflammerait face à des garnements qui cassent un objet indispensable et tellement bien remboursé par la sécurité sociale que si vous n'avez pas mis des sous de côté, vous aurez juste de quoi acheter un marqueur pour dessiner les dites - lunettes.

Allez courage plus que deux jours et au moins j'ai un enfant qui y verra moins clair....

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité