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je vis, je dis, je ris ...ou pas
17 juin 2009

L'arrache coeur

il m'est bien difficile de m'arracher aux bras de mes enfants pour m'écrouler sur ma chaise aux roues branlantes et extirper de mes veines bleuâtres mon style inimitable, qui n'appartient qu'à moi, d'où la profusion d'adjectifs possessifs sur lesquels buteront les plus grands professeurs de français (ou de vieux français selon la survivance de cette langue dans lequel je persiste à écrire en raison de  mes faibles facultés à write sans faire exprès d'inventer des locutions qui ne manquent qu'à mes lacunes en vocabulaire) auxquels l'éducation nationale imposera l'étude de ma sintaxe singulière et ma grammaire plurielle. Ils devront expliquer que le fait de n'avoir aucun style n'exclut pas d'être à la mode, que le fait de ne savoir manier le présent n'empêche d'imaginer son futur et si je dois rester dans l'anonymat, au moins, dans ma tête,  j'aurai une notoriéreté supérieure à 5 mn, sans être obligée de faire de la figuration dans mise en boite dans un soap. Et puis, si circulent des rumeurs à mon propos (genre, G. a été aperçue par le plus grand des hasards), je saurai qui en est la source.

J'écris donc alors que je suis cernée de tous bords par une horde de bambins qui sont en train de se faire chauffer un biberon par une grande soeur qui se félicite d'être une bonne maman (je suppose que la mauvaise ne doit pas être loin). Oh vous affolez - vous, ce biberon possède t'il du parabeneA ou du antipastoB ou du cacaoC, qui rend stérile ou proberlusconien ou virtuellementobèse ? Ce biberon est un substitut au sein maternel qui me permet d'être tranquille 2 mn sans craindre de devoir laver toute la maison pour cause de bol renversé et j'ai déjà suffisamment de causes d'angoisse dans ses multiples cascades comme l'atteste son crâne qui non seulement posséde la bosse du lit en bois dur, de la table trop basse, du plancher trop vache mais aussi de la chaise équilibriste, du mur à l'angle au mauvais endroit, toutes sortes de matières dont j'ai du mal à reconstituer le film mais dont la chute n'est qu'un éternel recommencement. Seul le préservatif peut préserver un enfant... Le pape est donc pour la souffrance des enfants...Voilà comment on bâtit des théories extrémistes sur des logiques de toto.

Pour l'instant, le calme règne sur le royaume du donnemarque (il faut voir les bleus qui sillonnent ma jambe parce que j'ai le malheur de détourner mon attention du roitelet pour cause de copropriété de l'instinct maternel : je veux aider Octavia à résoudre un problème épineux et urgentissisme de hamsters cachés par un sournois programmateur informatique et soudain, je me rends compte au bout de 5 mn, tellement mes neurones sont accaparés par cette tâche délicate, qu'un tyran est en train de me massacrer la jambe à l'aide d'un marteau jaune piquant. Je vous rassure, le marteau va bien même s'il a valdingué à travers la pièce en frappant violemment la porte pour rebondir sur le carrelage. Quant au moutard sans col, dans le salon, sans le marteau, il n'a pas attendu la fin du cluedo pour se calmer au coin.), parce que Donald sévit. Tous les pédopsychiatres (mieux que pseudopsychiatres mais moins que pédantspsychiatres) alertent sur les dangers de la télévision. Ils ont suffisamment de recul maintenant pour juger de sa nocivité en proportion avec l'augmentation de la taille du petit écran...Moi, le plus grand danger est qu'elle tombe en panne et c'est la révolution à la maison : il faudrait qu'on se parle !

Nous avons eu la chance d'assister à une représentation en vrai lors du spectacle de fin d'année d'Octavia. Nous avons eu le droit à une "comme il dit musicale"  (spectacle où les enfants exécutent des chansons de bon coeur à défaut de parcoeur) qui s'est terminée en tragédie. Tout va bien, votre fille court partout sans que cela dépende de votre responsabilité, elle vient vous saluer sans avoir honte de vous et voilà qu'elle surgit en retard pour la scène finale, pleurant à chaudes larmes (je suppose, la chaleur était suffocante). Elle se place au premier rang et laisse couler sa tristesse tout en tenant son tour de chant. Vous même au bord des larmes, essayant de deviner la cause de ce soudain et voyant tourment, vous lui souriez, lui faites des signes de réconfort et votre fille, en grande professionnelle, chante et pleure de plus belle. Elle vous expliquera en fin de tournée (aigre) qu'elle pleurait parce qu'elle était en retard et pleurait encore parce qu'elle croyait que vous vous moquiez d'elle...La relation mère - fille n'est qu'une longue et périlleuse suite d'incompréhensions...

Je ne peux résister plus longtemps à l'appel impératif d'un garnement en train de gribouiller sur un document ultra important et encore pour un temps lisible !!!!!

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