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je vis, je dis, je ris ...ou pas
30 juillet 2012

Haribo, c'est pas bon les bleus

J’adore les bonbons et mes dents leur sont reconnaissantes (j’ai ainsi un bon argument à présenter à mes enfants lorsqu’ils rechignent à dégainer la brosse à dents. J’ouvre la bouche et leur montre mes blessures d’une bataille pas engagée assez tôt et ils se précipitent sur leur gobelet à cracher tant et plus pour conserver la blancheur originelle). Je ne suis point sensible aux vantardises publicitaires des fabricants de ces petites bombes colorantifères, j’achète ce que j’aime. Bien sûr, je culpabilise toujours lorsque mes mains s’accrochent à un paquet dont les sucreries sont friandes de E suivis de 3 chiffres camouflant une messe noire ; E… voués aux gémonies au point qu’il est de goût (je ne précéderai pas d’un bon, puisque parfois l’arôme y perd en subtilité artificielle)  pour certains paquets d’en revendiquer la disparition (au nom de la Tour Pendable Perec Association), sans que n’apparaisse la certification des experts dentaires sur l’innocuité du galop naturel sur une dentition à cheval donné. Mais pour quelques « Merci Maman » et quelques « Ah mais non, ils sont pour moi. », j’accepte de me damner.

Cependant, en tant que consommatrice avertie et peu précautionneuse, ayant choisi de manger trop sucré, et trop salé aussi vu le prix de ces cochonneries qui n’ont que pour seul avantage de n’être pas trop grasses, j’aimerai débattre (à moi toute seule, afin d’apporter la contradiction modérée qui devrait s’imposer à 75% à nos députés élus avec moins ou plus un million de voix) sur des points litigieux qui me semblent primordiaux d’évoquer sur ce blog qui se veut à la pointe du snobisme culinaire.

Point essentiel 1 :

Qui est-ce qui nous enquiquine la vie avec des dragibus bleus qui donnent l’impression de mordre dans une feuille alu saucée d’oseille ? Et cela fait plus de six mois que s’affiche la mention édition limitée ? Pour moi, qui s’y connait en matière (surtout grise) de limité, cela signifie momentané, exceptionnel, réservé à ceux qui auraient eu le bon heur de se jeter sur l’Objet convoité, unique et symboliquement fort, pour ensuite pouvoir le revendre sur ebay. Ephémère et donnant envie d’en paraître, quoi. Pas s’agenouiller et scruter, semaine après semaine, les centaines de répliques d’un séisme céruléen, à la recherche du paquet le moins contaminé.

A contrario de nombreuses personnes avec lesquelles je suis affiliée (par le sang ou le mariage), je n’aime pas les dragibus noirs que je trouve collants et sans aucun piquant. Mais m’attaquer à une couleur faisant rejaillir les fantômes du Kolonialisme, du Kommunautarisme et du Korrect, à une époque où la seule opposition médiatique contre les abjections défendues par les Le Pen est incarnée dans la personne corsetée de Madonna, serait comme descendre Coubertin dans sa prise de position « l’important est de participer » alors que 204 pays s’acharnent à gagner le plus de médailles possibles. (Il paraît que quand j’étais petite, lors d’un mariage de mon oncle avec une réunionnaise, pour lequel étaient également conviés des gens abusés par le soleil, j’ai déclaré « J’aime pas les noirs ». L’Histoire ne rapporte pas si des dragibus étaient servis au cours du diner.)

Aussi je me réserve pour et contre les bleus, ce qui ne devrait pas susciter de vagues, mis à part auprès des nostalgiques des Schtroumpfs (au temps où ils pouvaient se revendiquer en tant que belges), des fans de Avatar (plus nombreux et qui ont un goût de chiotte assez prononcé pour aimer également les dragibus bleus acides) et des quelques supporters non déçus par les prestations footballistiques de milliardaires exilés.

Bref, j’accuse Haribo de nous abâtardir les papilles à coups de champignons Mario d’un azur douteux, de nous flouter le spectre lumineux à l’aide d’une fréquence primaire sur laquelle même un bluesman n’improviserait pas, de nous gâter le palais avec un coulis non noble, de nous rafraichir l’amertume en nous offrant un voyage aller vers la poubelle. Cassons la machine qui broie les pigments du novice, pansons les hématomes, clamons que le O de Rimbaud ne marque pas de son opprobre le clairvoyant nom de Dragibus et interdisons les éditions limitées qui nous font croire que le provisoire ne dure pas. Mort au roc fort !

Point (beaucoup moins) essentiel 2 :

Je suis toujours un caddie en retard et  le magasin de cambrousse, où je fais habituellement mes courses, vient juste d’être ravitaillé après l’écoulement difficile de son stock annuel (sans mort à déplorer grâce à des dates de péremption  bien conservées). Mais je viens de me rendre compte que M. Malabar a été remplacé par un chat noir affreux et sans biscottos. Je ne dirai pas que cela a été un choc (plus grand l’a été de constater que le crime a été commis il y a plus d’un an et que le coupable court encore), mais déjà que mâcher me semblait une activité débile quand un gars balaise me disait que cela pouvait me donner de l’allure, maintenant qu’il s’agit de se comparer à un chat hilarement crétin, j’en ai l’estomac tout retourné (comme l’éponyme d’une certaine herbe après y avoir goûté). Mais j’ai l’arme pour éviter toute connivence et achat complice : l’appareil dentaire  de ma fille !

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