Tous les garçons et les filles à la sauce vieux
Tous les hommes et les femmes de mon âge
Se malmènent dans leur mue face aux cieux
Tous les garçons et les filles de mon âge
Savent bien ce que c’est s’sentir vieux
Et les yeux dans le rétro et le pain dans la main
Ils s’en font à l’apéro sans labeur ni demain
Oui et moi je vis seule, parle nue, l’âme en berne
Oui et moi, je vis seule, sans téléphone même
Mes nuits comme mes jours sont blanc de sommeil
Sans foi et sans secours le monde me murmure « t’es finie » à mon oreille
Tous les hommes et les femmes de mon âge
Font encore des plans d’assurance
Tous les hommes et les femmes de mon âge
Ne savent plus que des médisances
Et les yeux dans le rétro et le pain dans la main
Ils s’en font à l’apéro sans labeur ni demain
Oui et moi je vis seule par refus d’âme en peine
Oui et moi je vis seule, sans téléphone même
Mes nuits comme mes jours sont bruits d’appareils
Sans foi et sans atours oh ! quand donc pour moi jaillira le vermeil !
Comme les hommes et les femmes de mon âge
Connaitrais-je un jour ce qu’est la retraite ?
Comme les hommes et les femmes de mon âge
Je demande que la société paye ses dettes
Et les yeux dans ma poche je tendrai la main
Pour n’être pas si moche sans labeur ni demain
Le jour où je n’aurai plus du tout d’âme ni peine
Le jour où moi aussi j’aurai glissé un vote FN