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je vis, je dis, je ris ...ou pas
10 avril 2013

Les parents s'amusent du spectacle, les grands-parents observent leurs montres

On n'évoque jamais assez le pouvoir de l'illusion chez les enfants.

Mon petit dernier était impatient de participer au spectacle annuel organisé par l'école, jusqu'à ce que le stress (celui qui peut être mauvais, quand il nous fait bafouiller devant un auditoire suspendu à nos lèvres et celui qui est bon, quand il nous permet de sauter sur l'estrade et de débiter son discours plus vite que l'ombre de l'oreille de l'auditoire de façon à ce que ce dernier nous applaudisse avant qu'il nous ait compris. En fait, c'est comme pour le cholestérol, le bon peut se révéler mauvais et inversement, en fonction du degré de dépendance, aux laboratoires, de l'expert chargé d'en étudier les effets, ou en fonction de son degré de dépendance aux sirènes de la polémique médiatique) lui interdise de se présenter dans un costume grotesque (un pantalon noir et un haut blanc) devant un public averti en sa faveur.

Il me supplie alors de ne pas signer le mot m'engageant à le conduire à ce calvaire. Il pleure. Il avoue que Claire, pas la même Claire, mais l'autre (je sais bien lecteur que tu ne connais pas la première Claire, mais il est dans mon devoir de transcrire, dans toute son honnéteté, la teneur du dialogue qui s'est engagé entre les deux parties en présence), l'a fâché trois fois, parce qu'il n'écoutait pas la consigne. Mais pourquoi n'écoutes - tu pas la consigne ? C'est à cause des autres qui me demandent de leur expliquer les mouvements et moi, je suis obligé de répondre. Tu te fais donc gronder parce tu ne sais pas exécuter les mouvements que tu es en train d'expliquer aux autres ? Oui, et même Marc (un gars sympa habituellement, crois-moi sur parole, lecteur éperdu parmi tous ses prénoms inconnus, et encore satisfais-toi qu'ils ne soient que deux à intervenir, qu'ils portent des prénoms pas abatardis par la mode feuilletonnesque et qu'ils ne soient pas les victimes consentantes d'un chassé-croisé amoureux), il m'a fâché parce que j'écoute pas les consignes. Mais prends donc gare aux consignes ! dis-je dans un accès de jeu de mot incompréhensible à un bambin qui a déjà construit sa propre station en 3D, avec aiguillage et truc rotatif (si, lecteur, toi aussi tu n'as pas compris le jeu de mot, pas de panique : tu es juste atteint du symptôme du comique télégénique, qui se caractérise par une incompréhension de toute blague ne s'attaquent pas à, au moins, un homme politique. Une semaine de Gulli et tu seras guéri.)

Ne sachant résoudre ce problème épineux et larmoyant, je décide de faire intervenir sos maîtresse (non pas une plateforme qui permet aux adeptes du made in DSK (celle-là, l'as-tu toute taxe comprise, lecteur ?) de se dépatouiller des dames de compagnies qui viennent de se rendre compte, soit qu'elles étaient payées pour coucher, soit qu'elles n'étaient pas payées et veulent se rattraper en écrivant un livre salace, mais celle qui a pour profession de parvenir à persuader les enfants que les cours sont plus intéressants que les récréations). Par le biais d'une Atsem, j'évoque délicatement la situation : mon fils ne veut pas monter sur scène, à la rigueur (mot qui ne doit pas susciter ton indignation, cher lecteur, ni te faire te précipiter à la banque pour puiser dans ton épargne, afin d'acheter un lave-linge fabriqué en France) regarder ses copains se vautrer, mais ne pas participer au massacre. Puis je m'en vais, le coeur lourd en pensant qu'elle pourrait réussir et nous obliger à assister à cette torture annuelle.

Et en effet, lorsque le soir, je reviens chercher mon maître chanteur, il s'empresse de me dire qu'il faut signer le mot d'autorisation, il savait pas, mais la maîtresse lui a appris qu'il était le meilleur danseur. Il ne peut pas priver son public de l'élément indispensable, le moteur, le clou du spectacle.

Conclusion : qu'avons-nous appris grâce à cette anecdote ? Que les maîtresses jouent du mensonge pour obtenir toujours plus ? Que les garçons se convainquent facilement de leurs prétentions ? Que rien ne sert de savoir les raisons d'un conflit, il faut que les protagonistes en sortent gagnants ? Qu'il vaut mieux faire croire aux enfants qu'ils sont les meilleurs si on veut assister au pire ? Que le lecteur, fin stratège, a bien du temps à perdre s'il est arrivé jusqu'au bout de ce texte ? 

 

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