Pour l'interdiction des réélections

Il faudrait aller plus loin qu'interdire le cumul des mandats, il faudrait également proscrire le renouvellement de mandat. Une fois élu, que fait un homme politique : il hésite, il calcule, il dépense, il revient en arrière, tout ça dans la perspective de se faire réélire.

Les élections municipales arrivent et les tractations commencent :

chaque maire qui souhaite se représenter arpente son village à la recherche de volontaires, plusieurs membres de son équipe déclarant forfait, par la force de l'âge ou pour cause de lucidité face à leur inutilité. Il presse les entreprises à finir les marchés qui ont débuté au début de son élection, afin de pouvoir discuter de son bilan en toute sérénité, ne jetant que négligemment un oeil sur le budget dont il s'inquiétera une fois réélu (et rigolant sous cape si c'est un autre qui l'emporte lorsque ce dernier se retrouvera dans une situation financière difficilement extricable). Il sait que 2014 sera difficile, mais il aura au moins conserver ses indemnités. Il y a bien deux ou trois procès en cours contre la commune, mais il est confiant envers le fait que l'assurance prendra tout en charge.

Des tensions se font sentir :

alors que jusqu'ici tous les conseillers s'unaniminaient dans l'indifférence, se gargarisant juste de leur fonction pour obtenir des places gratuites lors du festival annuel, certains se rendent compte que s'ils veulent monter une liste d'opposition, il faut trouver des arguments et montrer son désaccord sur certaines décisions, même si cela concerne juste le renouvellement du contrat du photocopieur, ou l'implantation de géraniums dans le parc municipal. Lors des séances du conseil, le ton monte, les voix fusent, les rancoeurs s'expriment et les demandes d'explication se perdent.

Pour en revenir à l'interdiction du cumul des mandats, il semble aberrant qu'un député, qui doit défendre l'intérêt généra,l puisse avoir à coeur de voter une loi en fonction des avantages que la commune dont il est maire peut en soutirer. (Nb :Il le ferait déjà moins s'il savait que, quoi qu'il obtienne, il ne pourrait pas être réélu). Comme il parait déplacé qu'un électeur vote, lors d'élections nationales, pour un homme parce qu'il est maire de son village et qu'il espère ainsi une reconnaissance locale.

De même, un président n'a pas à servir tel public plutôt qu'un autre, il doit appliqué le programme pour lequel il a été élu, et ne pas s'alarmer des huées poussées par ceux qui souhaitent un retour de Nicolas Sarkosy qui a plongé le pays dans une débauche de dépenses, d'humiliations et de jurons.

Et chacun de s'amuser du Sarkothon : alors qu'il a tant d'amis riches qui savent lui donnent discrètement des enveloppes parfumées, voilà qu'il est fait appel aux petits sympathisants umpiens, pour qu'il sauve un parti juste et honnète. Mais pourquoi ce parti se trouve t'il dans la mouise : parce que l'ancien président a profité de sa place privilégiée de président pour financer des déplacements du Sarkosy candidat. Cela aurait dû lui valoir plusieurs années d'inégibilité (car c'est de l'escroquerie et du détournement de fonds), mais tout le monde s'enthousiasme de son retour et de l'élan populaire qu'il suscite.

Hollande n'a certainement pas la carrure d'un grand homme politique, mais ne nous remettez pas le nain : la France était ridiculisée à chacune de ses saillies injurieuses, de ses génuflexions infantiles devant les puissants. Demandons à l'actuel président de ne pas se représenter et d'offrir ses meilleures années : de ne pas douter, de persévérer dans ce qu'il pense juste, de négliger les attaques obligées d'une opposition qui, en plus de 15 ans, n'a rien su mener à terme, si ce n'est Chirac. Gens de droite, qu'avez-vous fait pendant que vous étiez au pouvoir : vous avez dansé et bien pleurez maintenant ; laissez-nous la France tranquille.