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je vis, je dis, je ris ...ou pas
28 avril 2007

Ils eurent beaucoup d'enfants et se marièrent

Le soleil aurait du être maussade et il fut resplendissant, enfin suffisamment généreux pour que je parvienne à ne pas regretter de n'avoir pas pensé à me doter d'un châle bien chaud et emmitouflant, et pour que mes bras puissent prendre une autre position que celle où ils se trouvent dans l'incapacité de se quitter, croisés autour de mon torse frissonnant, piquetés de chair de poule et prêts à accompagner la chanson du reïchofer.

Le soleil était donc là, et le contraire aurait non seulement annoncé l'annulation du mariage mais également la disparition du genre humain, mais j'étais fière qu'il m'accompagne ce jour nouveau où je devais prononcer le mot le plus court de la langue française (si on n'excepte les dizaines d'autres qui peuvent prétendre au même titre) et sceller mon sort à un anneau un peu trop large et demandant de ma part agilité et adresse afin qu'il ne quitte mon annuaire bien gauche (mais je ne sais pas la jouer assez fine pour éviter de faire la vaisselle car l'homme, qui ne s'est pas défilé l'heure venue, même si l'absence de nos familles respectives a empêché lui tout défilé, a lui aussi mal jugé la grosseur de son doigt, et donc, à peine mariés, nous avons déjà pris le même pli de triturer notre alliance, étonnés de cet objet incongru, peu pratique voire génant et un petit bruit métallique voire une douleur à chacune de nos caresses, nous rappelle que nous sommes liés par les liens du mariage rien moins que symboliques.)

Des femmes passent une année à organiser l'événement, imaginant tout le déroulement(musique, coussin à alliances, bourses des dragées, costumes des demoiselles d'honneur, tassiture du curé, accident de la futur belle - mère) pour le voir s'écrouler au moment de l'instant fatidique (patrick Bruel s'est décommandé, les alliances ont disparu, les dragées sont immangeables, les demoiselles d'honneur éparpillées sous la table, le curé un brin trop fofolle, la belle - mère bien présente et audible). Nous avons réservé le restaurant mardi pour samedi et c'est tout. La cérémonie a été trés courte et le mot "courte" est même trop long pour préciser la durée d'un événement où je me suis surprise à dire "oui" alors que je réfléchissais à la profondeur des articles que l'adjointe venait de lire, ceux - ci contenant des termes pour lesquels le recours d'un avocat  aurait pu être utile, enfin au moins un dictionnaire celui-ci étant parfois aussi obscur qu'un homme de loi, les deux se renvoyant toujours à lui - même (un pratiquant cependant des tarifs plus à même de satisfaire mon banquier).

Il n'y avait pas eu de répétition, mais j'ai su, sans que l'on me souffle, que lorsque l'adjointe s'est arrêtée de parler et m'a regardé que je devais déclamer mon texte et j'ai donc, sans trémolo, mais une légère hésitation parce que quand même je ne pensais pas avoir à intervenir si vite, avec la conviction que la dame à l'écharpe allait bien préparer mon entrée (mais elle songeait surtout à ne pas rater sa sortie) (étonnée aussi que je sois la première à me prononcer, avec le doute que l'autre défaille et me laisse sur le carreau trop chaud de la mairie et heureusement que nous n'étions que 6 dans l'assistance (je nous inclue parce quand on se marie, on se croit en représentation, sur un nuage, loin de la réalité qui nous fera se retrouver face à des lessives aussi nombreuses qu'auparavant et dépités qu'aucune auréole divine ne soit venu bénir notre couple), car des évanouissements auraient pu tâcher l'ambiance (bien que normalement, si j'avais défailli, mon sauveur aurait été tout trouvé et juste à ma droite)), dit "oui" et j'ai été soulagée de constater que je ne m'étais pas trompée et que c'était bien ce qu'on attendait de moi.

Et Jj a dit oui aussi, et pof pliez bagages svp, car nous étions le seul couple de la matinée, car les seuls à ignorer que le samedi matin, c'est jour de marché et heureusement, encore une fois, que nous n'étions que 6, car nous avons mis 1 heure à traverser la place pour nous affaler sur les siéges d'un bar paradisiaque (qurtout par ses sièges d'ailleurs). Imaginez s'il y avait eu toute la smala, à 15 h nous serions encore en train de reconstituer le puzzle familiale à la recherche de la pièce mémé qui s'est arrêtée essoufflée pour admirer les ensembles de lingerie avant de se rendre compte, paniquée, que c'était des ensembles de lingerie, à la recherche de la pièce octavia, restée à terre, pleurant les larmes de son corps parce que mamie aurait dit non lorsqu'elle aurait réclamée la broche dont la moitié des strass étaient décollés, de la pièce mari qui se serait réfugié sous un auvent, dégoulinant de sueur sous son costume noir (ce qui s'est réellement passé), de la pièce belle - mère  parce que c'est la mère de votre mari et qu'il faut bien la chercher même si c'est vous qui l'avait envoyée vers le mauvais chemin....

Après restaurant : très sympathique ; conversations : très sympathique et nuit de noce : très censurée (mais l'alcool n'est pas un bon aphrodisiaque !)

Juste un bémol : je ne remercie pas mes parents de m'avoir dotée d'un deuxième et troisième prénom que je trouvais ridicules mais encore plus quand on les entend prononcer une diziane de fois. Il n'y a pas à faire : on ne s'y habitue pas

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