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je vis, je dis, je ris ...ou pas
19 décembre 2007

Un inventaire à la Prévert

Ma fille devait aller voir « Il était une fois » au cinéma avec le centre de loisirs. Comme toute mère attentionnée qui se soucie de sa progéniture au moins 2 mn dans la journée pour lui faire croire qu’elle est au centre de ses préoccupations, je lui demande si le film était bien (pour dire vrai, je lui pose la question une fois qu’elle s’est exclamée que le film était bien et m’a ainsi rappelée qu’elle avait été au cinéma). Elle me répond donc par l’affirmative et me narre une scène avec une abeille amoureuse d’une fleuriste.

Ouais, comme je lis un peu les critiques de cinéma, même si j’y vais très peu (car je réagis fortement aux images qui défilent devant mes yeux, déjà que si je m’aventure à me planter devant la télévision, les larmes me viennent à la moindre esquisse d’un scénario vers le tristounet, au cinéma, je suis celle qui baisse la tête à la fin de la séance parce qu’elle a les yeux rougis d’avoir pleuré quand le rat mort, qu’elle a crié de peur au moment où le râteau surgi de derrière la porte pour se prendre la tête du héros – samedi soir, mon mari m’a dit de me calmer alors que nous visionnions Cars, pour la deuxième fois, en DVD...pire qu’une gosse s’extasiant sur la nouvelle robe rose chantilly de Barbie Fairytopia), je l’informe que le film qu’elle a vu n’est pas « Il était une fois ». Mais si, me rétorque t’elle, même que c’était écrit et que si je l’accuse de ne savoir pas lire, je ne mérite pas mieux que la pendaison haut et court (pour dire vrai, elle ne m’a à peine écouté puisque nous avions eu nos deux minutes de discussion familiale hebdomadaire, elle pouvait me délaisser pour retourner à ses occupations ludiques et plus distrayantes qu’une mère en mal de sensation pour contrer sa fille).

Nous avons aussi reçu le bulletin de notes du 1er trimestre d’Hippolyte, où les profs annotent qu’il doit se concentrer, faire plus attention, arrêter de faire le bébé, apprendre ses leçons, travailler plus sérieusement. Je le sermonne, comme toute mère soucieuse de l’avenir de ses enfants et de leur progrès en matière scolaire, qu’il doit être plus attentif et concentrer sur ce qu’on lui dit, que déjà en écoutant il saurait sa leçon. Il me répond qu’il reconnaîtra son sac car il est plus gros… ????

Monsieur en était resté au choix de son sac pour amener au centre de loisirs (il m’a fait la comédie pour que je l’y transporte l’après – midi, pour jouer avec un copain encore en primaire), il s’est porté sur le sac de sa sœur (qui, elle, n’y va pas les après – midi cause cours de danse) qui a le malheur d’être très répandu car je l’ai acheté en solde et beaucoup d’autres mères, peu imaginatives et peu dépensières pour leurs enfants je trouve, m’ont copié et comme à chaque fois que je récupère sa sœur, nous perdons bien 10 mn à entrouvrir tous les sacs pour trouver le bon (bien sûr, je pourrais mettre son prénom dessus…je le dis à chaque fois….mais bientôt, ce sera le seul à être vierge de toute inscription, aussi je saurais le reconnaître rapidement…), je m’inquiétais de ce qu’il ne se trompe pas de sac en partant du centre. Thème soulevé bien 10 mn avant le début de mon sermon (enfin, le dernier en date !).

Comme d’habitude, mon sermon n’avait rencontré que le vide sidéral d’un esprit trop occupé à dévier ses oreilles de la trajectoire suivie par les ondes sonores sortant de ma bouche. Alors, comment s’étonner que, la télévision ayant plus de succès que moi, puisqu’ils retiennent et récitent par cœur les tirades poilantes enseignées par les dessins animées, alors que les miennes font autant d’effet qu’un pétard mouillé, je lui laisse souvent le monopole de la communication, pour ne pas toujours connaître la déception de me savoir incomprise, négligée et vaine.

Marcus, maintenant qu’il sait marcher, veut déjà affirmer son indépendance. Il file, dodelinant, dés la sortie de la nourrice, refusant que je le prenne dans mes bras, que je lui prenne la main pour le guider. Il faut toutefois le stopper pour le remettre dans le droit chemin, telle une souris à roulette qui n’effrayerait plus le chat, à force de foncer dans le placard. Son long et fastidieux apprentissage de la marche lui a permis de savoir tomber en souplesse et bientôt, parce que le sol, qui descend et monte au gré des humeurs des cantonniers, est peu stabilisant, il épellera le nom de chaque grain de goudron du trottoir.

Sushi, le chat (surnommé « maouh » par Marcus, comme le chien, parce que « ouaf, ouaf » c’est dur à prononcer…le cheval, c’est « Hiiiiiiiii, Hiiiiiiiiiiii »…il est doué pour les cris d’animaux, mon fils !) est rentré exceptionnellement à la maison avant – hier et hier soir mais elle n’a pas pu résister toute la nuit et à demander de sortir de cette maison de fou sitôt sa gamelle finie. Elle n’est pas SDF (sans domicile fixe : qui a le DAL et la dalle et qui ne fait parler de lui que l’hiver,quand il a le malheur de mourir ou, pire encore, de chercher la chaleur dans les centres villes et donc de gêner les touristes….on pourrait dire : l’hirondelle fait le printemps et le SDF l’hiver !), mais JSMDAMONMMPDC (je suis mieux dehors, au moins on ne me met pas de couette).

La poussette, héroïne un peu laissée de côté, - mais elle est devenue trop calme, trop silencieuse, trop poussette pour continuer à figurer dans cette épopée qui se veut époustouflante, jouant sur les effets spéciaux et les rebondissements incessants pour maintenir le lecteur lambda (lambdo étant occupé) dans un suspense haletant - gèle dans le jardin, sentant la rouille enlacer ses graciles fourches et les poils de chat (qui l’a choisi comme coussin peu douillet mais peu douillet) se faufiler dans les moindres fibres de son être. Peut être se transformera t’elle en Catwoman, pour retrouver une place dans notre feuilleton palpitant ? Elle est déjà bien formée en courbes mais anguleuses à maints égards. D’ailleurs, j’ignore les pouvoirs de Catwoman. En a-t-elle d’ailleurs, à part celui d’entrer dans une combinaison improbable ? Et ma poussette a tant de mal à enfiler son imperméable qui s’acoquine avec le vent, se déplie comme une ventouse décidée à déboucher l’évier coûte que coûte et s’agrippe aux roues comme si sa transparence lui faisait honte. Laissons la poussette rêver à la jeune fille aux allumettes et Catwoman aux délires de types trop frustrés.

Quant au raton laveur, il est sur le carreau.

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