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je vis, je dis, je ris ...ou pas
14 janvier 2008

Cic dans le texte

Quand on parle du loup (sans allusion aucune à M. Sarkosy, qui s’use les dents à compter fleurette aux journalistes blasés), samedi matin, je reçois un appel de la CIC (pas la peine de me contacter pour un éventuel sponsoring, lisez – la suite et vous verrez que le tableau se noircit pour votre établissement….Si malgré ce fait, vous êtes toujours intéressé pour me financer, je suis capable de penser le pire comme le meilleur quand une certaine motivation financière est à la clef et je saurai défendre vos initiales (leur signification m’étant inconnue : Comment Imposer un Crédit ?, Calculez pas, nos Intérêts sont Cachés ? le Chic implique le Choc ? Crédit Insolvable sans Croissance ? Comparez, Ici C’est le meilleur établissement financier que vous n’auriez jamais pu espérer connaître et vous feriez mieux de vous décider vite car notre promotion ne dure que 30 jours ; passé ce délai, vous pouvez vous adresser au CL, à la rigueur ! ?). Un appel provenant d’une télé – market quelconque, où chacun s’efforce de ne pas remarquer l’accent parfois fort prononcé de l’appelant ni de l’interroger sur le temps qu’il fait dans sa terre à lui, alors qu’en France, il pleut comme vaches qui pissent, dans la crainte qu’il ne s’offusque parce qu’exceptionnellement c’est bien Martin Boncoeur qui nous appelle, qu’il a passé 10 ans au Maroc et qu’il vient juste de rentrer et n’a pas encore perdu l’accent contracté là-bas dit.

Bref, une dame qui, pour ne pas mentir, ne se prénomme pas, me téléphone pour me faire savoir qu’un conseiller financier du CIC, lyonnaise de banque, en mal de clientèle et de pigeons à plumer, prospecte dans le quartier et par le plus grand désoeuvrement, mon nom a été tiré au sort (parmi tant d’autres qui sont malheureusement sur liste rouge). Il se propose de passer chez vous afin de vous démontrer ses talents de Vendeur – Repassé - Propre sur lui afin de vous parler en toute confidentialité, d’un plan réservé aux meilleurs non – clients, rémunéré exceptionnellement, et pour un temps limité non précisé, à 6 %. Il suffit de lui consacrer un peu de votre temps sur une plage horaire allant de 9 h à 16h30. Et lorsque vous faites remarquer que, travaillant, votre seule disponibilité se situe plutôt vers les 18 H, la dame, prend son ton d’une maîtresse d’école pas contente, mais pas contente du tout, pour vous sermonner de ne pas savoir que l’agence ferme à 17H20. Toute penaude et la voix pleine de larmes d’excuse, vous lui faites remarquer que vous n’êtes pas l’initiatrice de l’appel, que vous aviez à peine conscience du CIC avant qu’elle n’intervienne dans votre existence, à une heure guère aisée puisque vous devez, en même temps que combler les trous dans son monologue, surveiller votre fils qui crapahute sur le canapé. La dame consent, veut bien vous pardonner et raccroche dépitée, devant se préparer à affronter le prochain bénéficiaire malgré lui, priant de tomber enfin sur un retraité libre de tout engagement, si ce n’est celui de faire plaisir à son prochain.

Vendredi soir, encore une belle tentative de sortie chez nos amis docteurs à 4, dont 1 adulte. Cette fois, c’est la dermatologue qui s’y ait collée. J’ai eu beau supplier Hippolyte de rester à la maison, lui assurant qu’il pouvait se vautrer sur le canapé, les yeux incrustés sur W9, il s’était trop ennuyé à nous attendre alors que nous nous éclations chez le dentiste ; ce soir, il voulait également participer à la fête. Et ce fut, ma foi, une boum très réussie, la secrétaire ayant eu la bonne idée d’espacer inconsciemment les rendez – vous pour nous faire profiter d’une salle d’attente vide et toute démunie face à des gosses endiablés. Hippolyte a su montrer à Marcus comment se faufiler sous les chaises pour transformer son pantalon en tapis poussiéreux vieux de 30 siècles ; moins réussie, la sortie du tunnel, Marcus jouant des percussions sur le mur, les chaises refusant d’écarter leurs jambes pour permettre à son front de rougir en paix. Mais la salle montra vite ses limites : elle était coupée du monde extérieur par une porte trop visible et tentante. Celle – ci ouverte, ce fut comme un tambour de machine à laver déversant son trop – plein, la joie bouillonnant et s’échappant par chaque bouche d’évacuation, une cascade de chevaux galopant, écumant et tapageurs. Un gamin de 16 mois hurlant à la porte des toilettes où son frère s’est enfermé, deux gosses complotant sournoisement, devant le secrétariat déserté, contre des pokemon hybrides, une mère ramenant à la louche un gamin refusant énergiquement de retourner jouer dans la salle de patience, un mioche de 16 mois se calmant à la vue de deux personnes intruses et intrigantes par leur calme et les détaillant comme si ses yeux pouvaient transpercer leur carapace d’habits noirâtres et faire surgir sur leur visage un rictus amical, tournant autour en initiant une parade de séduction, négligeant cubes, triangles et octogones pour des formes plus civiles. Ils furent sauver (et moi avec) par une dermatologue qui en a vu d’autres (pour preuve, ses statuettes sorties tout droit d’une publicité cauchemardesque contre les envahisseurs des ongles de pieds).

Ma fille fut brûlée pour verrucie. L’aîné se fit chantre de son courage (du sien, pas celui de sa sœur, bien moins résistante que lui qui sut supporter la pression du coton tige azoté pendant plus de 20 mn). Le benjamin resta coi, attendant une musique qui ne vint pas pour savoir comment se comporter.

Je sortis lestée de 28 euro et décidée à ne plus subir ce genre d’épreuve, sachant qu’il faudrait réitérer l’exploit dans un mois si aucune amélioration en général ne se profilait (et aucun mari à l’horizon en particulier).

Après un samedi calme(à un élément près, voir l’aparté en vert), où Marcus voulut bien prendre soin de son lit pour la sieste (enfermé qu’il était dans sa gigoteuse)

- un aparté pour parler du passe – temps favori de Marcus, pour s’en souvenir quand nous serons devenus des adultes responsables, vieillissants et incontinents du cerveau : il adore se placer dans la panière à linge et faire du glisse – glisse. L’inconvénient, c’est que la panière à linge ne sait pas glisser toute seule, elle n’est pas motorisée et a besoin de la pression et tension de muscles parentaux – les fraternels pouvant parfois faire office quant les parentaux capitulent et refusent de continuer alors que seule bouge encore leur langue pendante – pour faire des allers – retours continus entre les bras tendus et les bras pliés – au départ, lorsque Marcus avec quelques mois en moins, et surtout quelques kilos en moins, et avec un brin d’optimisme sur ma force physique, le jeu consistait à tirer et pousser la panière d’un mur à l’autre du couloir – je suis vite revenue à la réalité de mon corps et à ses limites. Le pire, c’est qu’il adore de plus en plus le glisse – glisse et va jusqu’à jeter par terre le linge qui ose prendre sa place pour s’y installer et rouspéter jusqu’à ce qu’une bonne âme capitule devant ces cris de gorets impétueux. Il peut lui prendre aussi l’envie d’en sortir en vol plané et là, il faut une bonne réception ou une bonne trousse à pharmacie ! -

dimanche se révéla plus propice aux sautes d’humeur. C’était en effet le jour, choisi par le COS auquel je cotise, pour organiser l’arbre de Noël. Bien sûr, Noël c’est loin mais les gamins ne sont jamais avare d’un retour, voire d’une vengeance, d’un père Noël qui ne se ressemble jamais (soit les gosses ne sont pas physionomistes, soit seuls les intéressent les sourires de leurs parents et ils passent dessus beaucoup d’absurdités et de contradictions). Le spectacle consistait en un ventriloque (qui bougeait les lèvres, comme le fit remarquer mon sagace Hippolyte) et ses oiseaux chanteurs. Très amusant, avec même des allusions pour les adultes (classées X genre : avec Sarkosy, ça recommence !) Les enfants ont été à peu près sages le temps du spectacle, juste quelques exclamations dépassées et quelques fesses décollées de la chaise. Ils attendaient le père Noël, et malgré leur suspicion, doute voire même certitude quant à la réalité ou non du sus – nommé, ils savaient que les yeux et mains de leurs ascendants étaient vissés sur leur crâne. Une fois la distribution assurée (sans beaucoup de rythme malgré quelques réparties qu’on sentait sortir de loin d’un collègue à la retraite, ayant su garder un esprit alerte à défaut d’un pied, mais c’est comme l’ouverture des cadeaux lors d’un mariage, la question qui titille, c’est : quand est – ce qu’on bouffe ?), les fauves furent libres de tout dévaster et brioches, couronnes, salle de spectacle, parents, chacun subit un sort qu’il croyait impossible (et pourtant, certain, dont moi, avait déjà connu plus d’une tranchée). Nous pûmes couper court grâce à deux éléments :

-         un comportement incorrect d’Hippolyte (là ce n’était pas flagrant puisque chaque gosse essayait d’établir son record en matière d’impolitesse et de geste bagarreur, voire salto - acrobatique avec retombée non médiatique mais immédiatement retentissante)

-         une couche souillée de Marcus (et là, ce fut vite flagrant vu le recul des gens d’abord empressés de lui faire des mamours, puis empressés de rechercher des parents négligents).

Bref, un week end qui finit vite et un lundi très difficile où les bayements le disputent aux assoupissements. Vivement Pâques !

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