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je vis, je dis, je ris ...ou pas
6 mai 2008

récit de voyage radiophonique

C’était une famille simple, pleine de heurts, de bruits et de fracas. Un samedi tranquille, un brouhaha soudain surgit d’une porte paisible, ouverte violemment par la poigne d’un père rouge de bonhomie. La voiture, posée négligemment sur la place éventrée par un chantier lancinant, se vit bousculée, secouée par le jet de bagages repus, s’entassant nonchalamment dans un ordre vite dépassé. La mère rassurante, pour que rien ne manque, piochait sans arrêt dans les réserves, rendant la fermeture du coffre superfétatoire jusqu’à ce que le mari, magnanime, l’envoie au diable.

A 11H30, les valises étaient coffrées, les estomacs lestés, les vessies soulagées, nous étions prêts à partir. Et nous partîmes, par un temps maussade, espérant que Morphée saurait se pencher sur la tête de notre petit blondinet afin que nous puissions profiter d’un trajet assez pénible comme ça (c’est bien de partir en vacances, mais l’estivalier correct se doit de larguer les amarres et d’engouffrer les kilomètres afin de se fanfaronner aventurier, explorateur, découvreur, amuseur, passionnant, attrayant, pittoresque,un peu lourd sur les bords…) . Le marchand de sable (généreux à outrance sur la plage et dans le bungalow où je passerais mon temps à rouspéter, à balayer, à soupirer devant mon impuissance, à me gratter, l’intrusion allant jusqu’au fond de mon lit, et à regretter mes moutons bien gros, point immisçant et super jetables (à condition de tomber dessus)) s’est acquitté de sa tâche durant deux heures et mis à quelques bips une dizaine de secondes, le temps que la voix virulente de Jj ordonne que les gosses éteignent le son de leurs p…. de consoles, le silence fut notre seul compagnon. Nous pûmes même accomplir une pause dégourdissement et queue leu leu dans des toilettes dépourvues de commodité mais riches en effluves diverses et malheureusement trop identifiables, sans que nous soyons obligés de dresser nos antennes, les orbites toujours dirigées sur une cible mobile et peu prévisible (expérience unique car, ensuite, à chaque pause, la torpille devra être mise sous haute surveillance ; celle – ci n’ayant toujours pas compris que continuer sa lancée sur une route pouvait occasionner un certain choc  - un guide devrait exister sur les toilettes publiques, permettant aux vacanciers d’éviter certaines déconvenues, et comme pour les voitures, leur permettre de rester sur la réserve dans l’attente d’une station plus compétitive. 3 étoiles pour les musiques d’ambiance, les chasses d’eau automatiques, les cuvettes auto – nettoyantes, 5 étoiles si en plus présence de dames pipi gardant les gamins pendant l’opération de vidange, 6 si les sanitaires sont non seulement sains mais également isolés,nous permettant d’ignorer les efforts de son voisin et les échos de la panique d’une mère apprenant à son petit à tenir son instrument pour la première fois. Surtout ce guide devrait marquer d’une pierre noire, avec mention en gras « la mairie devrait avoir honte », tous les wc à la turque d’où on sort éreinté et les pieds (voire plus haut) mouillés de liquide divers et malheureusement identifiables, parce qu’il est impossible de lutter contre la loi de la gravité qui stipule que l’eau tombant de haut peine à limiter sa chute au trou qui lui est destiné et parce qu’il est très ardu d’entamer un sprint dans un local étroit fermé par un loquet difficile à faire glisser et vous finissez irrémédiablement par être la proie de l’eau en chasse….).

Une fois la terreur réveillée, l’ambiance se réchauffa et fut ponctuée de larmes versées pour un doudou ou une tétine se retrouvant toujours coincé à des endroits accessibles qu’à l’aide de contorsions acrobatiques (et je finirais le trajet avec un sévère torticolis – le spectacle donnée devait plaire car ils tombaient avec toute l’intention voulue), de cris de douleur émis par un Hippolyte accroché violemment par les cheveux par un pas si petit que ça, de hurlements d’impatience d’un père n’arrivant plus à se concentrer sur la route et trop content en fait de prendre cette cacophonie comme excuse pour s’être à nouveau égaré. Après quelques circonvolutions et digressions impromptues nous poussant à interroger régulièrement la carte pour savoir où elle avait fauté (ce questionnement l’a transformé car ses plis se sont creusés, pas loin de craquer), nous parvînmes enfin à la ville de notre destination. Sauf que le club ne se trouvait pas dans la ville indiquée en gros dans le catalogue publicitaire. A la deuxième église, la même en fait mais approchée d’un autre côté, mon mari se saisit de son portable et appela la réception où une femme bien aimable lui expliqua le chemin à suivre. Peut être fut elle trop aimable car Jj, trop troublé ? , ne se rappelait déjà plus au rond point suivant ses instructions. Il cria encore une fois que nous faisions trop de bruits alors qu’on aurait pu entendre une mouche voler (expression stupide s’il en ait parce que mettez une grosse mouche à m….dans un salon, même ma tante, qui parle comme un militaire enjoignant à sa femme de lui laisser emporter plus de 3 paires de chaussettes propres, ne parviendrait pas à couvrir son vrombissement), puis rappela l’accueil d’où lui répondit un monsieur qu’il comprit parfaitement et nous arrivâmes aussi frais que des poissons de 15 jours

Suite au billet suivant.

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