La neige pour l'instant ne bloque pas notre porte mais je vérifie qu'internet marche

Dans ce monde d'incertitude, de crainte, de peur fabriquée et irrationnelle, je profitais de ce que ma fille et moi feuilletions un des nombreux magazines féminins auxquels je suis abonnée (et je constate ainsi qu'ils se copient les uns sur les autres, le plus souvent dans le médiocre, mais malgré tout j'arrive parfois à trouver un article intéressant, qui ne m'apprend rien mais me surprend et lorsque mon mari me demande pourquoi je lis toutes ces revues, alors que je zappe les pages mode, beauté qui en composent la majeure partie, je lui réponds que j'espère trouver le je ne sais quoi qui exaucera mon voeu d'un sens à mon existence, l'inspiration pour un billet fantastique, immémorable, la recette pour écrire de façon assez ludique et révolutionnaire pour être lue et acclamée (pas de modestie, l'histoire maintenant passe par la petite case médiatique !)...et puis leur lecture coûte peu chère quand on est comme moi une lectrice convulsive, qui lit tout ce qui peut se lire, du panneau d'affichage au tag insultant, de l'affichette CGT (très vite lue et donc plusieurs fois sur une longure distance) au slogan politique (très vite lu et donc perdu), du panagérisme consumariste au verso du paquet de céréales aux astérisques très restrictives des contrats d'assurance....Ma préférence irait à Marie Claire, le nouvel Obs se trouvant hors catégorie bien qu'il parle mode aussi (mais moins classique, quoique pas toujours moins chère) et  frasques de pantins désarticulés ; leur musique est plus criarde et souvent désharmonieuse et j'adore la rubrique de François Reynaert) pour lui dire de se méfier des images renvoyées sur ces magasines et de prendre conscience que souvent les photos sont retouchées et il est donc impossible de ressembler à ces femmes, si sveltes à qui tous les vêtements vont, sans rides et les yeux brillants. Sur ma lancée, et certainement pour prendre ma défense, face à mon mari qui essaye de petit déjeuner tranquille, je lui dis que les rides sont importantes, elles sont la vie  que même elle, elle a des rides...heu, non, je dois constater que son visage enfantin de gamine de 9 ans est dépourvue de la moindre faille, si ce n'est quelques boutons qui commencent à faire leur apparition (mais là, ce n'est pas le moment de la chagriner avec ce qui va faire son cauchemar des 10 bonnes prochaines années). Je me rattrape en m'exclamant qu'elles sont la marque de nos sourires, de nos expressions. Et ma fille de déclarer "eh bien, maman, toi t'en as des expressions !!" Cela a le mérite de m'arrêter nette dans ma déclamation, de lancer un regard assassin à mon mari si jamais il lui prenait envie d'en rajouter (dans l'expression) et de fermer le magazine qui n'a pas les mêmes valeurs que moi (surtout trébuchantes !)

Avec ça, mon fils me trouve "moche" quand j'ai l'idée saugrenue de lui soumettre la question en pensant que vu qu'on lui serine à longueur de journée qu'il est beau, il serait être reconnaissant en me retournant le compliment.

Et là, il neige, ce qui n'a rien à voir avec le schmilblic mais ce n'est pas dehors que je pourrais chercher le réconfort qu'il me manque à l'intérieur.

Alors au final, juste quelques blagues de ma fille qui me fait toujours bien rire...d'où mes nombreuses expressions :

"tu connais l'histoire de la Ferrari ? non....Trop tard, elle est partie "

Tu connais l'histoire du boomerang ? non....Attends, elle va me revenir"

Tu connais l'histoire du petit déjeuner ? non...Trop tard, je l'ai mangé !"

M. et Mme Hutaufond on un fils, comment s'appelle t'il ? Sasha.

Ma fille chez l'opticien pose toutes sortes de questions, plus génantes les unes que les autres et bien sûr demande ce que c'est que l'hypermétropie et a le droit à un très intéressant détaillé sur la différence entre les verres pour myope et hypermétrope. Cela la rend muette ...dix secondes puis elle repart à la charge en  questionnant, à la vue d'un placard publicitaire, pour savoir si ces verres sont traités ou non traités. Un peu agacée, et surtout un peu honteuse, je réponds "très sales" !

Ma fille a par ailleurs une certaine célébrité puisqu'elle était sur le journal à l'occasion de l'arbre de Noël de C. Elle a un air d'ahurie complet, les yeux grands ouverts, éblouie certainement par le flash mais au premier rang, volant la vedette à un monsieur habillé en rouge et à la barbe pendante. Lors de ce spectacle, elle est bien sûr montée sur scène, pour répéter plusieurs fois "pruneau, piano". C'est la seule qui hurlait comme une folle dans ce micro, même que cet ustensile était vraiment superflu. Elle a tout pour tenir le haut du pavé (et le faire tomber sur ses pieds). Bisous ma fille !