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je vis, je dis, je ris ...ou pas
25 février 2009

Des rouleaux et des hommes

Lorsque vous mettez des femmes ensemble, elles en viennent vite au sujet capital, aux récriminations principales qui touchent majoritairement l'homme qui est censé être celui de leur vie, surtout une vie où chaque seconde est un appel à une tolérance et une patience infinie face à un cerveau qui ne sait digérer qu'une seule tâche à la fois et à condition qu'elle soit sur le pantalon(je sais le circonflexe n'est alors plus de vigueur mais la perplexité si !). Pas plus tard qu'hier, nous étions, mes collègues et moi, en train sagement de siroter un café matinal (moi, encore plus sagement puisque je le rappelle je ne participe pas de l'addiction à ce breuvage amer et dont l'odeur chagrine les synapses neuronales reliant mes narines à un cerveau brumeux : mes enfants ont regardé l'intégrale de "Il était une fois la vie" et ont bien retenu le nombre de petits relayeurs courant à perdre haleine afin de transmettre des masses d'informations capitales ; moi, j'en ai un qui s'affole sprintement, comme si un Besson voulait vérifier la provenance des papiers qu'il serre dans ses mains, pour dire à mon nez de se plisser lorsque les petites bestioles noires représentant les arômes de café approchent d'une zone sensible où sonne l'alarme de l'odorat....mon maestro à moi doit parler à sa barbe et s'ennuyer très fort pour juger bon de dépenser tant d'énergie pour une action qui n'a comme conséquente que de me creuser mon sillon nasillien et de me faire dépenser des sommes folles en crèmes anti - âge dont les fabricants s'accordent pour signaler leur inefficacité à condition de les avoir testées pendant au moins 2 ans ; il faudrait que je songe à penser pour lui donner matière à réfléchir.), lorsque brusquement, par hasard, le sujet abordé (et non sabordé) vint à porter sur les rouleaux de papier toilette qui restent esseulés et abandonnés lorsqu'il se trouve dépourvu de leurs atours (hiver ou non).(Comment en vient - on, dans un bureau austère, au bon milieu d'une pause café, à aborder le problème du papier toilette : il suffit d'avoir à partager ses toilettes pour que vite, un jour ou l'autre, les échanges portent sur le problème d'émissions non nocturnes, de mictions créant frictions.) Ah que de flammes d'un coup, que de saillies fusantes, que de critiques acerbes jaillirent spontanément, comme si elles avaient été répétées mille fois, pour salir l'homme incapable d'enlever ce rouleau à son habitat naturel afin de le déposer vers sa gerbe finale : la poubelle... car point d'honneur pour ce vaillant héros qui doit en subir des chutes et des torsions : le roi redevient nu, loin du trône.

J'eus bien une pensée pour mon cher mari qui me fait la chasse pour que j'arrête de collectionner les rouleaux terminés et que je les jette avant qu'ils ne se rappellent à la mémoire de nos chers bambins qui se font un plaisir de leur donner une nouvelle vie en les aplatissant sous leur forme de losange première, pour ensuite les mouiller et les coller sur les murs de la salle de bain en guise de décorations grisâtres hideuses. je me devais de participer à cet halali, ce haro féminin contre le machisme ambiant. Car chacun s'extasie sur la victoire d'Obama, en annonçant que lorsque plus personne ne fera attention à la couleur de peau d'un président pour saluer sa victoire, le monde sera devenu meilleur. Je déclare moi que lorsqu'un homme effectuera une tâche ménagère sans s'étonner ensuite de ne pas recevoir applaudissements, exclamations enjouées et reconnaissance éperdue, alors oui le monde sera devenu meilleur. J'ai un mari exemplaire au sens qu'il veut bien m'aider (j'emploie le mot aider dans le sens où il est convenu que celle qui doit s'y atteler en premier c'est bien la femme et l'homme condescend à participer pour montrer son modernisme et sa générosité) à tenir le ménage : il fait la vaisselle, amène et va chercher les enfants à l'école quotidiennement. Il peut passer l'aspirateur, étendre la machine à laver,mais il doit à chaque fois qu'il accomplit cet exploit(pas souvent réitéré et donc il est vrai remarquable) me faire un détail de l'opération, bien me signaler tout ce qu'il a accompli pour que je l'honore et le chérisse tendrement. Alors que moi, tous les jours, j'aide aux devoirs, je fais la cuisine, je lance la machine, je range le linge sec et je me tais, grondant souvent intérieurement (et parfois extérieurement, mais heureusement mon mari m'écoute à peine) contre le fait que je suis en train de m'activer avant et après une journée de travail (j'omets le dure, parce que c'est pas toujours le cas, surtout lorsqu'on peut s'épancher autour d'un café (j'omets le bon, parce que c'est jamais le cas, surtout lorqu'on n'aime pas(je n'omets plus rien sauf de fermer la parenthèse ce que je vais m'empresser de faire.), pendant que monsieur réfléchit à ses plans de carrière ou fléchit son derrière sur un plan canapé... Bien sûr que j'exagère mais je demande le droit de m'affaler sur le canapé pendant que mon mari prépare le souper, sans qu'aussitôt une foule de mères élevées selon l'éducation ancienne et qui n'ont jamais brûlé leur soutien - gorge vu qu'elles étaient déjà à l'usine en train de trimer en attendant d'être libérées par un bon mariage (je fais bien sûr allusion à ma mère qui n'a obtenu de mon père que le fait qu'il essuie la vaisselle et encore depuis qu'il est à la retraite) s'indigne de ce mauvais traitement que subi mon gentil époux ...que je supplie, non pas de jeter des rouleaux dont je n'ai cure, mais de débarasser sa table dont je m'use chaque matin à effacer les tâches de café....Ah, ah, ah, je reviens toujours sur mes pattes (de mouche ou non).

Cependant je dois remercier mon mari de m'avoir offert une très belle St Valentin qui s'est trouvé tomber un samedi alors que les grands étaient chez mes parents et même si c'est lui qui a choisi le film(ne le prenez pas comme critique de cinéma, ses goûts ne sont pas très ...à mon goût : il a adoré "Bienvenue chez les Chtis, c'est pour vous dire !), j'ai passé une agréable journée et je lui offre toute mon affection, que je souhaite pouvoir lui porter le plus longtemps possible si bien sûr il ne tombe jamais sur ce billet, ce que je lui interdis formellement sous peine de ne plus pouvoir lui laisser le plaisir de constater ma négligence à continuer à ne pas porter jusqu'à la poubelle un piètre rouleau effeuillé...Je vous aurai jusqu'au bout (du rouleau...).

Heureusement que les hommes sont là pour exister, sinon il faudrait élire un président qui soit tout à fait incapable de faire face à une crise pour compenser et me permettre de déverser mon fiel et manifester mon ras le bol.

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