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je vis, je dis, je ris ...ou pas
13 mars 2009

Un vendredi tressssss long et bruyant

L’alarme résonne à fond dans le couloir mais comme tout le monde fait comme si tout était normal et que le seul soucis semble être de mettre la main sur un technique capable d’arrêter cette sonnerie stridente et fort désagréable, je continue à vaquer à mes inoccupations puisque ce matin, m’étant trop bien avancée les autres jours, je me trouve sans dossier à traiter (bien que j’en aurai de bien belles à dire parfois.

La sirène a stoppé et aussitôt, surgissant spontanément de tous les bureaux, un grand ouf de soulagement est venu participer à la communication des âmes heureuses de plonger dans la quiétude du labeur accompli sans excès mais avec le sens du week end approchant.

Excusez moi : le travail m’appelle d’une voix impérieuse et contraignante. Comme disent si bien ceux qui savent faire craindre les pires représailles et les souffrances les plus atroces : je reviendrai.

Quelques factures à contrôler, à saisir et me revoilà. Bien sûr, je pourrais faire croire que cette absence a duré un certain temps vu ma méticulosité et mon professionnalisme, mais ce dernier justement et mon dynamisme (on croirait presque que je suis en train d’écrire une lettre de motivation tellement ces termes sont peu naturels et franchement ampoulés) m’ont permis d’exécuter (sans retombée sanguine) ce travail en moins de temps qu’il m’en faut pour chercher un vocabulaire qui s’ingénue à fuir mes transmissions neuronales et hiérarchiques. Il manque pour que je puisse m’épanouir dans un florilège digne de me faire élire à l’académie française (ou heureusement pour moi, il ne siège pas les meilleurs mais les plus susceptibles à la gloriole), un bon dictionnaire…en sus d’un bon sujet, d’un style lisible et de phrases non hachées par des parenthèses intempestives et souvent impertinentes(dans les deux sens du terme si celui – ci veut bien se laisser manipuler)…l’important n’est pas d’écrire mais de s’arrêter à temps (j’emprunte souvent à la Fontaine, mais je ne fais que copier mon maître en plagiat.)

Les conséquences du temps sur le travail fourni : il fait gris, les employés dépriment ; il fait froid, les employés se réchauffent autour d’une bonne tasse de café (une tasse par personne si possible) ; il fait soleil, les employés attendent l’heure pour pouvoir en profiter ; il fait chaud, les employés se rafraîchissent autour d’un ventilateur (un ventilateur dans un bureau où ne doit apparaître aucune trace de travail propice à un envol physique, le lyrique étant aussi à bannir dans une administration, surtout quand il s’agit de charmer Bercy qui ne comprend que les données chiffrées avec justificatifs en triple exemplaire justifiés eux – mêmes par une analyse suffisamment épiloguée pour finir dans un rangement vertical. Il faut attendre l’urgence pour obtenir gain de cause et là, plus les devis sont gonflés, plus vous êtes crédibles…dire que je ne voulais parler que du climat et de sa non adéquation avec les conditions de travail…oui, nous, les pauvres employés de bureau, nous souffrons autant que l’ouvrier qui doit terrasser quotidiennement : au soleil, il peut au moins bronzé ; sous la pluie, il peut profiter d’un bouclage des cheveux naturel (à condition d’être doté d’une capillarité suffisante et élégante : rien de pire qu’une chevelure plaquée sur un crâne aux yeux exorbités ; au mieux, gardez votre casque de chantier : vous ferez fantasmer les femmes qui n’ont jamais pu oublier le beau mannequin se frottant à sa canette de soda light…est – ce qu’un employé de bureau susciterait autant de désir chez ces donzelles brimées par des patrons mariés et fidèles, obligées de cohabiter avec des spécimens à qui elles ne peuvent pas raconter la dernière rupture de Johanna ou le torticolis du chien de Ruth Winster vu qu’ils en sont déjà à la prochaine conquête de Brittany Morgan ou l’ongle vendue aux enchères de Croky Mc Douglas. Ce serait supportable s’ils n’avaient pas la manie de se laisser pousser la moustache…Déjà qu’il est impossible de dire à une femme que sa coiffure est loupée vu que cela fait 17 fois qu’elle vous le répète, comment aborder un homme, qui cherche à établir sa virilité dans ce poulailler où volent les plumes et les stylos, qu’il a grand tort d’ombrer le rebord supérieur de l’inférieur de son visage parce que tout simplement cela ne lui va pas du tout. Ou alors prière de nous laisser 10 ans pour s’y habituer et là, notre vue sera trop basse pour trouver à redire.)). Sous la neige, il se met en intempérie alors que nous devons faire attention de ne pas périr (ou téléphoner pour annoncer qu’il y a trop de neige). En cas d’orage, il doit juste éviter de s’abriter sous un arbre (ou autre objet ayant tendance à s’attirer la foudre), alors que nous devons nous arracher les cheveux (non bouclés naturellement) à cause d’un onduleur stratégique grillé ou d’un serveur disjoncté (ce qui est fréquent, surtout s’ils sont obligés de porter une cravate).

A côté de mon bureau, des techniciens (au dessus des ouvriers au sens où ils travaillent au 1er étage, à proximité de mes oreilles sensibles) sont chargés de percer le plateau en émail (ou autre matière blanche, plâtreuse et délicate) des toilettes pour mettre en place des chasses d’eau écologiques mais non standards. Quel boulot de m…. ! Surtout que c’est pas économique question tranquillité de l’esprit. Ce vendredi 13 restera dans mes annales ( fort pourvues en événements mineurs et trous noirs) comme un vendredi où mes tympans auront été plus surmenés que mes méninges.

Une devinette (ah, ah, vous vous attendez à vous esclaffez, réjouissez vous, vous n’allez pas être déçus) : comment sait – on que le printemps est là ? aux cris d’effroi des enfants devant une abeille mal réveillée (vous n’avez pas ri, vous avez trop anticipé.)

Ou bien sûr, au vol rasant d’une hirondelle se conduisant comme un chauffard ivre et prête à emboutir mon pare-brise. Enfin, le volatile s’étant évaporé sans laisser trace de son identité, pour en prendre l’assurance, j’ai supposé parce que c’était noir, un brin pointu, peut être un peu trop gros, que c’était une hirondelle. La prochaine fois, je convierai un ornithorhinologue qui doit soigner les gorges des oiseaux, pour qu’il puisse m’assurer que c’est bien une hirondelle ou un corbeau amoureux chantant sous le soleil renaissant, emporté par les fragrances légères du fumier fraîchement retourné.

Le printemps c’est aussi les travaux qui poussent joyeusement dans tous les moindres recoins. Je fais cette phrase pour qu’il y ait un semblant de transition dans ce papier qui s’éternise autant que cette journée qui ne veut pas finir alors qu’elle a bien commencé à un moment où j’étais encore douillettement blotti dans une couette mouvante du fait de mes mouvements saccadés et pas toujours accordés avec ceux de mon mari mais sans, pour l’instant, donner matière à une demande de divorce. Car, en fait, les travaux ont lieu tout au long de l’année et même s’ils sont supposés durer 18 mois trouvent le moyen de demander des prolongations pour buter en touche le maximum d’automobilistes vers des déviations qui les obligent à effectuer 40 km en sus de leur trajet habituel, parce que ces pauvres automobilistes, qui n’ont pas compris que cette déviation visait les camions et pas les véhicules particuliers (parce qu’ils appartiennent à un individu et non parce qu’ils se distinguent par un comportement singulier et bizarre, bien que certains ont une tenue de route particulièrement remarquable dans le sens où il faut tenir ses distances) ne sont pas du coin et ne connaissent pas les raccourcis qui leur permettraient de ne pas arriver au travail avec plus d’une demi – heure de retard, en jurant, si ce n’est un peu tard, qu’on ne les y reprendrait plus.

PS : J’ai changé de couleur pour que vous puissiez lire en sautant les parenthèses ou ne lire que les parenthèses, mais je préviens vous risquer de ne rien comprendre, surtout si vous lisez tout.

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