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je vis, je dis, je ris ...ou pas
4 février 2012

La vigilance parapluie

L'orange est à la mode. Je ne parle pas de l'opérateur historique (dans le sens où il était le premier à déprivatiser les relations longue distance - il est difficile d'aller à l'encontre de l'histoire et contre des ancrages immémoriaux. Il existe encore des gens qui comptent encore en anciens francs (avec une certaine mauvaise foi) et d'autres qui perpétuent la mémoire des PTT. Ainsi, récemment, une dame, que nous n'oserions pas cataloguer de timbrée, s'est précipitée à la Poste pour résoudre un problème de connexion téléphonique. Dans l'inconscient collectif, le courrier et le téléphone reste inextricablement liés, alors que la seule chose qui les rapproche, c'est un sentiment d'abandon et de désertion. La semaine dernière, mon mari est allé rendre les armes télévisuelles auprès d'une agence historique (car en sursis) et il s'est entendu annoncer que s'il voulait changer son forfait internet, il lui fallait composer le 3939... Les humains se réfugient derrière des ombres pour se résoudre à n'être que les pantins interchangeables d'une déchéance. Heureusement, ce noeud georgien sera tranché par les jeunes, mobiles et itinérants, pronant l'ingratitude au profit de l'illimité,  pour qui PTT signifira juste "péter de trouille" (ce qui exprime bien le sentiment ressenti par des ex-fonctionnaires devenus précaires).), mis à mal par le 4ème qui a révolutionné la téléphonie mobile en la rendant libre de tout réseau. Comment reconnait-on un freeman ? Par sa satisfaction de ne payer que 2 euros par mois pour être enfin injoignable...

Non, je parle de ces petites affiches qui fleurissent à chaque alerte météo, afin d'avertir une population surinformée qu'il va neiger, souffler, faire froid.

Ah ! cette rassurante vigilance orange qui habille nos cartes météo à chaque provocation climatique. 

Ah, la satisfaction d'être face à une sorte de magie lorsque la neige annoncée à 18h00 tombe drue à l'heure dite, comme si le temps était parfaitement contrôlé jusqu'au premier dérapage.

Ah le réconfort d'être appelé par une mairie pleine de sollicitude qui vous a contraint à décrocher de votre feuilleton préféré, alors que vous étiez bien emmitouflé sous 20 couvertures dans une pièce surchauffée.

Ah l'excuse offerte sur un plateau goudronné pour ne point aller travailler, au risque de passer pour un traître à sa patrie de ne pas avoir acheté les pneus Michelin suprèmes neiges.

Ah la joie de découvrir une nouvelle salle offerte à son errance,  et de nouvelles mains gantées tendues vers soi, le temps qu'une actualité brulante ne tire pas sa Une à elle.

Ah cette soudaine fraternité qui permet à tant de responsables d'ouvrir leur parapluie.

Le "Je vous avais prévenu" remplace le "Je vous ai compris" et nous devons donc être vigilants à ne pas nous laisser leurrer par les messages alarmistes, nous obligeant à assumer seuls les conséquences des restrictions annoncées.

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