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je vis, je dis, je ris ...ou pas
2 mai 2012

My name is Jones...Indiana Jones

Avant la déferlante de la téléréalité et la découverte du photogénisme des 110 super héros Marvelliens et consorts (à la chaîne...

Flashback : je me souviens d'un temps que les moins de mon âge (de plus en plus nombreux) ne peuvent pas connaître, où en visite chez mon grand père et afin d'échapper aux lamentations sur la vie chère et aux espérances, placées à 0% de chance, en la clémence du tiercé (qui se jouait alors en perçant des petits trous sous les cris perçants d'un Guy Lux peu chevaleresque qui voulait nous faire accroire qu'il savait distinguer un canasson Hénissant d'une Simone Hystérique... pour les plus jeunes perdus par cette résurrection des dinosaures, c'est un peu comme si Stéphane Bern se vantait d'être un expert es royauté, mais plaçait sur le même rang de perles, Pippa Middleton et Charlène de Monaco, sachant qu'une seulement a su assurer ses arrières...), j'allais me réfugier dans une alcôve où je me pelotonnais en dégustant les aventures des 4 fantastiques, me prélassais en savourant un Superboy, rêvassais en volant aux côtés de mostiquo et me marrais en maudissant Iznogoud (pour la note Made In France)...bref je lisais de vieilles BD qui pourrissaient dans un coin, délaissées par mes oncles et mon père qui récemment pleurait encore d'avoir laisser moisir des éditions originales (rarissimes vu qu'à son époque la jeunesse n'avait pas le sens de la postérité, alors que de nos jours, elle a le goût du poste - célébrité et n'achète que si figure en gros la mention "édition limitée", même si la dite édition est produite de façon à contenter tout un continent d'esthètes de l'unicité), dont les côtes exorbitantes lui auraient donné le loisir de profiter du doux accueil suisse.         Aujourd'hui, je n'irais pas me perforer les tympans et ébranler ma foi en l'homme devant un de ces nouveaux peplums du vide scénaristique intersidéral pour tout l'or du monde, même si lorsque je rends visite à ma mère, elle se lamente de la chéreté de la vie et de la flambée du prix du ticket de loto...

Fin du flashback

le cinéma ne débordait pas de héros aux pouvoirs voyants, discriminatoires et existentiels, il se faisait le pourvoyeur de justiciers ironiques (si James Bond ne sort qu'avec de plantureuses créatures, c'est afin de ne pas faire de l'ombre à la Reine), écologiques (Si Rambo machette la jungle, c'est parce qu'elle n'a pas de prix), romantiques (si Marty retourne vers le futur, c'est suite à un coup de foudre) et si je couronnerai celui qui aurait su couper en deux la bobine de Allan Quatermain, je me délecte encore mémoriellement des péripéties d'Indiana Jones, toujours vainqueur malgré qu'il fut toujours encombré de gonzesses se prenant pour Céline Dion à Las Végas.

 Aussi, un dimanche où le dieu éole se décida à coiffer nos poteaux et à nous couper de tout courant alternatif (devenu denrée impossible dans un monde interconnecté sur une même pensée) nous prîmes nos baskets reebook, nos casquettes adidas et nos mines aguerris pour vivre la vie intense d'un super aventurier du meilleur et du dérisoire.

Nous promenant vaillamment dans une forêt aux chemins balisés, tant par le piétinement forcé de gamins pris en otage par des parents désireux de renouer le dialogue, que par l'éparpillement de reliefs non-biodégrables, témoins que l'Homme reste un chasseur de promotions dans l'âme, nous fûmes saisis soudainement par la spontanéité du moment (une envie subite) et nous enfonçames dans une vallée profonde. Notre sens de l'orientation, affiné par la familiarité d'avec les signes infra-subtiles des injonctions commerciales, nous permit rapidement d'être totalement dépaysés et de commencer légèrement à paniquer.

Nous dévalâmes de profondes dénivellations et escalâdames de splendides monticules, nous nous écorchâmes à de féroces urticacées et nous battîmes contre des diptères affamés après un long séjour dans le tombeau du temps. Nous hésitâmes entre deux sentiers d'allure identique, prîmes à droite, rebroussâmes à gauche, nous perdîmes au milieu. Nous reniflâmes, mouillâmes notre index pour sentir le sens du vent, observâmes la mousse des arbres, cherchâmes en vain l'étoile du berger dans un ciel se couvrant de noirâtres présages, priâmes les gamins de cesser de s'amuser et le coeur las, nous nous assîmes pour pique-niquer.

Nos forces revenues, nous perçâmes l'obscurité de buissons épineusement armés et l'hostilité de pièges tendus par des arthropodes sourds à nos hurlements. Et alors que nous pensions vivre une journée tranquille, nous tombâmes béats devant les ruines d'une mine de kaolin...

Wouaaah (comme dit si bien Carla), des ruines d'une mine de Kaolin....

du temps où des hommes musculeux poussaient de lourds wagons non rouillés sur de longs rails non vermoulus...

Nous déplorâmes de ne point avoir amené l'appareil photo pour témoigner de ce faste d'antan, détrôné par une nature implacable et avide de détruire les richesses dès lors qu'elles perdent toute valeur pour le conquérant humain.

Regaillardis par cette découverte mémorable, nous reprîmes nos cannes de pélerin et soulevâmes haut nos genoux cagneux, fiers de brandir le flambeau d'une humanité sachant s'attarder sur le passé pour en extraire le regret mais jamais le remord.

Nos coeurs palpitaient, nos têtes bourdonnaient, nos jambes fléchissaient et nos mains commençaient à chercher la joue à frapper quand .... la route fut. Nous nous embrassâmes follement devant ce bitume salvateur et après un dernier petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour un gamin, nous sortîmes vainqueur de la barbare sauvagerie, 

pour nous retrouver face aux routards du dimanche...

The End....

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