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je vis, je dis, je ris ...ou pas
2 juillet 2012

La phobie de la peur

La plupart des gens normaux, et donc Hollande n'y échappe pas s'il est ce qu'il déclare, vivent des peurs irrationnelles qui ne s'expliquent que par ce que Freud nomme l'inconscient et ce que je nommerai,

 me permettant de m'hisser matelotement jusqu'aux épaules de ce saint homme, dénigré par les courants comportementalistes primaires (les secondaires ne faisant que redoubler la tendance pour se magner de créer une école) privilégiant les symptômes à la cause sousjacente, alors qu'il parait évident que, si un homme tremble d'effroi devant un serpent, au point de renoncer à un safari en Jamaïque, où il a appris, par le biais d'un site internet de confiance, que ces reptiles, lui faisant perdre son sang froid, pullulent au point d'être vénérés en tant que réincarnation du Pope victimatoire Robert VI, celui grâce à qui le reggae a été inoculé à Bob marley, ce n'est pas en le confrontant à l'objet de sa phobie qu'il ne se fera pas piqué en cas d'accrochage vénéneux, comme ce n'est pas en votant Hollande qu'on ne se fera pas piqué des trimestres de cotisation non validés par je ne sais quel artifice juridique non létal, mais légal, ce que je nommerai donc,

en oblitérant toute latence sexuelle, qui participe pourtant majoritairement à la vocation de psychanalystes rébutés par 10 années de théologie pour obtenir un sésame  aux confidences salaces, alors que le transfert leur offre, sur un divan, une interprétation honorable à leur rêve de compréhension et de pénétration de l'ordre de l'intime , 

ce que je nommerai enfin les inculquations (inculpations)de l'enfance mal digérées.

Quand je parle peur irrationnelle (et quand je dis je parle, c'est une façon de parler puisque je suis en train d'écrire et que pour l'instant j'ai surtout évoqué la hantise du lecteur à ne pas parvenir à suivre le fil de cet exutoire à la parole), je n'englobe pas la peur panique de l'avion, puisque il existe vraiment, statistiques de liste noire ou non à l'appui, une possibilité réelle que la personne qui franchisse le seuil d'un aéronef, jet m'a-tu-vu ou coucou m'entends-tu (la probabilité augmentant si on s'appelle Kennedy) poursuive son ascension jusqu'au paradis (après bien sûr une chute dont elle aura plus ou moins apprécié l'exotisme) ; cette éventualité étant plus élevée que celle de gagner au loto, il est remarquable de noter que la peur de gagner au loto n'existe pas (celle par contre de ne pas cocher les bons numéros est courante, d'où une légére déformation des mains chez les joueurs invétérés, occasionnée par un croisement des doigts compulsif). 

Je ne mentionnerai pas à nouveau les phobies animales puisqu'il me semble tout à fait rationnel de hurler, de soulever ses jupes et de se heurter au plafond après s'être hissé jusqu'en haut du porte-manteau, à la vue d'une souris, surtout que de nos jours sévissent des créatures malignes qui dédaignent les tapettes garnies d'emmental, au motif qu'elles préfèrent se faufiler dans les paquets de céréales négligemment laissés entrouverts par des bambins qui, ensuite, s'en pourlèchent les babines. Bien sûr, une fois assommées, elles suscitent compassion et l'on peut se demander pourquoi tant d'émoi face à ce frèle rongeur qui n'est plus parcouru par le moindre instinct nerveux, si ce n'est celui qui reste, frémissant, dans le doigt apitoyé qui n'ose s'approcher de peur de réveiller la Chose. Mais, même le militant le plus acharné en faveur du droit des animaux à ne pas souffrir - même si c'est chez le toiletteur, afin qu'il arbore la même coupe de cheveux que Rihanna -, attendri par deux petits yeux chafouins, éclairés par quelques réminescences de Cendrillon, verra son pacifisme ébranlé lorsque papa et maman souris auront l'honneur de lui présenter leurs 34 enfants et leurs 156 petits enfants, se pourléchant d'avance devant sa bouillabaisse de fils électriques.

 Personnellement, moi, je n'aime pas les vaches, parce que je ne supporte pas leur air bravache ; les chats, et leur comportement de pacha ; les lions et leur insoumission aux millions ; les boucs et leur folie des bouquins ; les paons et leur cour anti-tympan et donc les souris, qu'elles flutent jusqu'au Missouri. Et les araignées velues, les abeilles guerrières et les papillons collants ! Qu'on donc les gens à vouloir s'offrir des sensations en s'inscrivant à un séminaire intitulé "parcours du combattant : comment demander une augmentation à son chef ?", pendant que le chef suivra une formation "parcours du combattant : comment payer ses cotisations à l'Urssaf ?", alors qu'affronter une mouche dans les yeux sans attraper le tournis et zyeuter un étalon dans toute sa splendeur sans rire bêtement, prépare amplement à intervenir devant un public, même hostile ou à rester stoïque devant un film de BHL...

Je n'aborderai pas non plus celle qui saisit mon mari lorsqu'il me passe le volant, alors qu'il peut se satisfaire d'être encore de ce monde, pour faire partager à ses amis non facebookés (je précise au cas où ami ait pris un sens trop virtuel) son expérience soit-disant digne d'un space mountain où l'espace et les montagnes prennent une toute autre dimension. Par contre, il n'a jamais peur de ma réaction face à cet étalage de ma dextérité à échapper le volant. C'est irrationnel.

Je vais quand même me servir de mon mari (auquel j'ai prêté obéissance et qui ne me l'a pas encore rendu) pour signaler que nous avons au moins un point commun (le second étant de n'être d'accord sur rien), c'est celui d'avoir peur irrationnellement de dormir avec un placard ouvert. Qu'avons nous peur de voir surgir de cet antre sur l'invisible, qui recèle 57 pantalons à moi, 28 pulls à moi, 3 tee shirt à lui ? Nos parents ne nous ont pas raconté les merveilleuses aventures du revanchard Croque-Mitaine. Je n'ai lu Narnia que quand j'étais trop grande pour en comprendre les frayeurs. Il ne cache aucun cadavre, même pas celui d'une bouteille de whisky puisque mon mari, pratiquant de l'église de l'abstention du glaçon, ne me camoufle pas sa consommation, benoitement savourée. Mais la nuit, rien ne se créé, tout se transforme et une porte insouciamment non fermée devient une béantitude (sauvons Ségolène Royal de l'oubli !) sur un continent d'angoisses irrépressibles, irrationnelles, sans explication et je n'essayerai pas d'apporter ici quelques éléments de réponse, puisque nul part vous ne voyez apparaître, sur ce blog décoré sauce nude mâtiné d'ignarerie informatique, la mention d'honoraires non remboursés par la sécurité sociale, bien que j'accepte les chèques à mon ordre.

Alors, voilà, ce matin , j'ai angoissé parce que j'allais inscrire mon fils au lycée. Le coeur à la limite du flanchissement, les aisselles regorgeant d'un éventail d'effluves digne d'une fromagerie en panne d'électricité, comme une armure contre une éventuelle bise du proviseur pour nous souhaiter la bienvenue,  le ventre en exil non diplomatique et la tête en creux et en vide, au point de ne pas me rappeler ce que j'avais bien pu faire de mes deux autres enfants (les amener à l'école, comme tous les jours). Cette séquence tant appréhendée a été l'affaire d'une demi-heure, tout le monde a souri et personne ne m'a suspecté d'être la mère d'un hypothétiquement certain cancre. J'ai aperçu un homme à cravate qui n'a même pas essayé de me serrer la main (et de se noyer dans ma piscine ambulante) et j'en suis sortie, non comme un vieillard en sort, mais comme un homard content d'avoir évité la cuisson des joues. Par contre, une fois revenue dans la voiture, j'ai sursauté à la vision d'un moutique torréador, me suit rattrapée au levier de vitesse qui a grincé couaquement, comme un cafteur avide de dénoncer la maladresse, au point d'effrayer irrationnellement 3 futures secondes venues sereinement étudiées le lieu de leurs prochaines turpitudes et l'Eglise peut me remercier d'avoir ramené 3 brebis égarées vers le chemin de la Chasteté (du moins piétonnière).

Comme dit Erosphrate le Magnifique "Les plus grandes peurs sont celles qu'on imagine, les vraies ne nous laisse jamais le temps de les éviter."

alterzone1947.wordpress.com

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