Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
je vis, je dis, je ris ...ou pas
1 septembre 2012

Les péripéties d'une praticienne de la main qui soulage, en question

Aujourd'hui, un sujet que je n'ai jamais abordé sur ce blog, ni même dans la rue : la prostitution. Il existe des centaines d'arguments autant pour que contre, les partisans comme les abolitionnistes exhibant souvent les mêmes en les maquillant outrageusement derrière leurs convictions tapageuses.

Pour certains, la liberté de vendre son corps ne cache qu'une misère à ne pas parvenir à subsister en se vendant aux moins offrants des patrons. Pour d'autres, fermer les maisons closes n'a abouti qu'à permettre à des réseaux et des virus de se répandre de façon infamante et soudoyeuse, et à rendre les péripatéticiennes dépendantes des caprices des clients et des exigences des tourneurs.

Certaines ou certains, pratiquant l'exotisme, ont été bernés par des promesses d'enrichissement culturel, d'autres, exerçant à la manoeuvre, revendiquent leur professionnalisme, un lieu d'exposition  et réclament de pouvoir démarcher autant que ceux qui raccolent par téléphone, pour écouler leurs marchandises qui n'assouvissent aucun besoin.

Ceux qui n'y voient y fourmiller que des victimes, des russes non détroussées par une agence de mannequin, des étudiantes spoliées par une éducation trop couteuse, des mères isolées, abusées par un marché castrateur, veulent que le vrai coupable : le client, soit sévérement puni ; suivant le principe keynésien selon lequel c'est la demande qui créé l'offre. Si vous éradiquez les sollicitateurs de l'amour tarifé, celui-ci ne ne pourra plus subsister et jouir d'une rémunération gratifiante.

En France, constitue donc un délit le fait d'aborder, nuitamment, un specimen bombant le torse et dodelinant des fesses, dans certains quartiers ou passages, dont la seule évocation suffit à érotiser la conversation. Le faire le jour, auprès d'une créature non consentante, me semble plus fortement condamnable, mais se faire traiter de pute, parce qu'on n'accepte pas les avances, reste plus déshonorant pour la femme qui ose exprimer sa féminité que déshonorant pour l'homme qui se donne le droit de ne pas contrôler sa libido.

Il reste à ces femmes ou hommes qui souhaitent vivre de leur corps, autrement qu'en écartant les bras, lorsqu'un chef d'entreprise demande à des volontaires de se sacrifier sur l'autel de la rentabilité, à s'exiler : des pays frontaliers peuvent offrir des débouchés passionnants, si on savoure l'ambiance des close spaces où papoter, entre copines et pines plus ou moins gouteuses, des derniers artifices à la mode.

Et hors Europe ? Notre ancien ministre de la culture pourrait peut être se faire le chantre du tourisme sexuel, arguant que des mioches ont raison de préférer s'ouvrir à la reconnaissance monétaire d'adultes exigeants, plutôt que de couvrir de cuir, moyennant une exploitation usurière, des ballons qui rebondiront sur des pieds payés selon le cours de l'or.

Les questions sont donc : peut-on vendre son corps, alors qu'on donne son sang gratuitement ? Est-on libre quand on vit d'amour et de draps humides ? Faut-il mieux se faire tabasser par un proxénète ou un mari honnète ? La prostitution est-elle parallèle à la misère? Peut-elle constituer une luxurothérapie empêchant des dérapages et des déviances médiatiquement récidivistes ? Peut-on faire des passes sans craindre de souiller le gazon ? Et sans engendrer des moralisateurs qui, tels des Jack l'éventreur, s'acharnent à corriger les dispensatrices de sperme, en s'octroyant le droit de juger des filles ou garçons que l'on est bien content d'avoir en bouche, quand il s'agit de ne pas toucher à ceux qui nous en......

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité