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je vis, je dis, je ris ...ou pas
8 février 2013

Comment ne pas se faire des amis grâce aux réseaux routiers

Les gens commenceraient à se détourner des réseaux sociaux, se rendant compte qu'ils ne leur offrent pas de vrais amis. Sans blague !

Comme si tu pouvais te fier à Fred qui n'arrête pas te dire que tu es super canon, d'après la photo retouchée, que tu as insérée dans ton profil, d'une fille, dont tu sais juste que si tu lui ressemblais, ta vie serait certainement moins chiante que celle où t'es obligée de croire les compliments de Fred, qui sont les mêmes, à la figure près, qu'il sert à Coralie, à Zabeth, Mélania, Coco5, Rubyor, Jozephia, Diabless, cruche22 et Sephora (parce qu'il n'a pas compris que c'était le site de la célèbre parfumerie pour qui la beauté réside dans les frais que tu es prêt à y sacrifier).

Je ne veux pas m'ériger en juge (ou si peu), ni de ceux qui perdent sur Facebook 22 mn par jour, soit 5 jours et demi par an* (ouah, qu'est-ce-qu'ils pourraient faire pendant 5 jours et demi par an...je ne sais pas....je ne sais pas...c'est tellement immense 5 jours et demi par an dans une vie... où tu passes 300 jours par an au taf, 30 jours chez ta belle-mère, 80 jours à t'engueuler avec ton mec, 24 jours à demander à tes gosses de faire moins de bruits parce que t'as mal au crâne, 2 mn à demander une augmentation qui ne te sera pas accordée...On me donne 5 jours et demi de plus par an et ben, je les garde pour moi, à la rigueur je les partage avec mes amis, à la rigueur, s'ils sont loin, je les kiffe sur internet) ; ni de ceux qui s'y détournent après avoir constaté qu'on ne peut pas poster une photo de soi dénudée devant le monde entier et poster une lettre de candidature auprès d'une entreprise moderne, et donc reliée au reste du monde. Après qu'on ne remette pas en cause le fait de se faire photographier à moitié dénudée est un autre débat.

Moi, je souhaiterai aviser quiconque veut bien encore perdre quelques jours de sa vie -  qu'il préférerait certainement perdre pour savoir qui, de Rodolphe ou de Rosaline, va avoir le premier avoir le droit de se marier, sachant que :

Rodolphe est en couple avec Matthias depuis 15 ans, qu'ils ont adopté un setter qui répond bien quand on l'appelle et qu'ils ne souhaitent pas se pacser, parce que le tribunal leur rappelle trop la fois où Rodolphe s'est fait tabasser par des tondus qui jugeaient son pantalon trop moulant, et que

Rosaline est une belle génisse, heureuse en ménage avec André qui voudrait tant lui offrir les noces de ses rêves et supplanter Dominique qui a invité tous les candidats malheureux de "L'amour est dans le pré" lors de ces présentailles avec Josette, sa poulette...

.ou parier qui

de Boutin, qui pense que Casimir pourrait être un canard qui s'ignore, du fait d'un orange un peu trop pimpant,

ou de Collard, qui compare un shoot à un vol ou un viol (c'est vrai que pour un politique, du mont qu'il y a pénétration quelque part, il peut y poser ses gros sabots), dira la première phrase sensée de sa carrière.

je suis pour l'égalité des préférences

- que je connais une certaine tendance à me détourner des réseaux routiers. (notez cette belle introduction inutile, superfétatoire, présomptueuse et indigeste pour en arriver au sujet véritable, si ce n'est pas éviter les raccourcis pour se perdre dans les feux rouges).

Ainsi quand il neige.

Et quand le chasse neige n'est pas encore passé.

Et quand mon mari revient, m'annonçant qu'il a fait demi-tour après avoir failli mourir deux fois (mon mari aurait pû être un grand acteur, s'il avait eu les bons réseaux et non ceux bouchés d'une départementale de campagne).

Bref,mon cher époux me joue Mario brosse la route :

1er tableau, esquisse d'un bus scolaire où il a juste eu le temps d'apercevoir le visage de notre fille, plaqué contre la vitre dans un remake du "Cri" avec des cheveux ;

2ème tableau : le chasse neige s'approche, il s'approche de plus en plus à une vitesse vertigineuse (chez nous, les chasse neige vont vite par rapport aux voitures sans permis habituels qui envahissent nos contrées) et hop, il l'évite. Mon grand fils aurait pû l'applaudir s'il n'était pas accroché à ses baskets (position de survie apprise lors de ses leçons de code, car, dans notre campagne sauvage, il faut toujours parer à toute éventualité : sanglier en quête d'un choc émotionnel, randonneur en quête d'un bar ouvert, chauffeur en quête de son permis) ;

3ème tableau, notre héros fait demi-tour pour que sa belle ait plus peur que lui. Après m'avoir bien angoissé et prié de ne point tenter la glissade infernale, il reprend courageusement les commandes de sa vie pour rejoindre sa moucharde de pointeuse. ..

Je regarde mes chétifs enfants, tremblants dans leur pull tricoté par les mains nobles de petits chinois qui, eux, ont la joie de ne point connaître cette mousse blanche et glacée,

je regarde la route traitresse qui abandonne peu à peu son manteau neigeux pour m'enjoindre de la rejoindre, si je suis une femme, une vraie, je me questionne pour savoir ce qu'est, en nos temps troublés, une femme, une vraie et je décide de téléphoner au lycée et à l'école pour leur annoncer que la neige m'interpelle dans mon identité et que je préfére donc ne point y risquer mon existentialisme.

Sure de mon droit, j'appelle au boulot où ma gentille collègue m'apprend que dans cet autre trou perdu, dit la cuvette du pauvre, le fantôme clair ne sévit point. Je lui assure qu'ici, dans ses collines perchées, dont les Alpes pourraient être jalouses si elles daignaient descendre de leurs hauteurs, la couche atteint bien les 10 cm. Je raccroche avant qu'elle ne se souvienne que j'ai des ancètres marseillais.

Maintenant, je regarde ma couardise. La route s'étend, de plus en plus noire, et je maudis son inconstance. Je demande à mon grand qu'il prenne en photo le paysage blanc et immaculé qui s'étend derrière chez nous, afin d'apporter la preuve qu'il y avait bien danger, que c'était bien une soucoupe qui a tenté de m'enlever et que si je n'ai pas fait mes devoirs, c'est pour ne pas rester coller sur l'asphalte.

La maîtresse m'a regardé d'un drôle d'air quand j'ai amené le petit, l'après-midi : alors, comme ça, c'est la neige qui vous a empêché de venir ce matin ? Oui. Elle aurait pu me dire de copier 100 fois "la neige fondue n'est que de l'eau", je ne me serai pas sentie plus punie.

Et dire qu'avec ma toux, persistante, ma tête chaude et ma profonde fatigue, j'avais un prétexte suffisant pour ne pas aller au boulot. Et non, il a fallu qu'il neige....juste un cercle autour de chez moi.

 

*d'aprés une moyenne dénoncée par un sondage quelconque, établi d'après un panel représentatif de ta gueule et diligenté par un site charitablement lucratif.

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