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je vis, je dis, je ris ...ou pas
15 avril 2013

Indignez vous mollement

Ce qui me sidère :

Que des gens s’indignent si peu contre le monde de la finances, les spéculations boursières, les émigrations fiscales, les banques évasives et se contentent de la publication des patrimoines du gouvernement au prétexte qu’un ministre s’est fait prendre, alors qu’une liste circule pour se gausser des mesures bricoleuses d’un Etat aux aguets.

Et que des gens manifestent au point d’en venir au poing et au sang, pour s’occuper de ce qui ne regarde pas leur foyer et n’impactera pas leur impôt, ni leur pouvoir d’achat, au prétexte fallacieux que la société ne peut tolérer une évolution supplémentaire interdite par la nature.

Comme si la nature avait permis que des riches profitent de tous les moyens de le devenir plus, pendant que des pauvres doivent se contenter de rêver de ce qui aurait pu leur arriver s’ils n’étaient pas aussi assistés.

Que des gens s’indignent si peu des milliers de morts en Syrie, au Mexique, en Birmanie  ou ailleurs, au prétexte qu’il n’y a rien à exploiter ou à gagner à s’opposer à de grands partenaires financiers si utiles en ces temps de conjecture difficile.

Et que des gens pétitionnent, alertent les pouvoirs publics, écrivent dans tous les journaux, pour réclamer à corps et à cris l’installation de ralentisseurs dans un petit village traversé par quelques camions désireux d’économiser de l’essence en esquissant les contournements routiers et au passage livrer quelques commerçants exsangues.

Comme si la sécurité se limiter à balayer sous son paillasson,  pendant qu’on laisse la moquette mondiale prendre feu.

Que des gens s’indignent si peu qu’une secrétaire de mairie arbore une grosse croix autour du cou, au prétexte qu’elle perpétue une tradition judéo-chrétienne, dont l’Etat ne peut se séparer au risque de plonger dans un chaos immoral et irrévérencieux.

Et que des gens se froissent si une nourrice porte le foulard, au risque de convertir le bambin qu’elle cajole et qui l’adore, et de le transformer en dangereux criminel, qui jettera des bombes au nom d’un dieu qui n’a pas eu la caution papale.

Comme si la religion était un affreux virus qui s’attrape comme il se voit, dont le seul vaccin efficace est une dose de rationalité dans une piqure de rappel.

Que je m'indigne si peu quand mon fils passe son week end à pétarader sur internet, à hurler des niaiseries avec ses copains, alors que ses cahiers d'école se couvrent de toile d'araignée pour fleurir sous les zéros pointés.

Et que je m'alarme et ne dort plus lorsque ma fille part en voyage scolaire, encadrée et encouragée à noircir des carnets sur ses impressions au soleil levant.

Comme si mes enfants n'avaient de valeur que lorsqu'ils ne sont plus sous ma responsabilité.

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